L'arrivée du chanteur de hip-hop Wyclef Jean, 40 ans, dans la course à la présidence d'Haïti, pays qu'il avait quitté à l'âge de 9 ans pour émigrer aux États-Unis, comble un vide politique face à un électorat désabusé, estiment des responsables et des intellectuels haïtiens.
Sans prendre position en sa faveur, l'écrivain Lyonel Trouillot croit que «la candidature de Wyclef témoigne de l'échec des classes dirigeantes d'Haïti qui n'ont aucun pouvoir» d'attraction.
«Avant son arrivée dans la course, il n'y avait pas d'engouement, pas d'ambiance. Il y a un vide politique. Il est le plus populaire», estime Lyonel Trouillot, l'une des grandes voix de la littérature haïtienne.
«C'est un électorat volatil et particulier, on ne sait pas bien comment il réagit, c'est un choix émotionnel», nuance l'historien Pierre Buteau.
Professeur d'histoire à l'Université publique d'Haïti, M. Buteau voit trois problèmes dans la campagne de Wyclef Jean: «Programme: il n'en a pas et ne sait pas comment interpeller l'électorat. Solution: il n'a pas dit comment il compte sortir Haïti de sa situation de crise. Langue: il ne s'exprime bien qu'en anglais, il ne parle pas le français, il parle un créole coloré».
Mais avec son «créole anglicisé», Wyclef mobilise les foules qui l'acclament et veut centrer sa campagne sur la jeunesse où il compte la majorité de ses sympathisants dans ce pays, l'un des plus pauvres du monde.
Avant même sa venue en Haïti jeudi pour présenter sa candidature à la présidentielle prévue le 28 novembre, les murs de Port-au-Prince étaient déjà recouverts de graffitis en sa faveur: «Jen kore Jen» (les jeunes soutiennent les jeunes en créole) ou encore «Fas à Fas» (face à face en créole), un de ses slogans.
Les adversaires potentiels de Wyclef Jean dans la course à la présidence du pays, frappé en janvier par un séisme dévastateur, lui vouent une certaine admiration pour son succès dans la musique et craignent ce rappeur qui sait jouer avec les mots et parler aux foules.
Avec lui, un autre musicien-chanteur, Michel Martelly, brigue également la présidence d'Haïti.
Parlant des deux chanteurs, la seule femme candidate, Myrlande Manigat, ancienne Première dame d'Haïti, confiait au quotidien le Nouvelliste: «leur présence dans la course va peut-être mettre un petit peu de fantaisie dans la campagne. J'espère simplement que la fantaisie n'exclura pas le sérieux».
Pierre Buteau explique «l'intrusion de ces nouveaux acteurs, ces figures insolites sur le terrain politique, par l'échec du politique à transformer le social haïtien».
«Il y a un divorce, une méfiance et une perte de confiance entre l'électorat et la classe politique», ajoute-t-il.
«Les Haïtiens ont un certain désintérêt, une sorte de dégoût de la politique», renchérit René-Max Auguste, président d'une association de chefs d'entreprises.
Toutefois, il croit que «la présence de Wyclef Jean dans la course électorale va avoir pour effet de dynamiser les élections et de provoquer des alliances entre les partis politiques qui finiront pas trouver un candidat unique».
Un autre homme d'affaires, s'exprimant sous couvert d'anonymat, juge que «le poids de Wyclef dans la course à la présidence, quoique important, ne suffit pas pour gagner l'élection car les données changent tous les jours dans cette situation confuse d'Haïti».
Toutefois, souligne Lyonel Trouillot, «l'+haïtianité+ affichée par Wyclef, qui a toujours revendiqué Haïti sur les scènes internationales, lui vaut l'admiration de beaucoup d'Haïtiens qui s'identifient à lui et croient qu'il peut faire quelque chose pour changer la situation d'Haïti».
«C'est un électorat volatil et particulier, on ne sait pas bien comment il réagit, c'est un choix émotionnel», nuance l'historien Pierre Buteau.
Professeur d'histoire à l'Université publique d'Haïti, M. Buteau voit trois problèmes dans la campagne de Wyclef Jean: «Programme: il n'en a pas et ne sait pas comment interpeller l'électorat. Solution: il n'a pas dit comment il compte sortir Haïti de sa situation de crise. Langue: il ne s'exprime bien qu'en anglais, il ne parle pas le français, il parle un créole coloré».
Mais avec son «créole anglicisé», Wyclef mobilise les foules qui l'acclament et veut centrer sa campagne sur la jeunesse où il compte la majorité de ses sympathisants dans ce pays, l'un des plus pauvres du monde.
Avant même sa venue en Haïti jeudi pour présenter sa candidature à la présidentielle prévue le 28 novembre, les murs de Port-au-Prince étaient déjà recouverts de graffitis en sa faveur: «Jen kore Jen» (les jeunes soutiennent les jeunes en créole) ou encore «Fas à Fas» (face à face en créole), un de ses slogans.
Les adversaires potentiels de Wyclef Jean dans la course à la présidence du pays, frappé en janvier par un séisme dévastateur, lui vouent une certaine admiration pour son succès dans la musique et craignent ce rappeur qui sait jouer avec les mots et parler aux foules.
Avec lui, un autre musicien-chanteur, Michel Martelly, brigue également la présidence d'Haïti.
Parlant des deux chanteurs, la seule femme candidate, Myrlande Manigat, ancienne Première dame d'Haïti, confiait au quotidien le Nouvelliste: «leur présence dans la course va peut-être mettre un petit peu de fantaisie dans la campagne. J'espère simplement que la fantaisie n'exclura pas le sérieux».
Pierre Buteau explique «l'intrusion de ces nouveaux acteurs, ces figures insolites sur le terrain politique, par l'échec du politique à transformer le social haïtien».
«Il y a un divorce, une méfiance et une perte de confiance entre l'électorat et la classe politique», ajoute-t-il.
«Les Haïtiens ont un certain désintérêt, une sorte de dégoût de la politique», renchérit René-Max Auguste, président d'une association de chefs d'entreprises.
Toutefois, il croit que «la présence de Wyclef Jean dans la course électorale va avoir pour effet de dynamiser les élections et de provoquer des alliances entre les partis politiques qui finiront pas trouver un candidat unique».
Un autre homme d'affaires, s'exprimant sous couvert d'anonymat, juge que «le poids de Wyclef dans la course à la présidence, quoique important, ne suffit pas pour gagner l'élection car les données changent tous les jours dans cette situation confuse d'Haïti».
Toutefois, souligne Lyonel Trouillot, «l'+haïtianité+ affichée par Wyclef, qui a toujours revendiqué Haïti sur les scènes internationales, lui vaut l'admiration de beaucoup d'Haïtiens qui s'identifient à lui et croient qu'il peut faire quelque chose pour changer la situation d'Haïti».
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