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lundi 3 mars 2008

L’ancien juge d’instruction Jean Ostrict Hercules succède à Jean Yves Noël à l’UCREF

L’ex-magistrat récemment "en charge" d’importants dossiers
dimanche 2 mars 2008,
Radio Kiskeya

Par arrêté pris en conseil des ministres, le chef de l’Etat, M. René Préval, a fait choix vendredi de l’ancien juge d’instruction Jean Ostrict Hercules comme nouveau directeur général de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), en remplacement de M. Jean Yves Noël dont le mandat était récemment arrivé à terme.
Jean Ostrick Hercules compte parmi les juges qui, au cours de la durée, avait la charge du dossier de l’affaire Jan Dominique/Jean Claude Louissaint. Un rapport de juillet 2006 du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) souligne que le magistrat avait évoqué des « raisons de sécurité » pour justifier sa décision de retourner le dossier au Décanat du Tribunal civil de Port-au-Prince.
Le même rapport permet de se rappeler que Jean Ostrick Hercules fut ce magistrat qui, au départ d’Aristide, avait ordonné le gel des avoirs de plusieurs dignitaires du régime déchu faisant alors l’objet d’investigations pour leur implication présumée dans des scandales financiers.
Ce fut encore lui qui, deux ans après, à l’accession au pouvoir de M. René Préval pour un second mandat présidentiel, délivra une « ordonnance de refus d’informer » autorisant le déblocage des fonds appartenant aux personnes en question, avec comme motif qu’on l’avait irrégulièrement porté à se saisir du dossier. Un argument présenté après deux ans de saisine du dossier.
L’ex-directeur général de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers, Jean-Yves Noël, avait été arrêté le 22 mai 2006 et placé en détention en raison d’un conflit qui l’opposait au huissier Réginald St Jean, en rapport avc le même dossier des fonds de particuliers bloqués. Les faits remontaient au mois de décembre 2005 quand le huissier Réginald St-Jean avait été arrêté sur ordre du patron d’alors de l’UCREF pour complicité présumée dans une tentative qui visait à libérer des fonds gelés à la banque sur ordre du Cabinet d’instruction.
Tout en acquérant une grande visibilité au cours des deux dernières années, l’Unité Centrale de Renseignements Financiers a projeté une image très controversée dans certains milieux. Souvent sur la brèche en matière de lutte contre la délinquance financière et le blanchiment d’argent, l’UCREF a réalisé des dizaines d’enquêtes, dont plusieurs sur des cas présumés de dilapidation du trésor public sous le régime de Jean-Bertrand Aristide, entre 2001 et 2004. L’un de ses rapports d’enquête avait permis au gouvernement de transition de déposer une plainte devant un tribunal fédéral américain contre l’ancien président et ses proches qui, pour la plupart, avaient fui Haïti le 29 février 2004. Sitôt parvenu pour la seconde fois au pouvoir, le président René Préval a fermé le dossier.
Le dernier dossier qui a valu à Jean Yves Noel et à l’UCREF des critiques acerbes de la plupart de nombreux juristes connus, est celui des frais mensuels accordés par l’institution à des magistrats. Une telle pratique s’apparente à la corruption et met en péril le principe sacro-saint de l’indépendance de la magistrature, de l’avis des mécontents.
Les différents rapports de l’UCREF et de la Commission d’Enquête Administrative (CEA, que présidait l’ancien sénateur Paul Denis) sur les malversations durant la présidence d’Aristide ont reçu une fin de non recevoir de la part du Parquet du Tribunal Civil de Port-au-Prince. Un substitut du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince avait même affirmé que de tels rapports pouvaient être reçus seulement à titre d’informations. Ils ne peuvent donner lieu à aucune poursuite contre les personnes physiques et morales visées, l’UCREF et la CEA ne pouvant se substituer à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), avait-t-il fait savoir.
Outre le choix de l’ex-juge Jean Ostrick Hercules à la direction générale de l’UCREF, le chef de l’Etat a nommé d’autres directeurs généraux, dont Pierre Louis Opont, au Conseil électoral provisoire (CEP) ; Pétion C. Roy, à la Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable (CAMEP) ; Patrick Salomon à l’Inspection générale des Finances ; Rével Mompremier au Fonds d’Entretien Routier (FER). [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4766

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