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jeudi 26 avril 2007

Organiser la propriété intellectuelle et culturelle haïtienne


L'inauguration du Bureau haïtien du Droit d'Auteur annonce une nouvelle ère dans l'organisation de la propriété intellectuelle et culturelle haïtienne. Par ce geste, l'Etat haïtien outille le pays de l'instrument indispensable à l'application de la législation sur le Droit d'Auteur et les droits voisins
Le lundi 23 avril 2007 a marqué une étape importante dans la gestion de la propriété intellectuelle et culturelle haïtienne avec l'inauguration du Bureau haïtien du Droit d'Auteur (BHDA). Heureuse coïncidence ! Cette date, combien importante pour les auteurs haïtiens et étrangers évoluant en Haïti, rappelle la célébration de la Journée mondiale du Droit d'Auteur. Sobre cérémonie. Assistée par le conseiller spécial du ministre, Auguste D'Meza et d'autres personnalités connues.

Emmanuel Dérivois, directeur général de cette nouvelle institution par arrêté présidentiel depuis décembre 2006, a affirmé que cette inauguration est une occasion en or d'honorer nos créateurs pour la contribution diversifiée qu'ils apportent constamment à l'enrichissement de notre patrimoine culturel. Avocats, écrivains, musiciens, une bonne dizaine au total, dirigeront de main de maitre cette institution. Organisme Public et autonome, sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, créé par le décret du 12 octobre 2005, le BHDA est appelé à défendre les droits des auteurs et artistes haïtiens. C'est un important outil que l'Etat haïtien met au service et à la défense de la communauté des Créateurs et Producteurs de biens et services culturels sur toute l'étendue du territoire et au-delà de nos frontières.
L'action du BHDA, d'après le directeur, permettra aux auteurs de vivre de leurs oeuvres et au marché haïtien de s'ouvrir à l'industrie culturelle internationale en mettant en place un cadre légal plus approprié à la réalité moderne de production et de circulation des oeuvres.

Le BHDA présente un triple enjeu historique, économique et culturel, d'après M. Dérivois. Sur le plan historique, c'est pour la première fois de son histoire que le pays dispose d'une institution capable de restituer les droits aux auteurs et artistes. Avec la création et la mise en oeuvre du bureau, l'Etat haïtien vient non seulement de combler un vide, mais aussi d'outiller le pays de l'instrument indispensable à l'application de la législation sur le droit d'auteur et les droits voisins.
Économiquement, l'existence de cette institution permettra aux auteurs de vivre de l'exploitation de leurs oeuvres en recevant la rémunération proportionnelle à l'utilisation effective de leurs oeuvres. Ils pourront bénéficier des rentrées fiscales importantes provenant de taxes sur les frais d'adhésion, d'autorisation, les droits perçus, etc.
Sur le plan culturel, le BHDA peut être considéré comme l'élément fondateur de la mise en oeuvre de toute politique culturelle. C'est également un stimulant qui encourage nos auteurs à produire davantage. Il s'en suivra un enrichissement du patrimoine culturel haïtien.Emmanuel Dérivois a reconnu qu'une étape importante a été franchie avec l'aboutissement du processus de mise en place du bureau. Mais beaucoup reste à faire. Aussi compte-t-il sur l'appui inconditionnel du gouvernement, le support de la société civile, la collaboration et l'engagement des créateurs et producteurs de biens et services culturels pour surmonter les obstacles à venir.
Cette inauguration traîne derrière elle tout un ensemble d'activités. on annonce un séminaire de formation et d'information sur le Droit d'Auteur et la propriété intellectuelle pour les mardi 24 et mercredi 25 avril en cours. le jeudi 26 avril, à 9h30 a.m., s'ouvrira un débat à la Faculté de Droit et des Sciences économiques. Une émission sera diffusée sur la Radio Télévision Nationale d'Haïti le vendredi 27 avril.Le spectacle culturel qui a suivi la cérémonie officielle était d'une étonnante qualité. Le discours-fleuve du directeur général fait place à des notes stridentes de la guitare accoustique de Pierre Rigaud Chéry, le timbre clair comme de l'eau de roche de Chantal Drice.
Ambiance culturelle à couper le souffle ! Prestation haut de gamme de la troupe de danse du Théâtre National d'Haïti. Démonstration de talent de jeunes artistes en quête de visibilité. Bouffée musicale du groupe Christophiles donnant à voir le talent du bassiste Franck Charles, ancien ministre des Affaires Sociales et du saxophoniste Emmanuel Dérivois, directeur du BHDA. Somme toute, un délicieux plat culturel dira-t-on. En toute franchise.
Nélio Joseph

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