vendredi 30 mars 2007
Santo Domingo, 30 mars 07 [AlterPresse] --- Des représentantes et représentants de diverses institutions haïtiennes, dominicaines et américaines réprouvent fermement aujourd’hui les nouvelles menaces et persécutions dont est l’objet la militante dominico-haïtienne, Sonia Pierre, qui pourrait se voir enlever son acte de naissance dominicain, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Ces institutions réaffirment leur solidarité envers Sonia Pierre, qui lutte depuis son tout jeune âge en faveur du respect des droits des immigrantes et immigrants descendants d’Haïtiens.
En page de couverture, ce vendredi 30 mars 2007, les principaux quotidiens dominicains ont annoncé la décision imminente de la Junte Centrale Electorale Dominicaine (JCE) de retirer l’acte de naissance de Sonia Pierre, parce que, selon les membres de la JCE, « les parents de Sonia Pierre étaient des immigrants « illégaux » quand ils ont déclaré sa naissance en 1973 ».
« Les attaques répétées contre Sonia Pierre, qui a osé soulever un problème affectant des milliers de personnes, constituent une atteinte à la liberté d’expression. Les dirigeants dominicains veulent annoncer à toutes celles et tous ceux qui défendent les droits des minorités qu’ ils seront punis », estime Roxana Artholz, éminente avotate et professeure de Droit international à l’Université Berkeley de California, qui accompagne depuis 9 ans Sonia Pierre dans sa lutte en faveur des droits des immigrantes et immigrants descendants de ressortissants haïtiens.
En compagnie de plusieurs autres personnalités haïtiennes, dominicaines et américaines, l’avocate américaine participe, à Santo Domingo, à une conférence internationale sur les déportations d’immigrants dominicains des Etats-Unis d’Amérique et d’immigrants haïtiens de la République dominicaine.
Ce 30 mars 2007, plusieurs personnalités nationales et internationales, prenant part à la conférence dans la salle Caribe de l’Hotel Intercontinental de la capitale voisine, se sont levées, en signe de solidarité, pour saluer et applaudir Sonia Pierre venue rendre visite à l’assemblée.
« C’est le moment de supporter Sonia. Sa lutte pour le respect des droits des immigrants haïtiens et de leurs descendants dans ce pays, est celle de tout le monde, car quelque part, chacun d’entre nous a derrière lui, un parent qui fut un immigrant sans papier. En tant que membre du Parti révolutionnaire dominicain (PRD), je sais ce que cela veut dire, pour avoir vécu toute la campagne orchestrée contre le fondateur de notre parti, feu Pena Gomez, pour nier sa nationalité dominicaine », souligne, pour sa part, Eduardo Jorge Prats de l’Université Catholique Madre y Maestra, intervenant au panel intitulé « Nationalité, Citoyenneté et Registre Civil » de la conférence internationale.
A plusieurs reprises, au cours de la conférence débutée dans la soirée du 28 mars 2007, les représentants d’organisations dominicaines à New York ont essayé d’établir un parallèle entre les déportations de dominicains par les Etats-Unis d’Amérique et celles que la République Dominicaine effectuent quotidiennement à la frontière avec Haïti.
« La diaspora dominicaine aux Etats-Unis doit s’investir dans la lutte en faveur des immigrants haïtiens en République Dominicaine. Si nous ne faisons rien pour changer les choses dans notre pays, à quel titre faisons-nous des mobilisations aux Etats-Unis pour réclamer pour nos compatriotes des droits que nous sommes en train de nier à des immigrants qui se trouvent dans notre pays », s’est exclamé un dominicain résidant à New York.
La nouvelle de la probable décision de la JCE contre la militante Sonia Pierre a jeté un froid parmi les déléguées et délégués de différentes institutions et organisations présentes, tels des membres d’organisations de défense des droits des immigrants dominicains aux Etats-Unis d’Amérique, des professeurs et chercheurs de l’Université Columbia, de la faculté latinoaméricaine de sciences sociales (Flacso), des représentants du département d’Etat américain, de l’ambassade américaine à Santo Domingo, de l’Organisation internationale pour la migration (OIM), du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et de plusieurs autres organisations de droits humains.
Une vingtaine de femmes de l’organisation haïtienne Fanm Saj Veye Yo séjourne depuis le 29 mars 2007 en République Dominicaine pour témoigner spécialement leur solidarité à la cause défendue par la militante Sonia Pierre.
Cette information, sur la probable décision de la JCE dominicaine d’enlever à Sonia Pierre son acte de naissance dominicain, fait suite à plusieurs autres attaques, dont le retrait la semaine dernière de sa photo dans une exposition publique en hommage à une centaine de femmes dominicaines au Parc Independencia, au centre de Santo Domingo.
A la fin de 2006, le Secrétaire d’Etat dominicain aux Affaires étrangères, Carlos Morales Troncoso, a écrit une lettre de protestation à la fondation Robert F. Kennedy qui avait choisi d’honorer Sonia Pierre du prix des droits humains Robert Kennedy pour l’année écoulée. [apr 30/03/2007 16 :00]
Source Alter Presse sur http://www.alterpress.org
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 31 mars 2007
Réprobation et solidarité face aux nouvelles persécutions contre la militante Sonia Pierre
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