Une entente provisoire a été trouvée entre la population du Trou-du-Nord et le ministère des Travaux publics, Transports et Communications pour faire débloquer la route Cap/Dajabon. Retour sur les événements et les raisons qui ont occasionné ce bras de fer.
La déviation de la route Cap/Dajabon de Ti Koulin à Carrefour Jésus, au niveau de la ville de Trou-du-Nord, a fait couler beaucoup d'encre pendant une douzaine de jours (du 10 au 21 mars 2007). Les Truvanordais (habitants de Trou-du-Nord) qui ont récemment dressé des barricades enflammées pour faire valoir leurs revendications sont encore profondément convaincus que l'avenir de leur ville dépend de la réhabilitation du tronçon de cette voie internationale qui traverse la ville.La décision de faire passer la route en dehors de la ville a été dictée par une étude. Cette dernière est venue compléter une autre peu approfondie.La revendication des Truviens est simple pour répéter leur propre mot : « la route Cap/Dajabon peut suivre le tracé voulu par les autorités, mais la nôtre doit être réhabilitée avant tout ». Des membres de la population qui se réclament du mouvement qui ont érigé des barricades enflammées sur la RN6 promettent de revenir à la charge si les responsables ne tiennent pas compte de leurs protestations.Qu'il s'agisse du maire de la ville ou du député rencontré sur les lieux, c'est toujours le même son de cloche. A Trou-du-Nord pour cette cause qui revêt une importance toute particulière, autorités civiles et simples citoyens parlent le même langage et constituent un bloc homogène.Nous n'avons pas pu trouver les responsables de la compagnie italienne Ghella en charge du contrat de réhabilitation de la route Cap/Dajabon. A l'approche de la semaine sainte, les cadres de la compagnie étaient absents sur le terrain. Suite à la rencontre du 21 mars 2007 où le ministère des Travaux publics, Transports et Communications s'était fait représenter par l'Ing. Raymond Délinois, la firme Ghella par l'Ing Elio Risso et la population de Trou-du-Nord par son député, Donal Dorsainvil, et le Président du conseil communal de Trou-du-Nord, Elie Pierre-Louis, dans un document dont copie a été obtenue par Le Nouvelliste, il a été dégagé que les trois parties sont d'avis que le tracé initial soit respecté, à savoir Trou-du-Nord comme passage obligé quelles que soient les difficultés techniques prétextées, après viennent les autres.
Le député de Trou-du-Nord/Caracol, Donal Dorsainvil, et le président du Conseil communal de cette ville, Elie Pierre-Louis, à l'instar de leurs mandants, croient dur comme fer que le tracé de la route à l'extérieur de la ville isolera Trou-du-Nord qui représente la porte d'entrée du Nord-Est en venant du département du Nord. M. Dorsainvil rappelle que la communication, dans ce début du XXIe siècle, est un outil indispensable auquel les autorités du ministère des TPTC devraient accorder une grande priorité. « Le retard enregistré durant les 12 jours de blocage de la route Cap/Dajabon au niveau de Trou-du-Nord sera pénalisé conformément aux clauses du contrat liant l'Etat haïtien à la firme Ghella. 360 000 euros, à raison de 30 000 euros par jour, est la somme que le pays aura à verser à la firme », a indiqué l'ingénieur Raymond Délinois.Selon le directeur des Transports au ministère des Travaux publics, Transports et Communications (TPTC), l'ingénieur Raymond Délinois, le rapport de l'étude précédemment citée montre que les risques d'inondation sont plus qu'évidents, suite à une ouverture d'environ 70 mètres pratiquée dans la berge de la Rivière du Trou-du-Nord pour des raisons d'irrigation.
Entre les solutions recommandées par l'étude, il fallait choisir entre le tracé à l'intérieur du Trou-du-Nord qui exposerait l'ouvrage à des risques d'inondation ou une déviation à l'extérieur de la ville qui représente la solution optimale. C'est à cette dernière qu'on a accordé la priorité.L'ingénieur Délinois indique que certaines dispositions sont déjà prises pour donner satisfaction à la population de Trou-du-Nord. Optimiste et très calme dans sa prise de parole, le responsable des Transports fait remarquer que les démarches pour la construction de la bretelle en asphalte sont actuellement sur la bonne voie. Entre la justesse des revendications des Truviens qui ne disposent quasiment pas d'infrastructures routières et les obligations techniques (ou scientifiques) qui exigent qu'une route à circulation rapide (plus de 60 km/h) doive passer hors d'une grande agglomération, les intérêts nationaux ne doivent-ils pas primer ?
Dieudonné Joachimdjoachim@lenouvelliste.com
Source Journal Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 12 avril 2007
Raison d'Etat face aux revendications populaires
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