Avant le séisme, les violences, notamment sexuelles, contre les femmes et les filles étaient en diminution à Haïti. Aujourd'hui, avec la précarité liée au tremblement de terre, ces violences subies par les femmes et les filles haïtiennes augmentent. Catherine Maternowska, spécialiste de la violence à l'encontre des femmes pour l'Unicef, est arrivée à Haïti dans les années 80. Pour elle, rien de nouveau: les situations d'urgence augmentent la vulnérabilité des filles et des femmes face à la violence sexuelle et sexiste. «La violence sexuelle n'est pas inévitable, affirme-t-elle. Le mouvement des femmes en Haïti s'efforce depuis longtemps de changer les lois archaïques du pays qui font que les femmes et les filles sont gravement désavantagées dès la naissance. Aujourd'hui en Haïti, les groupes de soutien enseignent aux hommes et aux femmes comment éviter la violence et comment créer des espaces sûrs pour leurs filles».
Dans la petite ville isolée d'Anse-à-Pitre, au sud d'Haïti près de la frontière avec la République dominicaine, des milliers de familles se sont réfugiées dans cette commune pauvre. Les secours et ressources sur lesquels la petite ville pouvait compter avant le séisme ont même été aiguillés ailleurs pour répondre aux besoins des populations directement touchées par le tremblement de terre.
La vie quotidienne entre les parois d'une tente ou d'une petite maison n'offre aucune intimité. A la nuit tombée, les latrines mal situées ou inexistantes obligent les femmes et les enfants à se cacher dans des zones non éclairées. Peu de gens se sentent en sécurité. « Depuis le séisme, la population a augmenté, ainsi que les cas de violence à l'encontre des femmes, raconte Marc-Anglade Payoute, juge de paix à Anse-à-Pitre. La police et le système judiciaire font tout leur possible. Nous continuons à effectuer des arrestations. »
À la suite du tremblement de terre, l'Unicef a rencontré près d'une dizaine de groupes dans le sud-est d'Haïti pour travailler à la création d'un système d'orientation efficace pour les survivantes de la violence. Des petites cartes de référence en plastique indiquent aux victimes en créole haïtien où se rendre pour recevoir du soutien et des soins médicaux.
«Ce qui est primordial, c'est l'information, poursuit Catherine Maternowska. Fournir les informations nécessaires à une rescapée de la violence peut lui sauver la vie. Les cartes de référence que nous avons créées indiquent où et comment accéder aux médicaments essentiels afin de prévenir les grossesses et le VIH. Bien évidemment, l'apport d'informations en temps utile permet aux rescapées d'avoir accès à un traitement médical complet, à un soutien psychosocial et à la justice».
En partenariat avec des ONG et d'autres institutions des Nations Unies, l'Unicef soutient aujourd'hui le gouvernement haïtien dans sa volonté de lutter contre la violence sexiste. Des centres de santé dédiés aux femmes et aux filles sont actuellement en cours de développement dans les zones les plus touchées par le séisme, y compris Port-au-Prince, Léogane et Jacmel. Objectif: étendre ces services aux coins les plus reculés d'Haïti, y compris Anse-à-Pitre.
N/ Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17428
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 5 avril 2010
Haïti: Des violences sexuelles évitables
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