28 juillet 2011 Dans son dernier rapport, le Groupe Consultatif ad hoc sur Haïti du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) dresse un état des lieux des efforts de relèvement post séisme et des efforts de reconstruction et formule des recommandations aux différents acteurs nationaux et internationaux impliqués.
Suite à sa visite en Haïti, en juin, le Groupe Consultatif ad hoc sur Haïti du Conseil économique et social (ECOSOC) de l’ONU a présenté ce 28 juillet 2011, à Genève, son dernier rapport devant le Conseil. Pour le Groupe Consultatif, dont le mandat « d’aider à coordonner l’assistance à long terme à Haïti », il s’agit de la septième visite dans le pays depuis sa création, en 1999.
La visite du Groupe Consultatif en juin dernier avait pour objectif de fournir à l’ECOSOC un état des lieux des efforts de relèvement post séisme, de reconstruction et de développement en Haïti et de formuler des conseils aux acteurs concernés – nationaux et internationaux, et ce afin d’en renforcer la cohérence et l‘efficacité.
Suite à ses constats et rencontres sur place avec les acteurs concernés, le Groupe ad hoc estime que « la situation sur le terrain demeure extrêmement complexe ». Le Groupe a, certes, relevé des « améliorations » pendant sa visite ; mais « celles-ci demeurent néanmoins insuffisantes eu égard aux besoins du pays pour garantir sa stabilité politique et son développement économique et social ».
Au nombre de ses recommandations, le Groupe Consultatif souligne qu’«il est plus que jamais impérieux que la communauté internationale continue de se préoccuper de la situation d’Haïti et fournisse au pays un appui approprié, en particulier par le biais d’une solide présence des Nations Unies sur le terrain, sous forme de la MINUSTAH et de l’équipe de pays des Nations Unies, à Port-au-Prince comme, de plus en plus, dans les autres régions vulnérables du pays.
À tous les acteurs haïtiens concernés, le Groupe demande d’« élaborer sans tarder un plan pour mettre en place rapidement un gouvernement pleinement opérationnel et éviter ainsi de compromettre le niveau d’assistance que la communauté internationale fournit au pays et les perspectives de développement d’Haïti ».
Le gouvernement haïtien devra « promouvoir une interaction claire et constructive entre le Parlement et le nouveau gouvernement afin de faciliter l’élaboration du budget de 2011-2012 et la définition des futurs plans de développement ». Mettre en application la nouvelle politique novatrice de financement du secteur de l’éducation, renforcer l’état de droit, redoubler d’efforts pour améliorer la productivité agricole et mettre en œuvre une politique nationale de création d’emplois sont au nombre des recommandations faites à Haïti.
Le Groupe Consultatif Spécial sur Haïti de l’ECOSOC reconnait par ailleurs que les autorités haïtiennes ont beaucoup avancé dans leurs démarches visant au redressement et leur recommande d’envisager « de faire tous les efforts nécessaires pour diriger la coordination de l’appui fourni par les donateurs ».
Le pays devra aussi « intégrer la préparation des interventions en cas de catastrophe aux activités de renforcement des capacités aux échelons national et local au niveau de tous les ministères sectoriels ». Le gouvernement devra en outre « entreprendre le processus de réforme foncière (…) afin de faciliter le processus de fermeture des camps de personnes déplacées et encourager le Parlement à examiner rapidement les propositions de lois précédemment élaborées pour améliorer la condition des femmes et promouvoir leurs droits».
Pour aider au redressement et à la reconstruction d’Haïti et appuyer son développement à plus long terme, le Groupe encourage les donateurs à « veiller à ce que les ressources qu’ils se sont engagés à fournir et leur décaissement soient alignés sur les priorités reflétées dans le Plan d’action du Gouvernement et à allouer un financement supplémentaire (…) ». Il est également recommandé aux donateurs de « faire en sorte que le Fonds pour la Reconstruction d’Haïti participe activement à la mobilisation des ressources (…) et adapte son appui aux priorités définies par le nouveau Gouvernement ». Le Groupe exhorte en outre les donateurs à « répondre à l’appel global pour les activités humanitaires en Haïti lancé par l’Organisation des Nations Unies ».
La communauté internationale est quant à elle invitée à « continuer de contribuer au redressement et au développement à long terme d’Haïti. Il lui est aussi demandé de maintenir à l’examen la situation macroéconomique » d’ Haïti (…) et fournir un appui approprié au Gouvernement pour l’aider à maintenir un équilibre macroéconomique, mettre à sa disposition des fonds pour la réalisation de tous les projets prioritaires approuvés par la CIRH et appuyer le Fonds national pour l’éducation afin de financer le développement du secteur de l’éducation.
