L'hôpital Food for the Poor de Carrefour fondé par l'ONG à vocation humanitaire portant le même nom est depuis quelques mois transféré sous la tutelle du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). Rebaptisé Centre hospitalier d'Arcachon 32, il n'offre aujourd'hui que des soins en pédiatrie, médecine interne, gynécologie et obstétrique.
Joseph, un jeune homme dans la trentaine, arrive au Centre Hospitalier d'Arcachon 32 pour une consultation en ORL (Oto-rhino-laryngologie). « L'hôpital n'offre plus ce service depuis tantôt quatre mois », lui a appris une infirmière rencontrée sur les lieux. Perplexe, il va se renseigner davantage auprès d'un médecin qui lui avoue, sans ambages, que ce centre ne fonctionne qu'en clinique externe. Sans faire de faux-semblants, l'habitué de l'hôpital Food for the Poor fait demi tour et retourne chez lui bredouille.
L'organisation humanitaire Food for the Poor avait, il y a quelques mois, décidé de confier l'institution à l'Etat haïtien pour des raisons budgétaires. « J'ai reçu une lettre de Food for the Poor me disant que je ne serais plus dans l'obligation de continuer à offrir mes prestations de services pour des raisons budgétaires dont fait face l'organisation », dit l'administrateur qui occupait le poste de Contrôleur financier à l'hôpital Food for the Poor. Offrant autrefois tous les services dignes d'un hôpital, l'institution sanitaire est réduite aujourd'hui à un dispensaire. Elle héberge aussi un laboratoire médical et un site de PV/VIH, fonctionnel avec l'appui du centre GHEISKIO. Trois obstétriciens-gynécologues, deux généralistes, une pédiatre, sept infirmières et auxiliaires assurent la prise en charge des quelques rares malades qui continuent de fréquenter l'hôpital.L'institution fonctionne aujourd'hui de 8h am à 2h pm. Les portes de certains services restent verrouillées et leur lot de matériel essaie de résister sous le poids de la poussière. Un constat qui laisse les patients en plein désarroi. « Aujourd'hui encore je suis très inquiète quant à la bonne gestion de l'ancien hôpital de Food for the Poor, déclare Jeannine, une jeune femme dans la trentaine, rencontrée dans les parages de l'institution sanitaire.»
L'inquiétude de Jeannine semble être partagée par d'autres résidents de la commune. Lors de notre visite, les patients ne se bousculaient pas. Au service prénatal, on pouvait compter environ une vingtaine de futures mamans. Le tableau n'était pas trop différent à la section de pédiatrie.Selon des données de l'Institut haïtien de Statistique et d'Informatique (IHSI), la population carrefouroise était estimée à 392.986 habitants en 2003. Selon les dernières estimations, soit en 2007, elle dépasse déjà la barre d'un demi-million d'habitants. Cette commune est desservie par un seul centre sanitaire public- hôpital de Carrefour-, qui offre jusqu'à 80% des services en maternité. Tous les cas dépassant la capacité de l'hôpital de Carrefour sont transférés à l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti (HUEH).
Sherline Chanlatte Duplan
sherlinecduplan@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=53836&PubDate=2008-02-02
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 2 février 2008
Que devient l'hôpital Food for the Poor de Carrefour?
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