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dimanche 22 août 2010

Stéphanie côtoie la misère...(En Haïti)

Publié le 22 août 2010
Patricia Rainville, Le Quotidien
(Haïti) La jeune Chicoutimienne Stéphanie Maltais n'a pas peur des défis. Depuis le 1er juin dernier, elle est en mission en Haïti. Elle y agit à titre de thérapeute en réadaptation physique (TRP).
Stéphanie Maltais aura passé tout l'été à aider les gens victimes du séisme qui a secoué le pays en janvier dernier. «Je suis en Haïti depuis trois mois comme TRP pour l'Organisation non gouvernementale Handicap international. Je fais partie des 80 expatriés qui travaillent pour l'organisation à la réadaptation des victimes du séisme», explique Stéphanie Maltais, qui étudie en sciences politiques à l'Université du Québec à Chicoutimi.
Jusqu'à présent, la jeune thérapeute a travaillé à l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti et à l'Hôpital de Médecins sans frontières à Port-au-Prince.
«J'ai aussi travaillé au centre d'appareillage d'Handicap International avec les personnes amputées. De plus, j'ai eu la chance d'aller en communauté à Port-au-Prince visiter quelques blessés médullaires avec l'équipe mobile d'Handicap International. Je fais des soins directs à la population et de la formation au personnel local», souligne la jeune femme de 23 ans.
Son expérience lui a fait comprendre comment la vie ne tient qu'à un fil. «Six mois après le tremblement de terre, la reconstruction se fait tardive. Personnellement, je veux sensibiliser les gens sur le fait que je côtoie des coopérants qui travaillent corps et âme à aider les Haïtiens. La population haïtienne est toujours en mode survie, mais certains disent «commencer à s'habituer». Ils reprennent leurs activités. Malgré le dévouement de la communauté internationale et l'argent amassé, il reste toutefois beaucoup de travail à faire», estime Stéphanie Maltais.
Les proches de la jeune coopérante lui demandent souvent ce qui lui donne la force de continuer malgré toute la misère dont elle est témoin et toutes les difficultés qu'elle rencontre chaque jour. «Je réponds tout simplement que la reconnaissance et le sourire des gens que je soigne m'encouragent à poursuivre mes actions», souligne-t-elle.
Stéphanie Maltais qualifie son expérience de très enrichissante. «Je ne peux toutefois cacher que c'est très dur physiquement et psychologiquement. Je vois de la misère chaque jour, je soigne des gens qui auraient besoin de manger avant d'être soignés. De plus, il fait très chaud et c'est la saison des cyclones, alors on ne sait jamais quand ça peut frapper», explique la thérapeute.
À son arrivée ce sont les milliers de tentes érigées dans la ville de Port-au-Prince qui ont frappé la jeune femme. «En me promenant dans la ville, j'ai été touchée de voir tous les bâtiments démolis, les débris et les gens habitant là où ils le peuvent. Ils sont entassés les uns sur les autres. En plus, c'est la saison des pluies alors chaque fois qu'il y a un orage, je ne peux m'empêcher de penser à ces gens qui habitent dans le bas de la ville et qui vivent dans des tentes qui baignent dans l'eau», mentionne Stéphanie Maltais.

Soutien
Stéphanie Maltais pose ici avec un jeune bénéficiaire.
COURTOISIE
Même si son expérience est très difficile sur le plan psychologique, Stéphanie Maltais peut compter sur le soutien de ses collègues. «Une chance que nous sommes plusieurs et que nous sommes unis. On peut compter les uns sur les autres pour se remonter le moral. Handicap International met aussi les outils à notre disposition pour qu'on soit à l'aise d'exercer nos professions, comme des psychologues et quelques jours de vacances en dehors du pays à la moitié de notre mission», souligne-t-elle.
Avenir
Stéphanie Maltais revient à la fin du mois d'août pour reprendre sa session d'étude à l'UQAC. «Je vais profiter de l'automne pour me reposer et avoir un peu de stabilité, car j'en aurai grandement besoin. Mais j'aimerais continuer à travailler pour aider les gens», souligne la jeune femme.
D'ailleurs, elle aimerait organiser des projets de coopération pour des organisations ou des institutions scolaires. «Je pourrais ainsi partager mes expériences vécues jusqu'à maintenant et aider les autres à se préparer à partir à l'étranger», souligne la jeune femme.
http://www.cyberpresse.ca/le-quotidien/201008/20/01-4308369-stephanie-cotoie-la-misere.php

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