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jeudi 27 septembre 2007

Qui finance les PME en Haïti ?


Des acteurs représentant des PME et le secteur de la finance discutent, ce mardi, autour du thème « Problématique du financement pour les Petites et moyennes entreprises de production et de service en Haïti », un atelier organisé par le CLED.

Les différents acteurs et intéressés se sont réunis, ce mardi, au Ritz pour discuter, analyser et proposer des solutions autour de la « Problématique du financement pour les Petites et moyennes entreprises de production et de service en Haïti ». Cet atelier organisé par le Centre pour la libre entreprise et la démocratie (CLED) avec le financement du PRIMA cherche à identifier les accrocs au financement du secteur des PME en vue de les surmonter.

Les différents panélistes qui se sont succédé ont, à leur manière, fait ressortir les difficultés ayant trait au financement. Les représentants du secteur financier ont mis en exergue la faiblesse des dossiers, du management, des évaluations incorrectes, l'absence de statistiques et une kyrielle de manquements justifiant leur philosophie d'extrême prudence.

La directrice exécutive du CLED, Marie Nadine Gaston, croit que si l'on admet l'hypothèse d'accès au crédit avec les différents acteurs réunis, si les problèmes sont clairement et bien identifiés, le secteur financier représenté par les banques commerciales, les banques de développement et les caisses populaires à cet atelier sauront proposer les meilleures solutions.

Mme Gaston qui a mis l'emphase sur le rôle et la participation des différents secteurs représentés a fait appel à la responsabilité de l'Etat pour que les actes du colloque n'aillent pas pourrir dans les tiroirs.Juliette Nicolas Tardieu, propriétaire d'une auberge à Jérémie et responsable d'une librairie voit de nombreux autres problèmes au-delà du financement. Pour elle, le financement n'est pas forcément le noeud gordien de la question, les infrastructures de toutes sortes, la formation, le savoir-faire entravent trop souvent le résultat de bon nombre d'entrepreneurs. « On se retrouve tout le temps à gérer un cercle vicieux, avec un propriétaire-dirigeant qui fait tout. Trop souvent ces PME n'ont pas les moyens de faire appel à des professionnels qui peuvent produire la documentation de support réclamée par les institutions de financement », a indiqué Mme Tardieu soulignant que le manque de réglementation ou le rôle régulateur de certaines institutions se présente comme un danger qui mine l'activité des PME.

Sauveur Delva, directeur de l'OCODER représentant le secteur paysan, se plaint de l'indisponibilité du crédit en faveur de la classe paysanne. Il réclame des secteurs bancaire et financier une extension de services de crédits tout en plaidant pour la décentralisation des « richesses » du pays. Yvon Yacinthe Faustin de Top La, une entreprise de transformation de produits agricoles appartenant à l'Association des paysans de Vallue (APV) confie que le PRIMA finance un projet où Top La deviendra à terme soit une coopérative ou une société par actions avec les paysans comme investisseurs. M. Faustin qui est également trésorier de l'APV se demande si les PME ne financent-elles pas les banques commerciales ?Michel Chancy, directeur exécutif de Vétérimed, une ONG qui gère un réseau de producteurs laitiers à travers le pays (Lèt a Gogo) en dépit du fait qu'il comprend la philosophie des institutions commerciales en évitant de prendre trop de risques invite ces dernières à remplir leur rôle social. « Le développement des PME et du pays passe inévitablement par la contribution des institutions financières », conclut le directeur exécutif de Vétérimed ajoutant que le financement demeure le problème majeur du secteur agricole haïtien.

Dieudonné Joachim

djoachim@lenouvelliste.com

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