Arnaud Poissonnier, fondateur du site de micro-crédit Babyloan, revient d'un voyage en Haïti. Il lance un appel aux bailleurs de fonds pour qu'ils aident les organismes de micro-crédit, les banquiers des pauvres.
Quatre mois après le tremblement de terre qui a provoqué entre 250.000 et 300.000 morts sur une population de 8 millions d'habitants, les Haïtiens continuent de souffrir. Malgré les centaines de millions d'euros de financements internationaux qui vont permettre de reconstruire le pays dans les prochaines années et la présence de près de 1.000 organisations non gouvernementales, le timide début de reprise de la vie économique est menacé. Le secteur privé est au bord de l'asphyxie. Les petits commerçants qui sont parmi les premiers bénéficiaires du micro-crédit, sont durement touchés.
« La micro finance haïtienne qui est essentielle à la vie économique du pays, est au bord du gouffre », affirme Arnaud Poissonnier, président fondateur de Babyloan qui rentre d'un voyage en Haïti. Premier site français de micro-crédit, Babyloan permet à des internautes de financer des entrepreneurs installés dans les pays du Sud.
Prêts à 800.000 Haïtiens
Les 70 sociétés de micro-crédit jouaient un rôle clé avant les événements du 12 janvier. Elles prêtaient de petites sommes à environ 800.000 Haïtiens. Elles apportaient ainsi leur soutien à environ 2 millions de personnes. Le tremblement de terre les a mises à terre.
«Nombre des sociétés de micro-crédit ont subi des pertes humaines. Des sièges sociaux ont été détruits. Ces pertes peuvent être estimées à une quinzaine de millions de dollars», explique Arnaud Poissonnier. L'asphyxie financière les guette.
Un de ces organismes va devoir réduire ses activités s'il ne trouve pas d'argent entre juillet et septembre. Quatre sont au bord du gouffre. D'autres pourraient faire faillite.
«Le constat est simple. Les sociétés de micro-crédit ont dû presque totalement stopper leurs activités sur les zones sinistrées. Elles ne peuvent plus pratiquer de recouvrements ou débloquer de nouveaux micro-crédits puisque les gens sont morts, ont perdu leur emploi ou leur logement. Elles connaissent également des difficultés dans les régions moins touchées. Cette déflagration met à mal l'économie tout entière. C'est le pire des scénarios alors que le pays doit se relancer. Il est donc essentiel que l'Etat haïtien, la conférence des Etats donateurs et les bailleurs institutionnels prennent en urgence conscience de l'urgence du problème et s'en emparent au plus vite», témoigne Arnaud Poissonnier.
La BID va lancer un fonds de 12 millions de dollars
Premier signe d'espoir, la Banque Interaméricaine de Développement (BID) a annoncé il y a deux mois le lancement d'un fonds doté de 12 millions de dollars qui va racheter une partie des créances douteuses de certaines sociétés haïtiennes de micro-crédit. « Son tour de table n'est pas encore totalement bouclé. Il est ouvert aux bailleurs qui souhaitent s'y greffer. Il faut promouvoir cette initiative», affirme Arnaud Poissonnier. Malgré des moyens limités, Babyloan a décidé de s'engager à aider quelques organismes de micro-crédit en espérant que «des bailleurs de fonds internationaux se mobiliseront également pour cette cause».
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/17/04016-20100517ARTFIG00591-deux-millions-d-haitiens-menaces-du-pire.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 18 mai 2010
Deux millions d'Haïtiens menacés du pire
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