« Les plus hautes autorités du pays ont pris la ferme décision de coordonner leurs actions en vue de relancer réellement la production nationale », a vigoureusement lancé le secrétaire d'Etat haïtien à l'agriculture, Joanas Gué. Ce dernier se veut rassurant en ce qui a trait à l'absence du virus H5N2 sur le territoire haïtien. Selon le Secrétaire d'Etat, il y a moyen pour les Haïtien de transformer les problèmes générés par la découverte de virus de la grippe aviaire en République dominicaine en opportunité pour Haïti.Une réunion de haut niveau est prévue demain 11 janvier, en Haïti, entre les autorités dominicaines et haïtiennes. Parmi les responsables dominicains devant participer à cette rencontre, Joanas Gué annonce la présence du secrétaire d'Etat dominicain à l'Agriculture, Salvador Jiménez. Ils viendront sans nul doute convaincre les Haïtiens de reconsidérer la décision de suspendre les importations d'œufs de la République Dominicaine, indique M. Gué.
Ce problème tient les Dominicains à cœur, puisque c'est une bonne partie des 45 000 emplois crées par la filière avicole qui est menacée dans ce pays où 20% de la production d'œufs sont exportés vers Haïti. L'enjeu est de taille en considérant que les importations haïtiennes d'œufs ont atteint 130 millions de dollars pour la seule année 2007. Les Haïtiens consomment en moyenne plus d'un million d'œufs quotidiennement. «Une rencontre déroulée, tard dans la soirée du mercredi 9 janvier à la Primature avec les différents responsables- de l'Agriculture, de la Police, des ministères des Finances, de l'Intérieur et de la justice- visent à analyser les différentes facettes du problème causé par la mesure haïtienne», a indiqué Joanas Gué qui intervenait, ce jeudi, lors d'une conférence de presse dans les locaux du ministère haïtien de l'Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural MARNDR).« Les autorités veulent créer réellement l'environnement favorable à l'investissement dans le domaine agricole afin de relancer définitivement la production dans le secteur », a confié le secrétaire d'Etat haïtien à l'Agriculture ajoutant que la mesure d'interdiction n'a pas été dictée par l'extérieur et que les autorités n'ont pas agi sous pression.
La Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH), s'est dit alarmée par la découverte de la grippe aviaire en territoire voisin et de ses conséquences sur l'économie haïtienne. Elle estime que les mesures d'interdiction d'importation des produits avicoles dominicains sont légitimes. La CCIH, selon une note transmise au Nouvelliste, appuie sans aucune réserve cette décision visant à protéger la population haïtienne. L'organisation patronale entend collaborer avec les autorités dans la recherche de pistes alternatives d'approvisionnement du marché haïtien.« Dans ce contexte d'urgence nationale, la CCIH adjure tous les commerçants - et d'abord ses membres - de respecter scrupuleusement les consignes du ministère de l'Agriculture dans l'attente d'une solution rapide à cette crise. La CCIH invite tous les entrepreneurs haïtiens à développer des entreprises locales dans le domaine de l'aviculture », lit-on dans cette note de presse signée par Jean-Robert Argant, président de cette organisation patronale. La mesure d'interdiction si lourde de conséquences tant pour Haïti que pour la République Dominicaine a été communiquée le 4 janvier en cours. Depuis lors, la question ne cesse de faire couler beaucoup d'encre dans les deux pays partageant l'île d'Haïti.
Dieudonné Joachim
djoachim@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=52989&PubDate=2008-01-10
Commentaires:
L’initiative des autorités haïtiennes de rassurer la population fait simplement rire. Il serait tout simplement difficile de choisir à qui d’attribuer la palme du ridicule entre le ministre de l’agriculture qui interdit l’importation d’œufs et de volailles depuis la République Dominicaine et le premier ministre qui lance son jargon de relancer la production nationale.
Entre temps les journaux dominicains parlent peu de la grippe aviaire car en réalité cela pourrait porter préjudice au tourisme qui représente définitivement la principale industrie du pays. Les journaux qui en parlent se prononcent pour affirmer que le commerce à été repris entre Haïti et la République Dominicaine.
Une des réflexions à faire dans ce cas c’est d’imaginer le cas inverse c'est-à-dire que la grippe aviaire se retrouverait en Haïti avec la menace type épée de Damoclès sur l’élevage des volailles en République Dominicaine. Ce serait l’occasion rêvée et recherchée pour démontrer tout le danger qui existe dans le simple fait d’avoir comme voisins les haïtiens.
La liberté de presse reste partout dans le monde un euphémisme. C’est surtout le droit de parler des autres et de dire des choses futiles. La raison d’état prime avant tout quand ce n’est pas la raison du plus fort ou simplement la raison de ceux qui défendent d’énormes intérêts. C’est le traitement utile des informations pour le bien du pays et pour le bien être de la société, même si on pêche dans le manque l’objectivité.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 11 janvier 2008
Grippe aviaire, les autorités haïtiennes rassurent
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