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vendredi 25 mai 2007

Deux ouvrages incontournables aux Editions Coicou:


Les Editions Nationales A Coicou présente, cette année, deux ouvrages qui couvrent l'histoire d'Haïti. De la captivité et de la mort de Toussaint Louverture aux événements lourds de conséquences du 25 mai 1957, les férus d'histoire seront enchantés.
Le Nouvelliste: Parlez-nous des deux livres d'histoire que vous venez d'éditer à l'Imprimeur II.Robert A. Coicou : Le premier est "l'Histoire de la captivité et de la mort de Toussaint Louverture" par le colonel Nemours.

Ce livre fait référence aux derniers jours du précurseur de l'Indépendance, depuis son arrestation par traîtrise effectuée par le général Brunet, (qui depuis cette date a été surnommé péjorativement par ses confrères, le gendarme), sur l'instigation du capitaine général Leclerc, chef de l'armée expéditionnaire. Il relate l'embarquement de Toussaint sur Le Héros, le voyage, le débarquement à Brest, la traversée de la France jusqu'à la frontière suisse où il fut incarcéré au Fort de Joux dans les hauteurs du Jura.

L'auteur nous fait une chronique quasi quotidienne de toutes les souffrances et humiliations endurées par Toussaint. Il rapporte la visite de Caffareli le tentateur. Toussaint Louverture n'a droit à d'autres égards qu'à ceux que confère l'humanité. Il ne doit pas sortir de sa cellule, l'interdiction de parler, l'interdiction d'écrire, de sorte que l'isolement, le froid, associés aux fouilles nocturnes, au manque d'aliments constitués de fromage, de viande salée et de biscuit, servis froid le matin pour toute la Journée ont fini par détériorer la santé de Toussaint Louverture.

L'auteur nous apprend comment ces vexations et ces privations ont été endurées par Toussaint Louverture stoïquement, de sorte que même malade avec le bras gauche en écharpe, atteint d'accès de fièvre et de toux sèche, il n'a jamais proféré aucun plainte et même son bourreau, le geolier Amiot, dut l'admettre : « Il ne m'a jamais demandé de médecin »- Enfin dans la matinée du 7 avril, à 11 heures du matin, on le retrouve assis, sans vie, la tête appuyée contre la cheminée du cachot.

Cet ouvrage est appelé à dissiper bien des doutes. Notamment sur les causes de la mort de Toussaint, car il publie la copie de l'autopsie de Toussaint Louverture.
L'ouvrage « L'Histoire de la captivité et de la mort de Toussaint » est sans nul doute un chef-oeuvre de l'Histoire d'Haïti tant par l'intérêt du sujet traité, la rigueur dans la recherche documentaire, l'auteur n'avance rien qu'il ne prouve, et la pureté du style. Le président Vincent disait que le général Nemours « est l'une des plus belles plumes de la République », et dans ce livre, l'auteur donne toute la mesure de son talent.
C'est vraiment un livre qui mérite de figurer dans toutes les bibliothèques.


Le deuxième livre d'histoire est intitulé « Les Forces du Bien contre les Forces du Mal ». Il relate les événements de la Journée du 25 mai, que je considère comme étant la date la plus déterminante de l'histoire politique des 50 dernières années, particulièrement celles allant du 22 mai 57 au 7 février 86.
Ce jour-là, un groupe de militaires conduits par le colonel Armand, à la solde d'un parti politique, décida d'attaquer à l'aide de l'artillerie, de l'aviation et des garde-côtes les casernes Dessalines. Ce fut la guerre civile durant une journée qui se solda par la mort de trois officiers artilleurs et d'un soldat parmi les assaillants et de nombreux civils, et le sac de plusieurs stations de radio, de journaux et de maisons privées.
Cette journée tire son importance du fait de ses conséquences immédiates et lointaines.Sur le plan politique, pour calmer les esprits et le peuple, en majorité fignoliste qui avait gagné les rues et brisait tout sur son passage, on décida d'accorder la présidence provisoire au professeur Daniel Fignolé qui fut installé le 26 mai 1957.
Pour accepter la présidence, Fignolé exigea qu'on lui donne le colonel Kébreau comme chef d'état-major, et dix neuf jours plus tard, celui-ci allait le renverser du pouvoir.

En 1957 il existait quatre candidats majeurs capables de remporter les élections : Clément Jumelle, Daniel Fignolé, Louis Déjoie et François Duvalier.
Jumelle avait été le dernier ministre des Finances du gouvernement de Paul Magloire. Il était compromis dans une affaire de gestion frauduleuse et eût des démêlés avec la justice. Donc, il était pratiquement éliminé de la campagne électorale.

