Google

mardi 17 avril 2007

Le Cap veut renaître de ses cendres !.. Les grandes villes se réveillent...

Formation de brigades pour dégager les trottoirs et les rues de la ville, campagne d'assainissement dans des agglomérations surpeuplées, relocalisation des marchés de rue, des mesures qu'on pourrait qualifier d'impopulaires pourtant applaudies par la population...
Un homme en veston noir fait circuler les véhicules au rond-point Samarie, un goulot d'étranglement situé à l'entrée Est de la ville du Cap, attire l'attention des passants et des automobilistes. L'équipe de Le Nouvelliste présente dans le Nord s'adresse à des badauds! Qui est cet homme? La réponse est instantanée: le maire titulaire de la ville, Michel St-Croix.
Un maire fougueux qui joue le rôle d'agent de police routière ne laisse pas la population indifférente. Stimulé par les vivats de la foule qui commençait à se former, le maire de la deuxième ville d'Haïti nous confie, en regagnant sa voiture, que la route maintenant débloquée, il doit s'atteler à d'autres besognes. En dépit d'un manque criant de moyens, la nouvelle équipe à la tête de la mairie de la ville se démène comme le diable dans un bénitier pour gagner la confiance des hommes d'affaires sans attirer la foudre de la population. Tâche plutôt difficile.
Les hommes d'affaires que nous avons interrogés disent suivre de très près les agissements du nouveau conseil municipal de la mairie du Cap. Plusieurs d'entre eux que nous nous gardons de citer les noms ici ont apporté leur appui au conseil. Et, comme le clame le président du conseil municipal du Cap, le développement de la ville, la solution à ses plus grands maux dépend de la contribution, à plusieurs niveaux, du secteur privé.Conscient de la vocation touristique de la ville du Cap et des défis à relever pour combler les retards accumulés, l'un des maires adjoints, Philoclès St-Fleur, a déclaré que l'accueil, la sécurité, l'environnement et bien d'autres détails doivent être améliorés pour recevoir les touristes étrangers et locaux.
Le maire titulaire du Cap qui présidait dans le temps le comité d'organisation de la première édition du « Festival Culturel du Nord » annonce déjà les couleurs pour l'édition 2007 de ce festival. La mairie, avons-nous appris, dans la perspective de cette prochaine édition, multiplie déjà les démarches pour donner corps à une nouvelle cellule organisatrice en Haïti et dans la diaspora. Philoclès St-Fleur tend la main aux contribuables et hommes d'affaires de la cité pour qu'ils paient leurs redevances envers le fisc. Il attire l'attention sur la priorité accordée au dialogue, mais le dialogue, dit-il, n'est pas la seule stratégie.
Entrée en fonction depuis le vendredi 23 mars 2007, la nouvelle équipe compte s'attaquer bientôt à l'état d'insalubrité qui dégrade la façade d'une très grande majorité de bâtiments du Cap. Si l'on se fie aux dires du maire adjoint, Fritz Joseph, il sera demandé aux propriétaires et occupants de certains édifices de repeindre la devanture de leur immeuble pour pouvoir redonner à la ville un brin de sa fierté perdue. Sachant que la « fierté christophienne » seule ne pourra pas nourrir ses fils, le Conseil communal du Cap-Haïtien a fait montre de fraternité entre ses membres qui travaillent à faire renaître de ses cendres cette ville historique.
La ville du Cap-Haïtien, témoin des grands moments de l'histoire du pays, a connu durant ces trois dernières décennies des périodes sombres. Les Capois, toujours drapés dans leur « fierté christophienne », sont aujourd'hui à un tournant décisif de leur histoire. Le Cap n'a d'autres choix que de lutter pour sa survie. La ville défigurée par la bidonvillisation et l'insalubrité semble vouloir renaître de ses cendres.


Dieudonné Joachimdjoachim@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=42127&PubDate=2007-04-16

Aucun commentaire: