Google

mercredi 19 mars 2008

Boulos contraint à la démission...Pour violation de la Constitution.. il est détenteur d'un passeport américain

Acculé par un rapport accablant, lâché par ses pairs...Rudolph Henri Boulos est contraint de démissionner de son poste de sénateur pour éviter la destitution. Galvanisé, il y a deux ans, par l'électorat du Nord-est, l'important industriel devenu sénateur, laisse le Parlement par la petite porte!
Le sénateur démissionnaire présente son passeport haïtien à l'assemblée (Photo: Georges Dupé)
Mardi 18 mars 2008, 17 heures 40, Rudolph Boulos surprend l'Assemblée des sénateurs qui s'apprêtait apparemment à le destituer. « Devant le rapport de la commission d'enquête, je prends la décision de démissionner et de partir du Sénat », a lâché le vice-président du Grand corps, qui, jusque-là, revendiquait sa simple nationalité haïtienne.
Comme une équipe de football laminée en finale, Rudolph Boulos laisse tout de go la salle, laissant derrière lui des éclats de rires, des soupirs et des applaudissements. Face au rapport accablant de la commission d'enquête spéciale présidée par le sénateur Youri Latortue, Rudolph Henri Boulos met toujours en avant un visa américain apposé sur son passeport haïtien. « On ne peut pas être détenteur d'un passeport américain et avoir parallèlement un visa américain sur un passeport haïtien », avait-il argumenté peu avant sa surprenante démission.
Rudolph Henri Boulos contraint à la démission comme sénateur de la République (Photo: Georges Dupé)
Ironie du sort, a dénoncé le président de la commission d'enquête, le visa américain octroyé à Rudoplh Henri Boulos, date de 2007. « Entre 2005 et 2007, avec quels types de documents aviez-vous voyagé », s'interroge Youri Latortue. La même question est reprise par Joseph Lambert, ex-président du Sénat. Des vingt et un sénateurs qui ont répondu à l'appel nominal, Rudolph Boulos n'avait que Jean Rodolphe Joazile, son collègue du Nord-est comme allié. A chaque intervention des membres de l'Assemblée, l'accusé voyait sa chance de siéger au Parlement diminuée.
« Boulos est lâché par ses pairs », chuchote l'assistance chauffée à blanc.
Le sénateur Youri Latortue, président de la commission sénatoriale chargée d'enquêter sur la nationalité des parlementaires et des membres du gouvernement (Photo: Georges Dupé)
« J'ai été détenteur d'une carte de résidence américaine que j'ai convenu de remettre pour des raisons économiques », reste le dernier argument avancé par Rudolph Boulos, vantant les bienfaits de son père qui fut ministre. Là encore, il a été coincé par Fritz Carlos Lebon, Questeur du Sénat. « Un citoyen détenteur d'une carte de résidence, ne doit pas passer plus de six mois en dehors de son pays d'accueil. Les déclarations de M. Boulos sont faussées», a déclaré à nouveau Lebon, comme pour clouer Boulos au pilori.
Lâché par ses pairs, Rudolph Henri Boulos laisse le Parlement (Photo: Georges Dupé)

- Usurpateurs de titres -Boulos parti ? Un poste de plus à combler au Sénat après celui de Noël Emmanuel Limage, décédé il y a un an dans un accident de la route et dix autres sièges - dont celui d'Ultimo Compère - qui seront vacants soit après le vote du projet loi électorale au plus tard en mai prochain. Des élections seront organisées pour le renouvellement du tiers du Sénat, des Assemblées et pour tous les autres postes qui pourraient devenir vacants, prévoit déjà le projet de loi soumis au Parlement.
Rudolph Henri Boulos entouré des autres membres du bureau su Sénat peu avant sa démission (Photo: Georges Dupé)
Sur la base des faits établis, les sénateurs Ultimo Compère - en voyage personnel depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis - et Rudolph Boulos sont de nationalité étrangère, dit une Résolution votée en Assemblée par 17 voix pour, 3 abstentions et zéro contre. Leur présence, poursuit la Résolution, est une usurpation de titre. Boulos s'en va, laissant la Fusion des sociaux démocrates, dans le pétrin. Cette structure politique n'a pas eu l'intelligence et la sagesse de l'Organisation du peuple en lutte (OPL) qui, en 1997, avait contraint l'un de ses sénateurs, Roger Eddy Sajous de démissionner pour éviter la destitution.

Claude Gilles

Jean Pharès Jérôme

Aucun commentaire: