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mardi 26 juin 2007

ESCLAVES AU PARADIS

Communiqué du 24 mai 2007 - 10h00

Une semaine après leur lancement en France, les évènements "Esclaves au Paradis" initiés par Céline Anaya Gautier, autour d'une exposition photo et d'un livre du même nom, suscitent une violente polémique en République Dominicaine.
La chambre des Députés dominicaine a voté une résolution condamnant officiellement "une campagne de dénigrement" contre la République Dominicaine. La semaine dernière, une délégation s'est officiellement plainte auprès de l'Ambassade de France, mais sans résultat.

"Esclaves au Paradis" : l'exposition qui dérange...

Le propos de "Esclaves au Paradis" est d'alerter l'opinion à propos d'un système de trafic d'êtres humains en faveur de l'industrie dominicaine du sucre.
Les plantations de canne, contrôlées entièrement par trois familles, se font "livrer" chaque année plus de 30 000 coupeurs de cannes venus d'Haïti, via des réseaux organisés et couverts par les gouvernements Dominicain et Haïtien.
Les barons du sucre maintiendraient ainsi depuis des décennies, en esclavage, une main d'oeuvre sans existence légale. Ils vivent dans des taudis, sans nourriture, sans soins, sans nationalité, sans accès à l'école pour les enfants, travaillant de 12 à 18 heures par jour et "rémunérés" 1,15 euros la tonne de canne coupée.
Une fois dans ces plantations, les travailleurs, à qui on a fait miroiter un retour en Haïti une fois la saison finie, restent prisonniers.
Chaque tentative d'évasion se paie cash : une main coupée, un bras, ou la mort.
On parle de cimetières clandestins où seraient enterrés des milliers de malheureux.
Les autorités haïtiennes et dominicaines toucheraient des commissions sur chaque travailleur haïtien livré à cet enfer.

La révélation au public d'un tel trafic a du mal à passer auprès de l'industrie sucrière locale dont les revenus sont en baisse et auprès des autorités locales, complètement impliquées dans le scandale.
Un boycott du sucre dominicain ou du tourisme pour raisons humanitaires, comme suggéré dans le film "The Price of Sugar" de Bill Haney semble fortement inquiéter certains industriels.

De plus, "Esclaves au Paradis" se déroule en France, grande "pourvoyeuse" de touristes en République Dominicaine, ce qui n'est évidemment pas pour arranger la situation...

Pressions et menaces...

Bill Haney (réalisateur) et Anne Lescot ( membre du Comité pour la Mémoire de l'Esclavage - coordinatrice du colloque "Sang, Sucre et Sueur" et des projections Esclaves au Paradis) ont fait l'objet de pressions pour empêcher la projection du film " The Price of sugar" sur le territoire français par le cabinet Patton Boggs (New York) travaillant pour la famille Vicini.

"The Price of Sugar" est le résultat de deux ans d'enquêtes sur les conditions d'esclavage dans les plantations de canne en République Dominicaine et suggère indirectement un boycott du sucre dominicain pour raison humanitaire.
"The price of sugar" fait déjà l'objet d'une interdiction de diffusion en République Dominicaine."The Price of Sugar" sera re-projeté le 9 juin à 16h au Tarmac de la Villette à Paris.

Courant mars 2007, Amy Serrano, réalisatrice de "Sugar babies", mettant en cause les familles Fanjul (fortement liée à Washington) et Vicini, voit le code d'accès à son ordinateur changé à distance.

"Sugar Babies", fruit de 18 mois d'enquête sur le terrain, met en évidence l'utilisation d'une main d'oeuvre réduite en esclavage par les familles Fanjul et Vicini dans leurs plantations.
Ce documentaire met également l'accent sur la perception de subventions annuelles par les Fanjul, versées par les USA et la République Dominicaine pour un total d'environ 120 millions de dollars. Cet argent financerait directement les plantations, le trafic d'humains et l'esclavage à grande échelle.
Enfin le film fait la lumière sur la situation des dizaines de milliers d'enfants vivant dans ces plantations, sans identité, sans nationalité, forcés de travailler dès l'âge de 10 ans.

Durant cette même période de mars, 4 des organisateurs de "Esclaves au Paradis" voient leurs fichiers informatiques détruits par un virus.

Le 16 mai 2007, lors du colloque "Sucre Sang et Sueur", Céline Anaya Gautier est prise à partie par maître Christina Aguira et maître Yvon Thiant.
La première affirme, contre toute vraisemblance, que les photos de Céline Anaya Gautier sont en fait "des photos des années 50" alors que le second soutient qu'elles sont "mises en scène" et que les personnes photographiées "n'existent pas".
Plus tard, elle est directement menacée par Sergio Roitberg, fondateur et CEO de la Newlink Communications (Miami).
Cette société de relations publiques, spécialisée dans le "reputation management", s'occuperait de la promotion de l'image des entreprises Vicini.
Newlink Communications a reçu en 2007 une distinction très prestigieuse pour une campagne extrêmement efficace...contre le trafic illégal d'êtres humains, commandée par les Nations Unies.

Les cinemas MK2 recoivent le 18 mai 2007 dans la matinée, un appel téléphonique très explicite de Yvon Thiant, Avocat et président de la Fadom, précisant qu'une plainte sera déposée contre Marin Karmitz et MK2 si Mk2
maintient la projection de "The Price of Sugar" le 18 mai à 20h00 au MK2 Parnasse.

Le 18 mai 2007, Yvon Thiant (encore lui) menace devant témoin Colette Lespinasse.

Le père Ruquoy et le père Hartley luttent depuis des années en faveur des travailleurs des bateyes (plantations).
Ils font, depuis, l'objet de menaces de mort. Ce sont les "bêtes noires" des industriels du sucre en République Dominicaine. Ils ont dû quitter le pays pour raison de sécurité.

Noémie Mendez avocate dominicaine participant au colloque "Sang, sucre et sueur" fait l'objet d'énormes pressions également (perte de son emploi, menaces sur sa vie et celles de ses enfants).

Esclaves au Paradis :
- Exposition photo de Céline Anaya Gautier jusqu'au 15 juin 2007,
Espace Spring Court - 5 passage Piver 75011 Paris - metro Goncourt.

- A partir du 15 juin, expo intinérante avec Amnesty International et le Collectif Haïti de France

- Livre de monographies, aux éditions Vents d'Ailleurs

Ils parlent de "Esclaves au Paradis" :
Agence, Reuters, Libération, La Croix, Le Monde, Courrier International, Match du Monde, Le Monde 2, Photo, Chasseurs d'images, Le Républicain Lorrain, VSD, Pelerin mag, Panorama, Témoignage Chrétien, Where in Paris, Ovni, TOC, Marianne, Mlle Figaro, Cosmopolitan, Géo, France Inter, RFI, Radio Nova, RFO, Media Tropical, Aligre FM, Africa 1, Paris cap', Green mama, Direct 8, France 24, France 2...

Partenaires : Amnesty International, Marie de Paris, Pour Que l'Esprit Vive, L'Usine Spring Court, MK2 Parnasse, Collectif 2004images, Picto, VSD, Libération, Toc magazine, Africultures, RFI, Radio Nova, France O, Fnac.com, Non Stop Media, Collectif Haiti de France, CCEM, Ta Prod ENSCP, Le Carton, Sucre Ethique, Marsans, Rapid Flyer, Yellow Corner, Vents d'ailleurs...

Contact presse (demandes de DP, ITW...) :
Cyrille 06 19 98 74 22

Louis-Philippe Dalembert 77,
rue du Fg St-Denis
75010 Paris

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