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vendredi 22 février 2008

Un grand s'en est allé .. Emmanuel Sanon

Le premier buteur de l'histoire de la sélection nationale haïtienne en phase finale de Coupe du Monde, Emmanuel Sanon, est décédé ce jeudi, en sa résidence privée à Orlando, en Floride, à l'âge de 56 ans. Le Nouvelliste vous invite à redécouvrir ce footballeur qui a marqué l'histoire du football haïtienIl restera à jamais dans l'histoire du football haïtien comme celui qui a inscrit le premier but d'une sélection nationale haïtienne en phase finale d'une Coupe du Monde. Il est entré dans la légende comme celui qui, usant de sa pointe de vitesse phénoménale, son coup de rein dévastateur et son pied gauche magique, a mis fin à la longue invincibilité du légendaire portier italien : Dino Zoff. Si l'on ajoute qu'il a marqué les deux buts de la sélection haïtienne lors de cette phase finale de la coupe du Monde en 1974, le doute ne sera plus possible sur son identité. C'est : Emmanuel Sanon.Né à Port-au-Prince, le 25 juin 1951, dans une famille modeste, Emmanuel Sanon a commencé le football dans les rues de Pétion-Ville avant de défendre les couleurs de son école le Lycée de Pétion- ville à une époque où la majeure partie des meilleurs joueurs haïtiens fréquentait le Lycée.



Rapidement, ses accélérations fulgurantes, sa technique intéressante, sa pointe de vitesse et son incroyable habileté de chasseur de buts en ont fait un joueur respecté par les défenses adverses.C'est au Don Bosco de Pétion-Ville qu'il acquiert ses lettres de noblesse après avoir brillé dans les compétitions interscolaires. Avec les « jaune et noir » du père Jacques Djebbels, Emmanuel Sanon acquiert une notoriété nationale au point qu'en 1969, il endosse la tunique nationale pour la première fois en compétition officielle.

Selon les informations de l'un des hommes de l'époque, Martial Jean Louis, Haïti devait jouer un match d'appui, contre le Salvador pour une place en phase finale du premier Mondial mexicain. Il fallait qu'Haïti se débarrasse du Salvador sur terrain neutre le 8 octobre 1969. La Martinique ayant été choisie comme terre d'accueil de ce match important, l'entraîneur de l'époque n'aligne pas Emmanuel Sanon d'entrée. Cependant il le fait rentrer au cours de la partie à la place de Guy Sainvil.
Une année plus tard, Il s'offre le titre de champion de la Coupe Pradel avec le Don Bosco et s'impose graduellement chez les A au point d'en devenir un joueur incontournable. En 1973, il devient champion de la Concacaf avec la sélection haïtienne s'offrant du même coup, une place en phase finale de Coupe du Monde. Son accélération conclut en but à la réception d'une longue passe de Philippe Vorbe face à l'Italie de Dino Zoff, son second but dans la compétition inscrit face à l'Argentine quelques jours plus tard, l'ont conduit tout droit dans la légende tout en lui ouvrant une porte pour l'Europe et le Bershoot d'Anvers où il dépose ses valises en 1974.

Il remporte une coupe de Belgique avec ce club quelques années plus tard et un titre de meilleur joueur de la saison, mais Sanon laissera Anvers sans parvenir à le conduire au titre de champion national, comme il le rêvait.Après une dernière apparition sous les couleurs nationales en 1981 lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde espagnole de 1982, Emmanuel Sanon a pratiquement mis fin à sa carrière en sélection, après avoir disputé plus d'une trentaine de matches de Coupe du Monde (éliminatoires et phase finale confondues) et marqué plus d'une quinzaine de buts (les archives de la Fifa, sans tenir compte du parcours d'Emmanuel Sanon dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 1974, parlent de 23 rencontres en Coupe du Monde, la phase finale de la Coupe du monde de 1974 comprise, et 13 buts). Il se consacrera à la fin de sa carrière avant de revenir travailler au chevet du football de son pays en 1997 en tant que sélectionneur national.

Malheureusement, l'expérience a tourné court et l'ancien goléador est reparti gérer sa fondation pour le développement du Sport « FONDESA ».Quoique malade, il était, en mai 2007, en compagnie de tous ses coéquipiers de 1974 au Gala de reconnaissance et à la semaine d'hommage officiel que leur avait rendu le gouvernement haïtien de concert avec la fédération haïtienne de football. Au Stade Sylvio Cator, il avait longtemps étreint un jeune footballeur qui, comme lui joue à gauche, a une pointe de vitesse intéressante et une frappe de mule et qui s'appelle Normil Valdo.Après avoir lutté pendant longtemps contre un cancer du pancréas, le buteur mythique de la sélection nationale haïtienne de 1974 a rendu son dernier soupir en sa résidence à Orlando, en Floride, ce jeudi matin, à l'âge de 56 ans, au milieu de ses proches. Un grand s'en est allé, marquant, une nouvelle fois l'histoire de tout un peuple.
Enock Néré
nenock@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=54533&PubDate=2008-02-22

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