Le directeur de l'Association des Cerfs-volistes haïtiens souhaite voir chaque participant avec un cerf-volant au Parc histoirique de la Canne à Sucre. Du 29 au 30 mars, c'est la fête des objets volants. Bon vent!
Le prix d'un paquet de nervure de cocotier (bwa kòk) est estimé à 400 gourdes. C'est le prix que lui fixe le marchand de la Croix des Bossales, marché où Auguste Mondésir, alias Mazora, le directeur de l'Association des Cerfs-volistes haïtiens (ACEH), est allé faire ses emplettes en vue de participer à Vol au vent, la deuxième édition du festival des cerfs-volants, du 29 au 30 mars au Parc Historique de la Canne à sucre à Tabarre.
-« C'est un cadeau que je vous fais. Faites le tour du marché, je vous signale que vous ne trouverez pas un seul marchand de bwa kòk », prévient l'homme.
Pour la saison pascale, le prix du paquet de « bwa kòk » servant à la fabrication des cerfs-volants part en flèche. L'offre ne répond pas à la demande. Ces matériaux provenant en grande partie des cocoteraies du Sud d'Haïti entrent dans la fabrication des objets artisanaux : paniers, éventails etc.
Les fabriques de produits artisanaux réclament en grande quantité ces matériaux. « Au cours de cette semaine, on a vendu un paquet jusqu'à 600 gourdes », confie-t-il.-Marché noir !
Ce marchand de « bwa kòk », signale qu'après carême, temps que les cerfs-volistes consacrent à piloter les jouets volants pendant que les chrétiens font pénitence - le prix peut chuter à 150 gourdes.
Mazora crie au marché noir. Il se rend à la Fondation Culture Création pour informer madame Colette Pérodin, la directrice de cette institution qui prend part activement à Vol au vent depuis la première édition. Il la rassure que dès le mois de janvier, il avait acheté deux paquets à raison de 250 gourdes le paquet.
« D'habitude, avec un paquet, mon atelier arrive à réaliser 1500 cerfs-volants. Mais avec ceux-là, on obtient 800 kap », déclare-t-il.
Mme Pérodin conseille au fabricant de cerfs-volants d'utiliser des matériaux locaux tel le bambou qui est flexible, léger comme armature pour ces jouets.
Mazora prend en compte la suggestion de madame Pérodin et lui signale que pour ces « grandou », - cerf-volant mesurant à peu près un mètre - il utilise bois « zin » communément appelé « bois chevalier ». Il obtient ce matériau gratuitement. Il va les prendre dans une localité de Frères dans la commune de Pétion-Ville.
Le fabricant de cerfs-volants donne un traitement au bois. Il l'enduit de gaz ou de zincomate, un produit qui protège le matériau des insectes nuisibles.
La préparation du cerf-volant nécessite d'autre matériau. Comme l'amidon du manioc qui sert de colle pour adhérer le papier à l'armature du cerf-volant.« La marmite d'amidon, la bonne, se vend à 40 dollars », confie Mazora. Il recouvre ses kap avec du papier fin.
Pour confectionner des cerfs-volants à tour de bras, Mazora achète des rames de papier contenant 500 feuilles. Il utilise pour les grandou, le papier blanc couture qui est plus solide.
Signalons que cinq ateliers de la région métropolitaine, dont les ateliers de Bourdon, de Delmas, du Bel-Air, de Cité Soleil prendront part au grand festival d'objets volants au Parc historique de la Canne à Sucre.
A Vol au vent cette année, Mazora souhaite voir chaque participant avec un cerf-volant en main. « Je conseille aux organisateurs de Vol au vent de s'inspirer de la dernière édition de musique en folie. Ainsi, un coupon donnera droit à un cerf-volant », suggère-t-il.
Madame Pérodin l'appuie : « C'est ça l'objectif de Vol au vent. Les jeunes et les vieux à l'époque de la fête pascale lançaient autrefois des cerfs-volants dans le ciel. Aujourd'hui, on ne remarque plus autant d'objets volants dans le ciel. C'est parce que ce transfert de passion n'a pas eu lieu », dit-elle.
C'est la fête du cerf-volant ! Ils doivent s'élever dans le ciel. Du 29 au 30 mars, le Parc historique de la Canne à Sucre fera place aux cerfs-volistes.
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 20 mars 2008
Le prix du paquet de « bwa kòk » part en flèche
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