Un énorme tremblement de terre de magnitude 7 a frappé mardi Haïti près de la capitale Port-au-Prince, provoquant une "catastrophe majeure" dans le pays le plus pauvre des Amériques et faisant craindre des centaines de morts.
Quelques heures après la violente secousse qui s'est produite à 16H53 locales (21H53 GMT), à seulement 15 km à l'ouest de Port-au-Prince, les communications étaient quasiment coupées vers l'île caribéenne et aucun bilan des victimes n'était disponible.
"Les morts seront comptés par centaines lorsqu'il sera possible de dresser un bilan", a déclaré à l'AFP un médecin, lui-même blessé au bras gauche et couvert de sang.
Selon un journaliste de l'AFP présent sur place, la secousse, très violente, a duré plus d'une minute, allant jusqu'à faire sauter les véhicules en pleine rue. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues après le séisme. "Le centre de Port-au-Prince est détruit, c'est une véritable catastrophe", a déclaré un habitant qui a marché plusieurs kilomètres pour regagner son domicile au milieu de scènes de panique.
Le quartier général de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti s'est effondré en grande partie, selon un de ses employés. "Il y a de nombreuses personnes sous les décombres, des morts et des blessés", a-t-il déclaré. Un travailleur humanitaire présent à Port-au-Prince a décrit une situation de "chaos" et dit redouter "des milliers de morts", a rapporté un responsable de l'ONG américaine Catholic Relief Services. "C'était le pire tremblement de terre qu'il ait jamais ressenti", a-t-il ajouté.
Un journaliste d'une télévision haïtienne, "Haitipal", captée sur internet depuis Washington, a rapporté que de nombreux bâtiments publics de la capitale, y compris la présidence, s'étaient écroulés. Il a cité "le Palais national, le ministère des Finances, le ministère des Travaux public, le ministère de la Communication et de la Culture, le Palais de justice, l'Ecole normale supérieure". Le journaliste a aussi affirmé que les bâtiments du Parlement ainsi que la cathédrale de Port-au-Prince s'étaient effondrés.
A Pétionville, banlieue proche de la capitale, un bâtiment d'au moins trois étages s'est également effondré, a constaté l'AFP. Ce bâtiment abritait au moins deux bureaux privés et un tracteur tentait de dégager les débris et retrouver d'éventuels survivants.
Des photos diffusées sur le site de micro-blogs Twitter, présentées comme ayant été prises après le séisme, montrent des situations chaotiques. Sur l'une d'elles, un homme court la bouche ouverte, le visage paniqué, sur fond d'immeubles effondrés. Sur une autre, une femme se tient la tête devant une maison détruite alors que des habitants semblent s'affairer pour tenter de déblayer des décombres.
L'ambassadeur d'Haïti aux Etats-Unis a estimé qu'il s'agissait d'une "catastrophe majeure" pour le pays le plus pauvre du continent américain, déjà frappé ces dernières années par une série de catastrophes. Le président américain Barack Obama a indiqué dans un communiqué que les Etats-Unis étaient "prêts à venir à l'aide du peuple d'Haïti". Plusieurs autres pays ont également offert leur aide, dont la France, le Venezuela et le Canada.
L'ONU tentait en vain de son côté d'entrer en contact avec ses représentants en Haïti, mais se préparait à un effort massif de secours international.
Le séisme, dont l'épicentre se trouvait à 10 km de profondeur, a été si puissant qu'il a été ressenti jusqu'à Guantanamo, a indiqué le porte-parole du camp de détention américain à Cuba, situé à environ 300 km de Port-au-Prince.
Une alerte au tsunami a aussitôt été émise pour l'ensemble de la région des Antilles, avant d'être levée dans la soirée.
Deux fortes répliques ont eu lieu peu après le séisme. Une première de magnitude 5,9 a frappé sept minutes après le premier séisme et une deuxième, de 5,5, 12 minutes plus tard.
Pour mesurer la puissance d'un séisme, l'USGS utilise la "magnitude de moment" (Mw). Sur cette échelle ouverte, un séisme atteignant une magnitude d'au moins 6 est considéré comme fort.
Haïti a déjà été frappé par une série de catastrophes naturelles, notamment par une série d'ouragans meurtriers en 2008 qui ont fait plus de 800 morts et environ un million de sinistrés. Quelque 100.000 maisons avaient été endommagées.
Haïti a une population d'environ 9 millions d'habitants, dont plus de deux millions vivent à Port-au-Prince et ses environs. Quelque 70% des Haïtiens vivent avec moins de deux dollars par jour.
http://news.fr.msn.com/m6-actualite/article.aspx?cp-documentid=151716390
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