Un deuxième dimanche en dent de scie
Le deuxième jour des festivités précarnavalesques a débuté avec un retard considérable. Ces activités devraient se dérouler dans le respect de l'ordre établi, sans propos obscènes et sans violence, comme l'a souhaité le maire de Port-au-Prince, Jean-Yves Muscadin Jason. Hier, par contre, on a fait un tout autre constat en se qui a trait à la planification tant au niveau sécuritaire qu'au niveau organisationnel.
Il était 5h 30, au Champ de Mars, aucune bande à pied aucun dj n’est encore arrivé sur le macadam. Les véhicules des agents de la Police nationale et de la MINUSTHA sillonnaient les rues limitrophes de l'aire du Champ de Mars, le principal point de ralliement pour les défilés précarnavalesques, qui étonnamment maintiennent l'ancien itinéraire. Sur les bancs et les murs du Champ de Mars, dans la rue, des personnes, venues se défouler, attendent avec impatience l'arrivée des bandes à pied, qui devraient passer en premier, selon le règlement, devant le stand du comité exécutif du carnaval 2009 « Men nan men lavi ka bèl ». Car, à cause de la forte sonorité des décibels et des meringues entraînants et populaires que diffusent les chars des disc-jockeys, les bandes à pied risqueraient passer inaperçues. Entre-temps, des secouristes de la Croix-Rouge haïtienne gagne le Champ de Mars. Vers 6h 15, la bande "Grann Brigitte" longe la rue de la République avec un nouveau rythme, du rabòday ; c'est sûr, mais coloré d'une vaccine grave et ronflante. Il était suivi de Band One love, dont les musiciens portent tous des t-shirts aux couleurs des rastas. Ensuite la bande Tèt Kole Band, qui reprend le mouvement de la meringue « Zandolit » de Carimi. C'est un peu monotone, à y regarder de près, on décèle un mouvement similaire et récurrent des pieds. « On simule le mouvement de l'anolis. Mais, il y a une forte subjectivité », précise l'une des danseuses de la bande. Aussi la danse « Gaye pay » est toujours à la mode. Cette danse a pris naissance et a été popularisée à la suite du tube sorti en 2007 de la bande de Bel-Air, Raram qui, contrairement aux autres bandes à pied, sort, pour les périodes précarnavalesques, tous les samedis soir au Bel-Air. C'est un mouvement très flexible, chaque personne l'exécute comme elle le sent. Plusieurs bandes, comme Original Cash Band, Affection Band, Klere klere Band, Soul Rasta, reprennent ce mouvement adapté au rythme rabòday.
Loulou Parti Cool, 450 Band, 620 ans Band, Fashion Matté Band ont livré une prestation différente des autres. Accompagnées de leurs fans enthousiasmés, des battements de mains, des tumultes se mêlaient aux sons des instruments, le tout formait une musique entraînante et bruyante. Il faut signaler que presque toutes les bandes n'ont pas joué de leur meringue 2009, mais, surtout escortées des meringues populaires et des singles hip-hop qui font le hit sur les ondes des radios de la capitale.
Près d'une vingtaine ont défilé, pour ensuite fait place aux Djs.
Ils se sont présentés sur le parcours, bien que les pourparlers entre la Fédération des bandes à pied, fondé dans le but de défendre leurs intérêts qu'ils jugent lésés, et le maire de Port-au-Prince, Jean-Yves Muscadin Jason, coordonnateur du comité du carnaval 2009, n'ait eu pas porté grand fruit.
Selon un membre du comité exécutif du carnaval 2009, jusqu'à présent aucun crédit n'est encore débloqué par le gouvernement pour la période des festivités précarnavalesques; donc il leur serait difficile de payer les bandes à pied chaque dimanche.
Mais malgré cela, certains membres disent restés vigilants afin que leurs bandes ne connaissent pas le même sort que l'année dernière. « Nou p ap pran chat nan makout », a lâché un membre de ladite fédération. Néanmoins, selon une source sûre, le gouvernement aurait attribué une somme de cinquante milles (50 000,00) gourdes aux bandes à pied pour chaque sortie.
Et cela aurait pu bien se terminer, si vers les dix heures du soir, des inconnus n'avait pas ouvert le feu près du stand du comité et lancé des tessons de bouteilles. L'incident a occasionné près de quarante-huit blessés.
Par ailleurs, plusieurs innovations annoncées lors du lancement de la période précarnavalesque, ajoutées à celles de l'année dernière devaient voir le jour, notamment la foire du carnaval, Forum, Expo Carnaval, Espace de Concerts, Kiosque d'Informations au Champ de Mars, la revue Banda, la radio Carnaval, L'Oto-naval, etc. Jusqu'à présent rien n'est encore fait. En attendant, on se donne rendez-vous pour dimanche prochain !http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=66359&PubDate=2009-01-21
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 22 janvier 2009
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