Impossible de tout répertorier. La diaspora haïtienne au Québec comme ailleurs est incommensurable, dense J'ai parcouru ''Ces Québécois Venus d'Haïti'' avec un regard glouton. Même en s'excitant, en masquant la vérité, je ne vois pas comment l'éditeur Samuel Pierre qui a réalisé ce travail formidable (''Contribution de la Communauté haïtienne à l'édification du Québec moderne'', 545 pages, 2007, Presses Internationales Polytechnique, Canada) aurait pu échapper à l'insatisfaction, aux limites propres à ce genre d'initiative, malgré ses remarquables biographies d'éducateurs, de médecins, d'ingénieurs, d'hommes politiques, d'économistes, d'esprits scientifiques et d'écrivains. Un travail exaltant porté par une grande flamme! Une mine d'informations!
créatrice en tous points, dans tous les secteurs et à travers toutes les générations. Je prends des notes et continuai ma lecture jusqu'au bout de ces 545 pages illustrées de photos avec la même jubilation. Ce n'est pas tous les jours que l'on fait connaissance d'éducateurs comme Lemarec Destin, Bergman Fleury, de médecins comme Yvette Bonny, Marie-Françoise Mégie, Jean Reiher, d'ingénieurs comme Yvon Mouscardy, Maxime Dehoux, Serge Timothée, etc. Certains visages me sont connus : Jean Moisset, Georges Anglade, Maximilien Laroche, Daniel A. Holly, Dany Laferrière, Stanley Péan, Anthony Phelps, etc. Et d'autres sont absents, malheureusement...
Des esprits qui impressionnent par leur formation et leur intelligence. Des compétences éprouvées et qui expliquent à bien des égards, par leur absence sur le sol national, notre médiocrité fonctionnelle, nos carences affligeantes en cadres... Le défi du développement national, lui, reste tragiquement entier. Il faut ouvrir les portes et les bras, il faut imaginer un processus de coopération et de rapatriement. Je sais que beaucoup de nos compatriotes d'outre-mer attendent de nous un signe: la double nationalité. Je sais aussi qu'il existe une certaine opposition interne à cette perspective.
Mais c'est du côté de la critique littéraire, dans mon volumineux ouvrage ''Panorama de la littérature haïtienne de la diaspora'', 500 pages, 2000) que j'ai eu à cet égard mes plus vives émotions. On ne s'arrêterait pas dans la comparaison. Dans le domaine des lettres (roman, poésie, nouvelle, théâtre, critique), j'ai inventorié plus de 120 auteurs d'origine haïtienne évoluant en diaspora, évoluant certes parfois avec succès mais dans des conditions difficiles! On reste sur notre faim. On se dit que ce n'est pas limitatif. Que ce n'est pas ça seulement.
Résistant fermement à l'ingratitude et à l'amnésie coutumières à notre peuple, je tiens à rappeler ma petite contribution solitaire à la promotion de la littérature haïtienne de la diaspora. Si je ne le rappelle pas ici, personne ne le fera. Voilà pour la forme. Aurions-nous lu l'inventaire de Samuel Pierre avant de lire mon bouquin, n'aurions-nous pas été déçus ?
Pierre-Raymond DUMAS
E-mail : padreramonddumas@yahoo.fr
Cell : 557-9628
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=51246&PubDate=2008-01-27
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 27 janvier 2008
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