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vendredi 29 février 2008

Ti Malice ouvert aux quatre coins

Comme l'abeille qui butine et enrichit la ruche, le conseil de coordination du Centre Ti Malice sillonne tout le territoire national afin de vulgariser la méthode de lecture et d'écriture « Ti Malice au pays des lettres ». Cette équipe d'enseignants a ouvert à ce sujet un Centre de formation du même nom à Port-au-Prince en septembre 2007.
Cinq mois après l'ouverture du Centre de formation Ti Malice, des enseignants évoluant dans les villes de province s'ouvrent pratiquement à la méthode de lecture et d'écriture « Ti Malice au pays des lettres » qui consiste à associer un geste à chaque son.

Élaborée en 1965 par l'institutrice Jacqueline Turian Cardozo, cette méthode synthétique et phonétique est appréciée et utilisée jusqu'à présent dans les écoles haïtiennes, ont indiqué Raphaelle Cardozo Baker et Ursule Chéry, coordonnatrices générale et adjointe du Centre Ti Malice, sis à la première impasse Lavaud, au local de l'Ecole Jacqueline Turian Cardozo.
« Étendre la méthode "Ti Malice au pays des lettres" à travers tout le territoire national par la formation des instituteurs », telle est, entre autres, la grande ambition du conseil de coordination qui dit vouloir aider à l'amélioration du système éducatif haïtien.
« Après avoir réalisé des tournées dans le Nord et dans le Sud et grâce aux conseils de différents directeurs d'école, nous avons compris la nécessité de fonder ce Centre de formation, ont expliqué les responsables. Ce programme vise à former les enseignants du préscolaire et de l'école fondamentale afin qu'ils puissent mieux aider leurs élèves à apprendre, à lire et à écrire facilement par la méthode Ti Malice. »S'inspirant de la vieille méthode de Grosselin, Ti Malice a été conçue pour les enfants de plus de quatre ans. « Nous sommes contre l'apprentissage de lecture avant cinq ans », a déclaré Mme Cardozo Baker précisant que cette méthode permet aux élèves d'apprendre à lire et à écrire en s'amusant.
« Dans la méthode Ti Malice, le tracé de la lettre est un dessin simplifié, le b par exemple représente la jambe du footballer et son ballon; le d représente le dos du dindon et son cou mince et long, avait écrit Mme Turian Cardozo avant sa mort. On explique à l'enfant que lorsqu'on est pressé et qu'on n'a pas le temps de dessiner le personnage en entier, on dessine seulement ses traits les plus caractéristiques : le gros ventre et le bras de Monsieur o, le grand t si grand, si maigre avec son chapeau. »

Des séminaires pour atteindre l'objectif

Pour continuer à véhiculer ce principe, des séminaires de formation ont été organisés gratuitement dans plusieurs villes du pays. L'équipe du Centre Ti Malice, satisfaite du succès obtenu, a décidé d'organiser ces mêmes séminaires à travers tout le territoire national afin de toucher un maximum d'enseignants.
Les instituteurs de Jacmel, Miragoâne, Belladère, Jérémie, Port-de-Paix et l'Ile de La Gonâve seront les prochains bénéficiaires de ce programme de formation. « Il n'est pas normal de rester uniquement à Port-au-Prince alors qu'il y a beaucoup de besoins dans nos villes de province », a martelé Mme Cardozo Baker.
D'autres perspectives
Les responsables envisagent de fonder un centre d'apprentissage Ti Malice au bénéfice des enfants non scolarisés âgés de plus de cinq ans. Une façon pour nous de leur apprendre à lire et à écrire et de contribuer, disent-ils, au programme d'alphabétisation lancé par l'État haïtien. A en croire les coordonnatrices, ces enfants défavorisés pourront bénéficier aussi d'un plat chaud régulièrement. « Tout ceci est possible, a dit l'institutrice Ursule Chéry. Il suffit de trouver le support des sponsors. »

L'équipe du Centre Ti Malice est en train de préparer la nouvelle édition de Ti Malis Kreyòl et du cahier d'écriture qui seront disponibles en septembre 2008. Un site Internet (www.timalice.net), un kit scolaire comprenant un CD de chansons, le Bravo Ti Malice #1 et un guide pour parents et professeurs, un centre d'appels gratuits, tels sont les derniers projets conçus par ce groupe d'enseignants afin de remettre Ti Malice à la page. « Contrairement à d'autres Haïtiens, nous avons fait le choix de rester dans le pays afin d'apporter notre aide à ceux qui en ont besoin », a affirmé Raphaelle Cardozo Baker avant de rappeler cette phrase de sa mère Jacqueline Turian Cardozo : « Là où l'on est planté, il faut savoir fleurir. »
victorjeanjunior@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=54761&PubDate=2008-02-29

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