Un service religieux organisé dans le port du Cap-Haïtien à la mémoire des naufragés en présence d’officiels particulièrement pressés ; les familles éplorées tenues à l’écart et mécontentes ; les corps enterrés dans une fosse commune
samedi 19 mai 2007,
Radio Kiskeya
Les funérailles de 59 des 61 boat people haïtiens, ayant péri noyés début mai au large des îles Turks et Caïcos, ont été chantées en présence d’une délégation officielle et les corps inhumés dans une fosse commune samedi matin au Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince), a constaté le correspondant régional de Radio Kiskeya.
Un bateau affrété par les autorités britanniques du petit archipel avait procédé, quelques minutes auparavant, au rapatriement des cadavres. Transportés dans des sacs, ils ont été pour la plupart placés dans des cercueils à leur arrivée au wharf de cabotage.
Les ministres de l’intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, de la justice, René Magloire, le secrétaire d’Etat à l’alphabétisation, Karol Joseph et la directrice générale de l’Office national de la migration (ONM), Jeanne Bernard Pierre et les autorités locales ont assisté dans le port de la ville à la cérémonie funèbre présidée par l’Archevêque du Cap-Haïtien, Mgr Hubert Constant.
Cependant, aucun des responsables ne s’est exprimé en la circonstance. Certains sont même partis sans attendre la fin du service religieux.
L’absence de représentants des îles Turks et Caïcos a été également remarquée
Un imposant dispositif de sécurité a été déployé par la Police Nationale et les casques bleus afin de tenir à l’écart une foule considérable massée aux abords du wharf. Même les parents des victimes en larmes n’ont pas été autorisés à se présenter à la cérémonie. Ils se sont montrés mécontents de l’accueil qui leur a été réservé et ont reproché aux autorités de manquer de respect à la dignité des victimes en ne faisant rien pour les identifier.
L’inhumation collective s’est faite au cimetière Sainte-Philomène, situé dans le quartier populaire du même nom, à l’entrée nord de la deuxième ville du pays.
Le délégué départemental du Nord, Georgemain Prophète, a promis la publication ultérieure de la liste des personnes décédées.
Les corps de deux autres clandestins ont dû être inhumés en territoire britannique en raison de leur état de décomposition avancée.
La police des îles Turks et Caïcos a rejeté toute responsabilité dans le naufrage du petit voilier survenu le 4 mai dernier à environ deux kilomètres de la terre ferme. Mais, les survivants de cette tragédie continuent d’affirmer que leur bateau, qui transportait au moins 160 boat people, avait été violemment percuté à deux reprises. Les voyageurs n’auraient pas été non plus secourus par la suite.
Les résultats d’une enquête confiée à trois experts anglais n’ont pas encore été rendus publics.
Depuis le début de l’année, les garde-côtes américains ont intercepté plus de 900 clandestins haïtiens en haute mer.
Devant la recrudescence des voyages illégaux, les autorités haïtiennes tentent de recourir à des mesures coercitives. Quatre présumés organisateurs de voyage ont été arrêtés et deux bateaux confisqués vendredi au Cap-Haïtien par la garde côtière. spp/RK
Source Radio Kiskeya sur http://www.radiokiskeya.com
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 19 mai 2007
Rapatriement et funérailles de 59 boat people haïtiens tués aux îles Turks et Caïcos
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