Fignolé renversé le 14 juin et exilé par l'armée n'était pratiquement plus dans la course.
Déjoie en faveur de qui les événements du 25 mai avaient été réalisés, avait perdu la faveur d'une bonne partie de l'électorat et de la majorité des officiers, qui avaient juré de se faire justice, à la suite de cette journée.
Donc, en conclusion, à partir du 25 mai Duvalier devenait l'élément incontournable et pratiquement restait le seul en course dans la marche à la présidence.

Sur le plan institutionnel, le 25 mai a créé un précédent dans la nouvelle armée, celle d'après 1915. Même si l'armée était intervenue dans l'arène politique le 11 janvier 1946 et le 10 mai 1950, c'était toujours contre des civils. Ainsi, c'est la première fois (depuis 1915, je le souligne) qu'une faction de l'armée se tournait vers une autre faction de l'armée dans une guerre ouverte - malheureusement cet exemple sera suivi par la suite, mais c'est une autre histoire.
Les officiers dissidents, membres d'un secteur de la société, furent jugés et écartés de l'armée, ce qui changea notablement la composante et la physionomie de l'Institution.

Deux (2) éléments rescapés du 25 mai (parmi les plus actifs) le capitaine Alix Pasquet et le lieutenant Philippe Dominique aidés du capitaine Henry Perpignan et de mercenaires américains revinrent attaquer les casernes le 29 juillet 1958. Les duvaliéristes s'armèrent pour défendre leur pouvoir menacé, ce fut la création de la milice VSN - qui devait causer tant de ravage dans les 30 prochaines années.

Le 25 mai, tout en donnant une idée de l'organisation et de la richesse de l'armée d'Haïti, qui disposait à l'époque de l'aviation, de la marine, de l'infanterie, d'un service de santé, de l'artillerie, d'un corps de génie, d'une académie militaire et même d'une cavalerie, marque vraiment la date la plus déterminante de l'histoire des cinquante dernières années.
Nous pensons sincèrement que tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de ce pays doivent s'imprégner des événements du 25 mai et de leurs conséquences sur la vie politique des 50 dernières années.


L.N: Allez-vous signer ces deux livres d'histoire?
R.A.C: Etant donné qu'il s'agit d'un lancement promotionnel où ces livres seront vendus à prix réduit, et étant donné qu'il s'agit de la fête du livre, je vais les signer en qualité d'éditeur, car le premier est l'oeuvre du colonel Nemours, celui qui a étonné le monde et la Société des Nations (SND) et le second est un document historique, que je soumets à l'attention de la jeunesse intellectuelle et aux politiciens de ce pays.


L.N: Avez-vous des projets d'éditer d'autres ouvrages?
R.A.C: Notre voeu est de continuer à offrir des ouvrages rares et introuvables aux têtes pensantes. Nous sommes convaincus que c'est en revisitant notre passé que nous trouverons les réponses nous permettant de sortir ce beau pays de ce bourbier dans lequel il se trouve.


L.N: M. Robert A. Coicou, un dernier mot
Merci au journal Le Nouvelliste, et que la fête soit belle!
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Un avis
Nous sommes heureux de prolonger sur ce blog ces publications du Nouvelliste afin de permettre à ceux qui, pris dans le train-train agité des activités de tous les jours avaient négligé la lecture de ces documents. Le Nouvelliste nous rappelle la disponibilité sur le marché de deux œuvres brûlantes d’actualité. Un des livres traite des derniers instants de la vie du Précurseur justement au moment ou certains secteurs maintiennent une vive polémique autour d’un projet de réalisation d’un film autour de ce personnage universellement légendaire parrainé par des pointures de la taille de Danny Glover et Le Président de la République Bolivarienne du Vénézuela.
Le second ouvrage parle des évènements de l’année 1957, le point de départ des déboires des 50 dernières années. Au moment ou les nostalgiques Volontaires de la Sécurité Nationale « froubissent » leurs uniformes « cannies » par les affres de l’oubli dans une tentative de renaissance pour parader dans les principales rues du pays le 22 septembre prochain ; renaissance offerte par la suite dédaigneuse et irresponsable de la gestion du pouvoir d’après Duvalier, ceux qui ont moins de 50 ans scrutent depuis des années l’horizon littéraire historique en quête de cette lumière-vérité absolue et objective sur cette période.
Les écrits ou apologétiques destinés à redonner vie à un banni, les œuvres noires cherchant la pure et simple diabolisation des meneurs de cette période de l’histoire se rangent dans les mêmes rayons pour ceux qui sont mus par la recherche de la vérité.
Nous voulons espérer que ces ouvrages sauront assouvir notre saine curiosité.








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