lundi 7 décembre 2009
P-au-P, 7 déc. 09 [AlterPresse] --- Le Ministère de la culture et de la communication (Mcc) et l’ambassade de France en Haïti ont rendu un hommage conjoint ce 7 décembre à Dany Laferriere, lauréat du prix Médicis 2009.
Dany Laferriere effectue une visite dans le pays cette semaine dans l’idée « de susciter des vocations » et de signer son roman L’Énigme du retour.
Pour l’écrivain il s’agit de partager avec les Haitiennes et les Haitiens ce roman, sacré, entre autres, meilleur roman français de l’année.
Ainsi, les Presses nationales d’Haiti ont été autorisées à éditer le livre en édition spéciale, sur laquelle, ni l’auteur, ni sa maison d’édition ne percevront des droits.
Danny Laferriere insiste sur cet aspect du partage. « Je suis écrivain », dit-il, et pour lui, la seule façon d’aider, de partager ce qu’il a gagné c’est en écrivant. Mais il se refuse à prétendre enseigner l’écriture.
Il se propose simplement de sortir un livre intitulé « notes à l’usage d’un jeune écrivain », un livre renfermant « des petites choses très simples » sur l’écriture qui, selon lui, est à la fois un fardeau pour l’écrivain, « un cheminement entre l’auteur et le lecteur », un lien naturel entre eux.
L’année 2009 a signé une reconnaissance internationale de la littérature haïtienne, les écrivains haitiens ayant remporté 13 prix littéraires. Le plus important est sans doute le Médicis que Danny Laferriere a obtenu avec son roman L’Énigme du retour.
« Il ne faut pas oublier combien le prix Médicis est important. C’est très rare que l’on accorde ce prix français à un écrivain étranger, encore moins un écrivain issu d’un pays du sud », a rappelé la ministre de la culture et de la communication, Marie Laurence Jocelyn Lassègue.
Mais pour Laferriere, la nouvelle de son couronnement fut une expérience « normale ». Ni « surpris », ni « hystérique », il a pris la nouvelle avec « une pudeur toute haïtienne », révèle t-il.
Par ailleurs, la bonne moisson littéraire de 2009 s’explique selon lui par une évolution du statut de l’écrivain haïtien en rapport avec la fin de la dictature, une page de la vie du peuple haïtien désormais tournée, ce qui a permis du même coup à la littérature haïtienne de se tourner vers l’extérieur.
Cette évolution a été stimulée notamment par le mouvement de la francophonie qui a permis aux écrivains de voyager, mais aussi par la fameuse « actualité littéraire », une trouvaille des salons et autres festivals, qui a eu le mérite de susciter une production littéraire plus dynamique.
« Ce n’est pas un hasard si les écrivains haïtiens commencent à rafler des prix, parce que ici ils écrivent avec une idée, pour une fois avec une vision universelle qui est dans la réalité haïtienne. Les Haïtiens sont d’étranges insulaires, ils ne sont pas repliés sur eux-mêmes », souligne Danny Laferriere.
Aujourd’hui, le métier d’écrivain existe en Haïti alors qu’auparavant, il n’y avait que « des talents particuliers » qui finissaient souvent derrière un bureau d’attaché culturel. [kft gp apr 07/12/2009 14:20]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9062
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