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samedi 5 avril 2008

La contestation sociale s’amplifie : Trois morts aux Cayes, manifestation à Petit-Goâve

Invitée à quitter le pays, la MINUSTAH, dont plusieurs véhicules ont été incendiés, est accusée d’avoir tiré à vue sur des manifestants ; le Premier ministre Alexis annonce le rétablissement de l’ordre et des mesures en faveur de la population
vendredi 4 avril 2008,
Radio Kiskeya

Au moins trois personnes ont été tuées par balle vendredi aux Cayes (196 km aun sud dee Port-au-Prince) au cours de nouvelles manifestations populaires contre la cherté de la vie marquées par des violences qui ont également fait plusieurs blessés et des dégâts matériels.
Estimant légitimes les revendications de la population, le gouvernement soupçonne toutefois une infiltration du mouvement dont les chefs de file ont appelé au départ des casques bleus.
A la mi-journée, un vendeur de borlette (loterie populaire) a été abattu à Quatre Chemins, à l’entrée de la ville.
Une personne grièvement blessée est décédée à l’hôpital Immaculée Conception, principal établissement public de la région.
Un premier mort avait été auparavant enregistré dans la localité de Boudette.
Ces trois décès ont été attribués à des interventions musclées de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) déployés aux Cayes. Jeudi, les casques bleus avaient fait usage de leurs armes pour repousser des protestataires qui avaient partiellement pillé et saccagé leur base.
La Mission n’avait pas encore réagi dans l’après-midi à ces accusations.
Quatre véhicules onusiens ont été incendiés par des manifestants en colère.
Les principales artères de la troisième ville d’Haïti restaient jonchées de barricades enflammées et de carcasses de véhicules alors que les manifestants observaient une pause après plusieurs heures de mobilisation.
Pour la deuxième journée consécutive, les écoles, le transport public, le commerce et l’administration n’ont pas fonctionné.
D’autres communes et localités du Sud comme Aquin, Cavaillon, Saint-Jean du Sud et Simon ont été également le théâtre de mouvements de protestation.
Devant l’ampleur des événements, le troisième Sénateur du Sud, Gabriel Fortuné, le maire des Cayes, Yvon Chéry et le délégué départemental du Sud, Joseph Yves-Marie Aubourg ont pratiquement décrété un couvre-feu en ordonnant aux citoyens de regagner leur domicile.
Après Gonaïves (171 km au nord de la capitale) où des milliers de personnes s’étaient mobilisées jeudi, une troisième ville importante, Petit-Goâve, est entrée en lice vendredi. Des milliers de personnes ont gagné les rues protestant contre la hausse vertigineuse du coût de la vie et s’en prenant au Président René Préval et à son Premier ministre, Jacques-Edouard Alexis accusés de laxisme et d’indifférence vis-à-vis des souffrances de la population.
Le maire principal de Petit-Goâve a indiqué à Radio Kiskeya avoir été "molesté par des ässaillants" qui se sont introduits dans les locaux de l’administration communale où des actes de vandalisme ont été enregistrés.
Les protestataires de Petit-Goâve ont appelé les autres villes du pays à leur emboîter le pas.
A Port-au-Prince, des dizaines d’étudiants de la Faculté des sciences humaines (FASCH) et de l’Institut national d’administration, de gestion et des hautes études internationales (INAGHEI), deux unités de l’Université d’Etat d’Haïti, ont sillonné différents quartiers et incendié un véhicule de la MINUSTAH qui était en stationnement devant le ministère de l’éducation nationale. Ils ont qualifié cette mobilisation de "simples échauffements" avant le lancement dès lundi prochain d’une véritable campagne contre la vie chère et la politique économique de l’administration Préval/Alexis.
Lors d’une conférence de presse convoquée d’urgence, le Premier ministre a indiqué ques des instructions ont été passées à la Police Nationale et à la MINUSTAH en vue du rétablissement de l’ordre partout, en particulier aux Cayes. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4901

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