Propos recueillis par Maëva DURCIN France-Antilles Guadeloupe 28.07.2011
L'association Mouvman lakay accompagne la communauté haïtienne de Guadeloupe à travers divers festivités et événements. Éducation, intégration et valorisation de la culture haïtienne sont ses grands axes d'action.
Que représente l'association Mouvman lakay au sein de la communauté haïtienne ?
Louis-Jean Edriss Président de Mouvman lakay. Mouvman Lakay, association socioculturelle et sportive, a été créée le 28 novembre 2009 suite à un besoin formulé par la communauté haïtienne. Nos objectifs sont d'accompagner les Haïtiens de Guadeloupe qui résident ici tels que l'encadrement des marchands, l'accompagnement des jeunes souhaitant étudier mais aussi favoriser l'insertion de nos compatriotes au sein de la population guadeloupéenne. Un des gros problèmes est le manque d'instruction des Haïtiens, un souci que nous devons corriger pour faciliter notre acceptation dans cette société. Nous avons aussi un partenariat avec Entr'aide Guadeloupe, - j'en suis membre - qui lutte contre l'exclusion. Une façon de relayer les messages de prévention contre le Sida au plus près des Haïtiens de Guadeloupe. Ces derniers peuvent aussi bénéficier des aides que propose Entr'aide.
Quelles actions menez-vous pour les Haïtiens qui s'adressent à vous ?
L'association est constituée d'une trentaine de membres actifs et de nombreux sympathisants. Nous dispensons des cours de français et d'alphabétisation ainsi que des cours de mathématiques. Un enseignement indispensable pour permettre aux Haïtiens d'avoir accès aux documents administratifs, de lire et de comprendre les courriers qui leur sont adressés. La maîtrise de la lecture et de l'écriture est essentielle pour l'épanouissement d'un citoyen et permet une meilleure intégration. Et c'est primordial pour nous. D'où notre slogan : « Ansanm ansanm nap travay » qui signifie que c'est ensemble, en s'unissant et en faisant ce qu'il faut que nous y arrivons. Nous menons aussi une campagne de prévention contre le VIH, et invitons le maximum de ressortissants à se faire dépister.
Comment faites-vous pour communiquer vos informations ?
Nous sommes en train de mettre en place une émission de télévision. Cependant, nous possédons déjà un créneau horaire sur Radio Gayak nommé « Pa mété nanzin » permettant la correspondance directe avec des informateurs en Haïti. Et nous sommes aussi présents sur Face-book via lequel nous avons créé l'émission Télé 32, et Radio Joudaoù chaque jour un débat est ouvert sur un sujet différent ce qui permet des discussions et des partages outre-frontières et outre-origines.
Mis à part le souci d'intégration, votre association vous permet-elle d'échanger sur vos coutumes ?
Bien sûr, nous suivons le calendrier haïtien c'est-à-dire que nous suivons les fêtes de notre pays. Par exemple, le 1er janvier, nous commémorons la fête de l'Indépendance d'Haïti de manière purement traditionnelle avec le partage de la soupe avec tout le monde. Le 18 mai, c'est la fête du Drapeau. Ce 18 mai, nous avons défilé à Pointe-à-Pitre avec les différents corps militaires, accompagnés d'une fanfare et de majorettes. Cent cinquante personnes environ y ont participé et la manifestation s'est très bien déroulée.
Que proposez-vous comme activités aux jeunes ?
Nous avons créé une équipe de football qui s'entraîne et participe déjà à des matches amicaux. La troupe de théâtre Agranman, qui signifie caméléon, a vu le jour et est composée d'Espagnols, de Guadeloupéens et de Haïtiens. Nous pratiquons du théâtre de rue, c'est-à-dire que nous improvisons dans n'importe quelle situation et n'importe quel lieu et avons pour but de faire passer des messages. La santé est un domaine dans lequel nous nous impliquons beaucoup, donc nous jouons souvent des scènes d'encouragement vers le dépistage du virus de sida. Nous avons aussi organisé notre première édition de miss Haïti-Guadeloupe et sommes donc représentés par Jona Joseph, ambassadrice de la communauté haïtienne en Guadeloupe. Elle entre en deuxième année de licence science politique à l'université des Antilles et de la Guyane. Elle accompagne des touristes lors de nos voyages de découverte en Haïti afin de montrer que notre pays n'est pas synonyme que de misère mais présente aussi de nombreux beaux sites qui valent le coup d'être visités.
http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/regions/pointoise/accompagner-les-haitiens-de-guadeloupe-28-07-2011-132691.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 29 juillet 2011
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