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mercredi 22 mai 2013

HAITI, UNE TERRE DEFIGUREE


HAÏTI - Jour 1: Rendez-vous à 7h00, décollage à 8h00 du matin à la base des Nations Unies à Port-au-Prince. Ensuite, le survol en hélicoptère vers le Sud d'Haïti. Une expérience passionnante surtout par rapport à tout ce que j'ai pu entendre concernant les problèmes de déforestation et d'érosion dont souffre le pays.
Vu d'hélico, c'est criant. Je pensais que tout cela était exagéré mais c'est une réalité pénible à observer: ces sols sont raclés, comme rasés, les éléments vitaux s'échappent par écoulement, la terre part dans la mer...C'est une terre défigurée. Du coup, j'ai plein de questions à poser quand je visiterai le projet de reforestation, demain, à Aquin. Je n'ai pas la réponse mais certainement les questions!

Arrivés aux Cayes, nous allons à la rencontre de jeunes impliqués dans un projet communautaire supervisé par le PNUD. Ils écrivent et jouent des textes autour des thèmes de la violence quotidienne, de la violence sexuelle ou des enfants en domesticité, qu'on appelle ici les "restaveks". C'était passionnant. J'ai compris que leurs textes étaient basés sur des expériences personnelles, vécues. Avec ce projet, ils souhaitent éveiller le public, créer une prise de conscience que ces maux ne sont pas inévitables, comme beaucoup le pensent ici.


C'était une expérience forte.
Nous avons eu ensuite des échanges simples mais étonnants. Les questions fusaient sur l'écriture, le temps de répétition et bien d'autres détails sur le métier d'acteur. L'échange a été si intense et long que j'ai du coup été amené à réviser moi-même certaines notions du théâtre! Finalement, j'étais le public et eux les performers. Et quels performers: drôles, chaleureux, excités, enthousiastes...

Après un pique-nique très animé avec les jeunes, j'ai rencontré cet agronome propriétaire du parc botanique des Cayes. Il a ce projet magnifique de remplir ses huit hectares de terre avec toutes les espèces endémiques d'Haïti. Son but: provoquer une réflexion sur la culture des plantes médicinales et reproduire les gestes agricoles traditionnels abandonnés. Je suis passionné de botanique, et sa mission éducative, scientifique mais aussi purement esthétique me plaît.
Aujourd'hui, mon premier jour sur le terrain, j'ai été au contact d'une population certes parfois dépourvue de moyens mais dynamique. Le peuple haïtien a quelque chose d'incroyablement énergisant. Pour les Français, tout est toujours blanc ou noir. Haïti est vue comme un fait résolu, on l'oublie, ou alors une catastrophe absolue. Mais en fait, ici, c'est beaucoup plus subtil que ça...


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