28 mars 2012
Publié dans la catégorie : À La Une, Quoi de neuf ?
Après une année en Haïti, le Major Général Luiz Eduardo Ramos Pereira, arrivé au terme de son mandat, a honoré deux rendez-vous importants. Le 27 mars 2012, au cours d’une cérémonie organisée au Camp Charlie (Tabarre), il a passé le Commandement de la Force de la MINUSTAH à son successeur, le Major Général Fernando Rodriguez Goulart. Quelques jours plus tôt, à l’occasion d’une rencontre avec la presse tenue le 22 mars dernier, il avait présenté un bilan de son année passée aux commandes des Casques bleus, notamment par rapport à la sécurité, à la reconstruction ou encore sa vision d’Haïti.
Dans son discours d’adieu, le 27 mars, le Général Ramos a remercié les plus hautes autorités haïtiennes, le corps diplomatique accrédité en Haïti et plus particulièrement l’ambassadeur du Brésil, les responsables de la MINUSTAH, la Police des Nations Unies (UNPol), les différents contingents qu’il a eus sous son commandement et avec qui il a travaillé dès son arrivée pour converger vers un « environnement plus stable et plus sûr », « l’amélioration des conditions de vie du grand peuple haïtien » et « plus que tout l’espoir de jours meilleurs à venir ». Avec le peuple haïtien, malgré les différences de langue et de culture, il dit avoir noté plusieurs ressemblances dont la « volonté inébranlable », l’« altruisme remarquable », le « professionnalisme sans pareil », le « dévouement complet », la « croyance de construire ensemble quelque chose de valable » et surtout, l’« esprit de soldat de la paix ».
Le 22 mars, lors de ses échanges avec la presse, le Commandant Ramos rappelant que « la Force est en Haïti conformément aux Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui consiste notamment à travailler en étroite coordination avec l’UNPol et la Police Nationale d’Haïti (PNH) », en avait profité pour dire que son arrivée ayant coïncidé avec le second tour de l’élection présidentielle, « par conséquent, mon premier mois en Haïti a été axé sur la sécurisation à la fois du processus électoral et de la passation des pouvoirs au nouveau gouvernement du président Michel Martelly ».
C’est donc en tant qu’observateur assidu qu’il suivait de près « les progrès vers la consolidation de l’Etat de droit et de la stabilité » et qu’il s’est prononcé sur plusieurs questions dans le cadre de la présentation de son bilan de fin de mandat.
La sécurité : une question majeure
Au cours de l’année, la composante militaire de la MINUSTAH a fourni des efforts constants dans toutes les tâches pour lesquelles elle est mandatée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, réussissant à maintenir un environnement sécuritaire propice au développement politique et socio-économique. Parallèlement, la PNH poursuit son chemin vers la professionnalisation et le développement dans tous les domaines.
Plus de 2.000 patrouilles conjointes sont effectuées quotidiennement dans 6 des 10 régions du pays. La composante militaire a également assuré la sécurité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans les six plus grands centres de déplacés les plus à risque et effectué des patrouilles quotidiennes dans 23 autres camps.
Deux grandes opérations conjointes de sécurité -l’opération « Phoenix » en juillet 2011 et « Hope » en octobre 2011- ont abouti à l’amélioration de la coordination des opérations conjointes avec l’UNPol et la PNH, réduit la violence des gangs dans les endroits où ces opérations ont été menées, et permis l’intégration du concept de planification intégrée des opérations de la PNH, ce qui a contribué à renforcer leur capacité d’opérer de manière autonome. Malgré la persistance de problèmes en matière de sécurité, des progrès sont en même temps constatés.
Si l’opinion publique s’inquiète d’un pic de la criminalité, il y a aujourd’hui davantage de policiers haïtiens dans les rues équipés de meilleurs moyens que par le passé, ce qui contribue à mieux appréhender et réduire les menaces.
Génie militaire : une expertise quotidienne disponible
La Force compte en son sein six compagnies de Génie militaire composées de plus de 1.000 hommes. Ce personnel répond aux besoins prioritaires identifiés par la MINUSTAH dans les domaines de la reconstruction. Leur contribution a permis à la MINUSTAH de mieux se positionner en ce qui concerne sa contribution à la reconstruction à long terme et les efforts de développement en Haïti.
Au cours de l’année écoulée, les compagnies de génie militaire ont été utilisées dans l’exécution de projets tels que l’enlèvement des débris engendrés par le tremblement de terre, la démolition de bâtiments endommagés par le tremblement de terre et jugés dangereux, le terrassement de sites devant abriter les centres de traitement du choléra, l’amélioration des camps de personnes déplacées, le curage de canaux quand il pleut, la réparation de ponts, la réhabilitation de routes et de trottoirs, le forage de puits, et aussi l’appui au processus électoral.
Les compagnies de génie militaire de la MINUSTAH ont réalisé plus de 400 projets qui ont eu un impact significatif sur l’amélioration des infrastructures locales et nationales ainsi que sur les conditions de vie dans les camps de déplacés.
L’action humanitaire : force militaire et catastrophes naturelles
Haïti fait face à des défis majeurs en ce qui concerne les conditions climatiques et d’autres phénomènes géologiques. La réalité de la vie ici est que les ouragans, les inondations, les éboulements de terrain, la sécheresse et les tremblements de terre -qui pourraient gravement endommager les infrastructures- arrivent fréquemment.
C’est pourquoi la composante militaire de la MINUSTAH a mené un exercice de gestion des catastrophes majeures au début du mois d’avril dernier pour confirmer son niveau de préparation à réagir à tout risque potentiel de désastre naturel en Haïti. Cet exercice a été la plus important jamais mené par la MINUSTAH et a abouti à tirer plusieurs leçons importantes à la fois pour les militaires et leurs homologues civils.
Les défis : priorité aux déplacés
Si cette année a été une année de progrès pour le peuple Haïtien, des problèmes demeurent. Un des principaux défis est de voir encore, tous les jours, des Haïtiens dans des camps de déplacés et qui souffrent. Il faut engager davantage de ressources pour assister ces personnes, parmi les plus vulnérables, vivant sous des tentes dans la chaleur, sans eau ni assainissement et afin qu’elles puissent enfin avoir un toit décent.
La vision: que chacun apporte sa pierre
Compte tenu du fait que lorsque l’Etat de droit, la sécurité et les efforts de stabilisation s’améliorent, le pays n’a plus besoin d’autant de troupes de l’ONU, celles-ci peuvent donc progressivement commencer à rentrer chez elles.
Il revient à chacun de « contribuer de sa petite pierre au succès d’Haïti ».
http://minustah.org/?p=34964
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 29 mars 2012
Le Commandant Ramos au terme de son mandat se confie : « Ce fut un honneur et un privilège pour moi de servir en Haïti »
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire