A quoi sert le poète?
C’est la question que je me suis posée ce matin. Je venais encore une fois de suivre la première émission de l’actualité haïtienne diffusée sur les ondes de Radio Caraïbes (http://www.caraibesfm.com). Des actualités devenues carrément invraisemblables ces derniers jours se basant sur les sujets autour des dégâts causés par les cyclones et les tempêtes qui ont frappé le pays.
Il faut de temps en temps faire un effort pour se replacer dans le contexte haïtien, pour se rassurer qu’il ne s’agit ni d’un cauchemar ni d’une plaisanterie de mauvais goût.
Chaque mot, chaque phrase, chaque réflexion démontre que le pays a définitivement fini d’exister. L’indifférence des politiciens, l’incompétence de ceux qui se sont vu « messiannisés » du jour au lendemain, l’attitude mesquine et prédatrice de nos élites ont constitué des fissures qui ont débilité profondément les bases de notre société, de nos institutions et du pays en général.
Aujourd’hui, le pays s’effrite, se délabre et se fragmente.
Impossible de sortir du lot, un élément saint dans cet ensemble pourri et décomposé.
A force de lui bouffer sans vergogne ses organes vitaux, le pays sombre dans un coma profond et aujourd’hui les médecins locaux, nous ne sommes plus en mesure de lui prodiguer les soins indispensables à sa survie.
Les manchettes de l’actualité aujourd’hui ramenaient la réalité de notre qualité de peuple corrompu. La corruption dans le malheur et le désarroi des autres. L’aide humanitaire destinées aux victimes des intempéries est détournée et enrichit des groupes d’individus du pays. L’aide humanitaire est distribuée dans des conditions inhumaines : les produits alimentaires (pains, biscuits…) sont lancés et les gens se bagarrent pour en récupérer un brin… Toutes les zones du pays sont affectées et tout le monde réclame de l’aide. Les instances internationales se lancent dans la mendicité pour sauver Haïti de la faim, de la misère, de maladies … Prémices d’un futur sombre, d’un avenir certainement hypothéqué…
A quoi servent le poète et sa poésie ?
Juste après l’émission de nouvelles vint la chronique d’une fin de siècle. Une émission de haut vol. Un voyage au-delà du réel. Une aventure dans l’idéal. Pendant quelques trop rares minutes, le magister Jean Claude Dominique Chéry (que l’on me pardonne d’éventuels écarts !) depuis sa bibliosophie Socrates-Firmin, sous le regard de Jésus-Christ, Socrate, Firmin lance ses messages transcendants comme un sculpteur du verbe un ciseleur des mots qui touchent la conscience pour nous rappeler nos vertus et nous inviter à prendre une nouvelle fois conscience de l’essentiel. Traducteur de la pensée « bambourélienne », les réflexions émanant de ce pays qui vit sous les eaux partageant d’étranges coïncidences avec la terre de Dessalines, il chante et nous enchante ; souvent comme une voix qui crie dans le désert, mais gardien jaloux de cette réserve morale et de la semence de l’espoir d’une vraie renaissance.
Entre autres sujets aujourd’hui il a rendu hommage à l’anniversaire de naissance du poète national Oswald Durand. Il a chanté choucoune, il a déclamé les vers patriotique de notre ancien et premier hymne national. Il a aussi parlé de Pradel Pompilus et surtout lu des vers de ce poème intitulé Idalina…Le poète sert à ça… comme disait les mots sont comme « des planches jetées sur un abîme, qui offrent assez de résistance pour passer vivement, mais qui craquent si l’on s’y arrête ». Et justement audelà de cet abîme il y a l’espoir, les cendres éparses du Phoenix !
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 17 septembre 2008
MERCI A OSWALD DURAND...MERCI A LA BIBLIOSOPHIE SOCRATES-FIRMIN..
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