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lundi 17 mars 2008

L'éxécution du poète..Massillon Coicou

Selon Gislain Gouraige, Massilon Coicou est un martyre et son oeuvre demeure comme le symbole de la résistance à la tyrannie des médiocres.
Si 2007 était l'Année Roumain, 2008 devrait être, en toute logique, l'Année Massillon Coicou. Le problème est qu'en Haïti il n'y a pas de suivi des événements entamés. Tout un ensemble de contextes lié à des traditions sociales maintenues empêche d'institutionnaliser les manifestations culturelles. Or, il nous semble que la littérature offre à un pays désarticulé la possibilité de dire sa réalité tragique pour lui permettre d'aborder des lendemains meilleurs. Pourquoi pas, après Roumain, une Année Massillon Coicou ?Massillon Coicou est né à Port-au-Prince le 9 octobre 1867. Il commence ses études chez les Frères de l'Instruction Chrétienne. Il les poursuit au Lycée national. Les textes de poésie écrits à l'école paraîtront aussi bien dans «Poésies nationales» que dans «Passions et Impressions».Il fait son service militaire sous la présidence d'Hyppolite. A l'époque où le pays voulait sauvegarder son indépendance, la discipline militaire et l'ardeur patriotique étaient rigoureusement entretenues dans la jeunesse. Il est nommé répétiteur au lycée national en 1891. C'est en 1892 qu'il publie «Poésies nationales» qui fera grand écho dans le milieu littéraire haïtien. En 1893, il fait jouer l'Oracle, poème dramatique. L'Oracle sera édité en 1901.L'année de la préparation des festivités commémoratives du Centenaire de l'Indépendance nationale, il est nommé président de l'Association du Centenaire. C'est en 1900 qu'il est nommé secrétaire de la Légation d'Haïti à Paris. Durant son séjour en France, il se mêle aux mouvements littéraires parisiens et publie «Passions et Impressions» en 1903. Il fait présenter au théâtre de Cluny son drame en 4 actes et en vers : «Liberté» (1904).Il est de retour au pays en 1905. Son idéal est de reprendre à Port-au-Prince l'intense activité littéraire constatée durant son séjour à Paris. Passionné des livres, il fonde la Bibliothèque AMICA et fait jouer des drames historiques, dont Toussaint Louverture, Liberté, L'Empereur Dessalines, Vincent et Paul, et des comédies de moeurs plus populaires tel Féfé Candidat. Son roman peu connu «La Noire» fut publié en feuilleton dans le journal Le Soir.1902, c'est la défaite de Firmin aux élections présidentielles. 1908, Massillon Coicou conspire ouvertement contre le gouvernement de Nord Alexis. Dans la nuit du 14 au 15 mars 1908 il fut arrêté avec ses deux frères et une dizaine d'autres citoyens. Il fut exécuté sommairement et sans jugement par les sbires de Tonton Nord.Le matin du 15 mars 1908, Port-au-Prince et d'autres villes se réveillent dans la consternation. Frédéric Marcelin qui n'aimait pas Firmin écrivait : « Nord Alexis par une stupide fusillade assura à Massillon Coicou une immortalité que sa poésie ne lui aurait pas donnée. »Pour sa part, Gislain Gouraige affirme que Massilon Coicou est un martyr et son oeuvre demeure comme le symbole de la résistance à la tyrannie des médiocres.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55537&PubDate=2008-03-14

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