P-au-P, 29 oct. 08 [AlterPresse] --- Des fonds destinés au nettoyage des canaux d’irrigation dans la Vallée de l’Artibonite seraient attribués à des « organisations bidon » sous la base de clientélisme, selon le Mouvement revendicatif des paysans de l’Artibonite (Morepla).
A l’annonce, par le ministère de l’agriculture, Joanas Gué, du déblocage de 60 millions de gourdes pour des travaux de drainage et de nettoyage des canaux, des organisations sans structure se sont vite formées en vue de bénéficier de ces fonds, déclare à AlterPresse Assancio Jacques, dirigeant de Morepla.
Des contrats irréguliers seraient déjà signés entre l’Organisation pour le développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA) et ces regroupements, alors que les fonds alloués à cet effet ne sont pas encore débloqués, précise Jacques.
Le dirigeant de Morepla informe que des parlementaires seraient associés à cette manœuvre visant le détournement de ces 60 millions de gourdes.
« Il y a des contrats de 700.000 gourdes, un million et même 6 millions de gourdes qui sont déjà signés avec ces organisations bidon », soutient le responsable du Morepla.
L’ODVA est l’organe étatique qui devrait gérer ces fonds, selon Assancio Jacques, qui dénonce « certains cadres du ministère de l’agriculture ainsi que des parlementaires qui veulent en profiter pour asseoir leur capital politique ».
Le dirigeant du Morepla n’était toutefois pas en mesure de préciser si ces 60 millions de gourdes promises par le Marndr proviendraient des fonds d’urgence débloqués récemment par le gouvernement pour faire face aux dégâts causés par les récentes catastrophes naturelles.
« Nous n’avons aucune idée sur l’origine de ces fonds, mais nous savons seulement qu’ils seront débloqués pour assister les petits agriculteurs, en vue de redresser l’économie nationale », soutient Assancio Jacques.
Le dirigeant du Morepla sollicite l’intervention du ministre Joanas Gué et propose à l’Unité de lutte contre la corruption et à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif de diligenter une enquête au niveau de l’ODVA.
Le secteur agricole était le plus affecté en été dernier par les ouragans (Fay, Gustav, Hanna et Ike) qui ont frappé l’Ile. Des pertes dépassant les 61 millions de dollars américains ont été enregistrées dans ce secteur. [do gp apr 29/10/2008 12 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7832
HRV commente :
Ce genre de conflit est tout sauf rare dans le cadre de notre démocratie. Et personne ne va être surpris de ce genre de déclaration. Le fond du problème n’est pas dénué d’une certaine vérité. Les fonds alloués aux petits agriculteurs peuvent être absorbés par le train de la corruption. Des parlementaires peuvent tout aussi bien appuyer des demandes d’organisations populaires – le mot qui fait peur !- n’ayant rien à voir avec le secteur agricole juste pour s’assurer d’un nombre de votes ou du militantisme intimidant de certains individus.
L’autre face de la monnaie nous dit aussi que ces cris pourraient être bien ceux de quelqu’un qui, pour des raisons bien déterminées, a été écarté du partage et du brassage.
Pour étayer les rumeurs acceptées comme vérité parce que tout ce qui est mal fait nous ressemble et permet de nous stigmatiser, il faudrait une enquête judicieuse et la sommation à ce que des preuves irréfutables soient exhibées pour l’édification des intéressés. Mais chez nous les enquêtes se poursuivent ad vitam eternam !
Nous ne cessons cependant d’exiger cette instauration de la culture de la transparence et du résultat dans la gestion des affaires du pays. Le gouvernement et les bailleurs de fonds doivent absolument jouer leurs partitions dans ce sens. Le cas échéant ils seront complices.
Nous voudrions que quelqu’un nous explique dans combien de temps sera-t-il possible de ressentir les résultats de cette politique de redressement de ce secteur agricole.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 30 octobre 2008
Haïti : Des paysans dénoncent les procédures d’attribution des fonds destinés au redressement du secteur agricole
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