Dans son dernier rapport transmis au Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU évoque des risques d’inondations et d’ouragans, une possible remontée de l’insécurité criminelle et recommande le renforcement de la composante de police de la MINUSTAH à l’approche des élections
mardi 27 avril 2010,Radio Kiskeya
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour qui la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) a un rôle capital à jouer dans le relèvement post-séisme d’Haïti, s’est déclaré mardi "extrêmement inquiet" des menaces de nouvelles catastrophes naturelles auxquelles le pays pourrait faire face dans les prochains mois.
Dans son dernier rapport rendu public à New York, M. Ban exprime ses plus vives préoccupations à l’approche de la saison des pluies et des ouragans, la première ayant déjà commencé, il y a quelques jours, sera suivie de la seconde dans moins de deux mois.
Les risques d’une possible reprise des activités criminelles et des conditions d’accueil précaires dans les camps de réfugiés ne sont pas non moins inquiétants, selon le document.
"Il faut continuer de multiplier les activités de secours et de protection alors même que la fragilité des institutions de l’État expose le pays à la reprise des activités des bandes, du crime organisé et du trafic de drogues, qui pourraient entraver les acquis de la stabilisation de ces dernières années", affirme le patron de l’ONU ajoutant "les conditions de vie dans les camps de déplacés entraînent également de nouveaux risques auxquels il faut faire face".
Fort de ce constat, le Secrétaire général exhorte le Conseil de sécurité à soutenir les recommandations stratégiques de renforcement de la MINUSTAH afin qu’elle puisse efficacement aider les autorités haïtiennes à assumer leurs responsabilités.
Parallèlement, un appel est lancé aux donateurs pressés de fournir en urgence leur contribution financière post-séisme à Haïti. Car, l’appel humanitaire révisé lancé par les agences onusiennes n’est, jusqu’à aujourd’hui, financé qu’à hauteur de 50%.
"La MINUSTAH a un rôle capital à jouer", écrit Ban Ki-moon qui estime que la phase de "consolidation" dans laquelle se trouvait la force de stabilisation avant la tragédie du 12 janvier doit maintenant faire place à "des efforts supplémentaires, pendant les 18 mois à deux ans à venir, dans le cadre desquels la Mission aidera le gouvernement à conserver les acquis de la stabilisation et à amorcer une transition sans heurt vers la reconstruction à long terme".
Le rapport note que depuis début février, la MINUSTAH a progressivement reçu des renforts importants, sa composante militaire étant désormais de 120 officiers d’état-major et de 8.186 soldats. De plus, des troupes d’infanterie argentines et péruviennes arriveront d’ici la mi-mai.
« Compte tenu de ce déploiement accru et de la réduction, depuis le début du mois de mars, des partenaires militaires de la Mission ne relevant pas de l’ONU, la composante militaire de la MINUSTAH joue un rôle encore plus grand dans l’appui aux opérations humanitaires », fait remarquer le Secrétaire général de l’ONU.
L’une des difficultés constatées dans la constitution des effectifs est le déficit de femmes francophones parmi les membres de la Police des Nations Unies et de spécialistes de domaines particuliers (formation, génie civil, architecture, lutte contre le trafic des stupéfiants, lutte contre les enlèvements, criminalité organisée, planification, police technique et scientifique, administration, achats, logistique). Il en est de même des cadres intermédiaires, commandants régionaux et spécialistes des victimes spéciales.
Ban Ki-moon recommande au Conseil de sécurité d’autoriser l’élargissement de la composante policière de la force onusienne dans le but de mieux épauler la Police Nationale d’Haïti et de rendre disponibles des forces de sécurité supplémentaires à l’occasion des prochaines élections. "Je recommande que le nombre de membres du personnel de police soit porté à 680, soit 200 membres de la Police des Nations Unies et trois unités de police constituées, en plus des effectifs autorisés par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1908 (2010)". Les effectifs actuellement autorisés pourraient être déployés d’ici à la fin du mois de septembre et les 680 éléments supplétifs avant la fin de l’année, "à temps pour les élections", dit M. Ban.
"Il ne faut pas sous-estimer le temps dont Haïti a besoin pour se remettre du séisme. Il n’y a pas une famille haïtienne qui n’ait été touchée par le séisme", a martelé le dirigeant des Nations Unies qui croit que la reconstruction doit passer par la résolution des problèmes sociaux et économiques sans précédent que connaît le pays. « Il faudra aussi absolument faire en sorte que le flot d’aide internationale atténue, au lieu de les accentuer, les inégalités de répartition des richesses et des débouchés, qui alimentent depuis longtemps l’instabilité en Haïti », conclut-il de façon judicieuse.
La MINUSTAH, dont l’état-major a été décapité le 12 janvier, avait gardé un profil bas et ne s’était pratiquement pas associée aux opérations de sauvetage dans les heures et jours ayant suivi la catastrophe qui a causé entre 250.000 et 300.000 morts, 300.000 blessés et 1,2 millions de sinistrés.
Les casques bleus sont déployés à travers le pays depuis leur arrivée, en 2004, peu après la chute de Jean-Bertrand Aristide. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article6732
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 28 avril 2010
Ban Ki-moon "très inquiet" pour Haïti, assigne un "rôle capital" à la MINUSTAH
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