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samedi 19 mai 2007

René Préval entre en guerre contre la corruption

Très inspiré par la fête du drapeau, le chef de l’Etat dénonce des pratiques instaurées au sein de sa propre administration, des ministères, du Parlement, de la police et de la justice ; M. Préval entend mobiliser ses "soldats" en vue de combattre les "traîtres" qui menacent les investissements, l’emploi et l’égalité en Haïti
vendredi 18 mai 2007,
Radio Kiskeya
Le Président haïtien René Préval a décrété 2007 "année de la guerre contre la corruption et au profit de l’égalité entre les citoyens", lors des festivités organisées vendredi à Port-au-Prince à l’occasion du 204e anniversaire de la création du drapeau national, le 18 mai 1803.
Dans un discours prononcé au Palais National (siège de la Présidence) en créole et centré exclusivement sur le thème de la corruption, le chef de l’Etat a qualifié de "traîtres" les corrupteurs et corrompus. Dans la foulée, il a appelé les responsables des institutions d’Etat compétentes à se métamorphoser en "soldats de première ligne" en vue d’éradiquer ce qui est considéré comme l’un des grands fléaux nationaux.
"En 1804, les traîtres envers la patrie étaient contre la liberté, aujourd’hui, ce sont ceux qui refusent l’égalité", a martelé Préval reprenant les idées-forces de son allocution de 2006 à l’Arcahaie (Ouest), berceau du bicolore haïtien. Reconnaissant que la corruption sévissait partout, un an après son retour au pouvoir, le chef de l’Etat a mis en accusation différentes institutions allant du Palais National au Parlement en passant par les ministères, la police, la justice, les mairies, la direction générale des impôts (DGI) et l’administration générale des douanes.
Mettant en garde contre les effets pervers du phénomène sur les investissements et la création d’emploi, René Préval a aussi indiqué que sans les ressources indispensables dont il a besoin, l’Etat ne pourra pas garantir un accès universel à l’éducation, à la santé et au crédit. Le Président, qui a aussi rejeté toute différence entre la petite et la grande corruption, a dénoncé des fonctionnaires des douanes et de la DGI qui se laissent soudoyer par des contrebandiers ou des entreprises spécialisées dans la sous-déclaration au fisc, des responsables recevant des commissions sur des achats effectués au nom de l’Etat, les banquiers grugeant les petits déposants ou encore les juges qui libèrent des prisonniers contre de l’argent.
Face à la complexité du phénomène, M. Préval appelle l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), l’ Unité centrale de renseignements financiers (UCREF), la Cour des comptes, la commission nationale des marchés publics, le ministre de la justice, les juges des tribunaux civils, les commissaires du gouvernement, la police, la douane, la DGI à se "serrer la ceinture" à la veille d’offensives tous azimuts. Il a averti que "la bataille sera difficile, mais juste et doit être par conséquent gagnée".
Il en a profité pour inviter le peuple haïtien à s’engager dans cette croisade, passage obligé pour arriver à l’égalité, elle-même "porteuse de fraternité".
Lors de sa visite à Washington, il y a deux semaines, le Président haïtien avait annoncé en présence de son homologue américain, George W. Bush, une campagne nationale contre la corruption, la contrebande et la drogue. Dans cette perspective, il a tenu depuis son retour à Port-au-Prince deux séances de travail avec les maires de toules les communes du pays.
Cependant, M. Préval s’est vu reprocher à plusieurs reprises d’avoir, dans l’un de ses premiers actes de pouvoir, mis fin aux poursuites judiciaires que le gouvernement intérimaire (2004-2006) avait engagées aux Etats-Unis contre Jean-Bertrand Aristide pour son implication présumée dans la disparition de plusieurs millions de dollars.
Dans le dernier rapport de l’ONG Transparency International sur la perception de la corruption, Haïti était logée à la 163e place mondiale, atteignant des scores pires que ceux de l’Irak, de la Guinée et de Myanmar (Birmanie), les autres membres du club des pays les plus corrompus de la planète.
De l’avis général, la corruption s’est institutionnalisée en Haïti. Et pour cause, des rapports d’enquête ayant retracé d’importants détournements de fonds au détriment du trésor public ont été classés sans suite. spp/RK

Source Radio Kiskeya sur http://radiokiskeya.com
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Commentaires:
Une décision venue à point nommé. Un acte que l'on qualifiera de courageux si les autorités passent de la parole aux actes. Nous les haïtiens nous savons que nous avons perdu la bataille de la moralité. La corruption représente chez nous la rasion d'être des politiciens et des employés de l'administration. Preval semble avoir compris et surtout avoir établi un plan pour redresser la barque en péril. Il faudrait que tous les haïtiens le suivent en paroles, en support et en actions.

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