Les dernières pluies qui se sont abattues sur la capitale haïtienne ont empoisonné la vie des citoyens habitant près du wharf Jérémie et du boulevard La Saline. L'obstruction des canaux d'évacuation a aussi provoqué de graves dommages à la route.
Depuis longtemps, le boulevard la Saline est impraticable par temps de pluie. Cette situation, causée par les eaux dormantes sur la chaussée, rend la circulation automobile et piétonne extrêmement difficile. Tous les égouts et les canaux de la zone sont obstrués par des tonnes d'ordures composées surtout de déchets plastiques et ménagers. A la moindre pluie, les institutions privées et les maisons de résidents habitant en bordure du boulevard sont inondées par des eaux boueuses et nauséabondes. Pour vaquer à leurs occupations, les passants se résignent à traverser des mares d'eau boueuse après chaque pluie. « Cette situation est plus qu'insupportable ! », dit haut et fort un passant frustré. « Dans ce pays, les autorités ne se soucient pas des conditions sociales et sanitaires de la population. Et dire que ce n'est pas la première fois que nous réclamons une solution définitive à ce problème », soutient-il.
Selon François Lamarre, professeur au collège Petit Coeur de Jésus, au boulevard la Saline, ce cas de figure représente une menace pour la santé des adolescents venus recevoir le pain de l'instruction. « C'est nuisible pour les enfants de se rendre à l'école. Car pour pénétrer dans l'enceinte, il leur faut soit jouer à la marelle ou se jucher sur l'épaule de leurs parents, au risque de se salir », lâche le professeur Lamarre, indigné. « C'est un véritable danger pour nos enfants ! Je comprends mal que les autorités sanitaires, les responsables du ministère de l'Education nationale et les responsables municipaux puissent accepter un spectacle si désolant aux abords d'un établissement scolaire», se lamente Claudette, venue chercher son fils.
Les résidents déplorent le fait que les travaux de curage des égouts ne sont jamais entrepris par le ministère des Travaux publics, Transport et Communication (MTPTC). « Les travaux de curage devraient être effectués après chaque pluie, vu les problèmes d'insalubrité du milieu. Malheureusement, nos démarches auprès des autorités n'ont jamais abouti ... », se plaint Charlot Dulon, coordonnateur de l'Organisation cellule famille de la paix du village démocratie (OCFPVD).
Les canaux où aboutissent les eaux provenant des hauteurs de Port-au-Prince sont de véritables décharges publiques. « Les derniers travaux de curage de ce canal ont été effectués en 1994 par une firme dominicaine », dit Justin Dorsainvil, propriétaire depuis 13 ans d'une maison au village Démocratie, communément appelé « Ancien Fort Dimanche ».
Depuis près d'un an, les canaux ensablés et obtrués par des tonnes de déchets plastiques et d'autres types de déchets sont incapables de contenir le débit des eaux de pluie déversées sur la Capitale.
Il y a 20 ans, à l'époque de la réfection du boulevard La Saline, des problèmes au niveau du système de canalisation étaient déjà signalés. Faute de travaux d'assainissement et de curage des canaux, la situation a empiré considérablement aujourd'hui.
Les résidents du village Démocratie et les habitants des environs sont exposés à des maladies infectieuses par les masses de boue et d'ordures qui jonchent la route. Après la pluie, lorsque le soleil vient sécher le pavé, les voitures roulant à toute allure soulèvent une poussière aveuglante et chargée d'une multitude de microbes. Les enfants, déjà très vulnérables, jouent dans toute cette poussière. Comment s'étonner qu'ils soient si souvent malades ?
Amos Cincir
cincir2005@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49330&PubDate=2007-11-08
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 9 novembre 2007
Le boulevard La Saline impraticable par temps de pluie
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