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mercredi 24 septembre 2008

Eviter les approches cosmétiques

solution passagère ou définitive aux problèmes environnementaux du pays ? La grande L'idée de mobiliser des fonds pour revitaliser les départements touchés par les récentes intempéries n'a rien de mauvais en soi. Ces fonds seront-ils utilisés pour apporter une inquiétude.
A quoi cela sert-il de dépenser des milliers de dollars dans des projets qui ne visent pas à attaquer en amont les problèmes environnementaux ? questionne un environnementaliste désireux de garder l'anonymat. Il interpelle la conscience citoyenne en vue de tirer des leçons des expériences antérieures. Touchant la plaie du doigt, il déclare : « On a dépensé beaucoup d'argent après le passage du cyclone Jeanne. Quatre ans plus tard, on se rend bien compte que rien de concret n'a été fait. »Il prône la prévention, la synergie entre les différentes entités publiques concernées afin de ne pas répéter les mêmes gabegies.

Opter pour une approche scientifique « Le moyen le plus rassurant d'éviter les approches cosmétiques c'est d'attaquer les problèmes environnementaux du pays en amont », soutient-il. La démarche scientifique veut que la prévention contre les désastres respecte une méthodologie, laquelle passe, selon lui, par les étapes suivantes: le diagnostic du problème, la préparation, la réponse et le recouvrement.« Le diagnostic, poursuit-il, nous permet de collecter toutes les données relatives au problème étudié. Une fois recueillies les données précises sur le problème, on pourra commencer à se préparer pour apporter les réponses nécessaires. » Plus loin, il ajoute qu'il faut réajuster le plan après que les réponses auront été apportées.
Il déplore le fait que la majorité des projets réalisés en vue d'améliorer la qualité de l'environnement du pays n'ont pas, toutes, tenues compte de cette démarche. « Faute d'un diagnostic général de la situation environnementale, les responsables ont très peu de connaissance sur les problèmes spécifiques des différentes régions du pays », dit-il, précisant qu'ils ne peuvent, en conséquence, apporter une solution définitive aux problèmes de l'environnement. Des drames douloureux évitables
Tenant compte du cycle cyclonique, l'environnementaliste soutient que tout projet visant la prévention des désastres doit être planifié sur une échelle de 6 mois. « L'expérience montre que, passé ce délai, on risque de se faire rattraper par la nouvelle saison cyclonique », prévient-il. « Les interventions devront être de grande envergure. Car, actuellement, il y a à peu près 27 à 31 bassins versants à protéger. On ne saurait nier aussi les risques que représentent près de 60 rivières dans les dix départements du pays. Ces rivières méritent des interventions d'urgence », estime-t-il.
Durant les 20 dernières années, fait-il remarquer, la vulnérabilité de l'environnement d'Haïti expose ses habitants à des drames douloureux. Quelques villes du pays restent gravées dans les mémoires : Mapou, Fonds-Verrettes, Gonaïves, les Cayes etc. Les problèmes environnementaux ne cessent de s'aggraver. C'est le cas de la rivière Grise sur laquelle sont jetés les ponts des communes de Tabarre et à Croix-des-Missions. A l'heure actuelle, ces ponts ainsi que leur voisinage immédiat sont menacés lorsque ce cours d'eau est en crue.« Le bassin qui devait retenir en amont les eaux n'est pas assez protégé par une couverture végétale », indique-t-il. Dans ce tableau écologique, un autre point sombre : les quinze kilomètres de bordure de la rivière Grise ont été érodés, la pression des habitats oblige. La croissance démographique, l'absence de l'autorité ont eu raison de l'espace vert. Que faire pour remédier à la problématique environnementale ? Quatre entités publiques, note-t-il, devraient, de manière coordonnée, intervenir : les Ministères de l'Environnement, de l'Agriculture, des Travaux publics, de l'Intérieur et des Collectivités territoriales. « Malheureusement, les rares interventions de ces institutions ne se font jamais de manière coordonnée », se désole l'environnementaliste.

Jean Gardy Gauthier

jggauthier@lenouvelliste.com
Claude Bernard Sérant
cbserant@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=62498&PubDate=2008-09-24

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