Le système des Nations Unies devrait quant à lui « promouvoir la durabilité de tous les projets de développement » en mettant un accent plus marqué sur le renforcement des capacités nationales, systématiser l’élaboration de programmes conjoints par les organismes des Nations Unies et coordonner leur exécution; L’ONU devrait aussi « mettre en commun les ressources dont disposent ses différents organismes sur le terrain (…) et encourager tous les partenaires de développement à affecter une plus large proportion de leur personnel en dehors de Port-au-Prince, poursuivre les efforts de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour promouvoir l’Etat de droit et incorporer ses dimensions transversales aux activités tant des parties prenantes haïtiennes que des partenaires de développement ».
Haïti, depuis la visite de l’ECOSOC
A l’occasion de la présentation du rapport devant le Conseil, ce 28 juillet, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU, Coordonateur humanitaire et Coordonateur Résident des Nations Unies en Haïti, Nigel Fisher, a présenté à l’ECOSOC les derniers développements survenus dans le pays depuis la dernière visite du Groupe. A cet égard, M. Fisher a noté le blocage politique actuel persistant s’agissant du processus de ratification du Premier Ministre et partant, le retard dans mise en place d’un gouvernement, et dans la mise en œuvre des priorités identifiées par le Président Martelly, tant en ce qui concerne des initiatives concrètes de développement que les reformes institutionnelles.
Nigel Fisher a par ailleurs présenté les deux objectifs prioritaires du Président Martelly pour ses premiers 100 jours : Tout d’abord, l’accès, à la prochaine rentrée des classes en septembre, a l’enseignement primaire, d’un plus grand nombre d’enfants. A cet égard, M. Fisher a souligné que les Nations Unies et les autres partenaires internationaux sont déterminés à appuyer l’équipe du Président et les départements concernés du Gouvernement pour qu’ils relèvent ce défi.
La seconde priorité du Président, a poursuivi M. Fisher, est la création d’un fonds ambitieux pour la reconstruction d’un montant de 97millions de dollars ciblant 16 quartiers de Port-au-Prince, qui devrait permettre entre autres choses, d’offrir des opportunités de réinstallation viables dans leur communautés à des déplacés de six camps de la capitale haïtienne. Une équipe composée de plusieurs agences des Nations Unies, du Cluster protection et de l’ONG Concern a travaillé étroitement avec les partenaires haïtiens dans la formulation de ce projet, a souligné M. Fisher.
Par ailleurs, M. Fisher a évoqué la demande d’extension de 12 mois de la CIRH, faite par le Président Martelly lors de la dernière réunion du Comité d’administration de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), en date du 22 juillet dernier, et qui devra être approuvée par le Parlement, et ce, pour permettre une transition harmonieuse en attendant la création de la nouvelle entité permanente de reconstruction. Ce processus sera conduit par les acteurs nationaux, a-t-il indiqué, mais l’équipe pays des Nations Unies a un rôle clé à jouer en appuyant l’harmonisation des initiatives de renforcement des capacités des différentes institutions de l’Etat.
M. Fisher a aussi évoqué la demande faite par le Président Martelly à la CIRH en vue de la mise sur pied un groupe de travail chargé de revoir, dans un délai de 60 jours le fonctionnement de la Commission. «Le Bureau de l’Envoyé spécial et l’équipe pays ont déjà entamé des discussions avec l’équipe du Président sur cette question », a-t-il précisé.
Et d’ajouter que « l’appui institutionnel doit être une priorité partagée par tous les partenaires internationaux ». «Notre objectif commun doit être d’appuyer les capacités nationales à développer les politiques nécessaires et à mettre en œuvre des stratégies nationales qui permettront d’améliorer la bonne gouvernance, la sécurité et l’Etat de droit, de créer des conditions favorables pour la croissance économique et l’accès universel à l’éducation, lutter contre la pauvreté enracinée et assurer la protection des droits humains fondamentaux de tous les Haïtiens, tous ces éléments constituant de ingrédients de base pour la stabilité politique et la cohésion sociale en Haïti ».
http://minustah.org/?p=31387
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 29 juillet 2011
Des recommandations du Conseil économique et social de l’ONU pour accélérer la reconstruction d’Haïti
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