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Les hanches, les yeux, les mains, les pieds et les cœurs de milliers de personnes ont eu leur compte de jouissance pendant les trois jours gras au Champ de Mars.
Débutées aux environs de trois heures de l’après-midi, les festivités carnavalesques ont été d’abord une aubaine pour des millions d’yeux habitués au délabrement ambiant.
S’étalant sur les quatre kilomètres du parcours du défilé – du Portail Léogâne, en passant par
Ces jeunes femmes se sont transformées en paniers, amazones, soleils, angelots, croissants de lune et des personnages du vodou tels Grann Brijit, Ogou, ou encore des symboles du vodou tels les vèvès… Des organisations paysannes, les employés de la voirie, les artisans, entre autres, ont participé au défilé durant les trois jours gras.
Plus d’une quinzaine de bandes à pied, dont les plus populaires, New York New York, Fashion Matte, Soul Rasta, ont maximisé le plaisir en passant devant les stands des radios et télévisions dressés au Champ de Mars. « Les médias jouent un rôle clé dans le verdict final sur la performance des bandes à pied. Il faut donc atteindre le sommet de la performance devant leur stand ! », a lancé Karli, 22 ans, tambourineur de Soul Rasta, les mains déchaînées sur le tambour et le corps en sueur.
L’insolite dans le défilé des bandes à pied a été la participation de l’atelier Toto B, un groupe composé de femmes exclusivement. Ce groupe a allumé plusieurs centaines de jeunes hommes massés au Champ de Mars lesquels l’ont suivi tout le long du parcours en lançant des propos grivois. Attitude qui n’a pas entaché la performance des musiciennes de l’Atelier qui ont émerveillé l’assistance du premier jour. « C’est un plaisir, mais surtout une satisfaction de voir des femmes s’approprier cet événement culturel, pas seulement comme reines ou encore danseuses et comédiennes des groupes déguisés, mais aussi en tant que musiciennes. C’est un point positif, mais surtout une initiative à multiplier », s’est réjouie Keteleine Charles, coordonnatrice du Collectif des Féministes universitaires, manifestement ravie par la performance de l’atelier Toto B.
Les groupes musicaux – passés très tard dans la nuit le premier jour gras, situation qui allait changer les deux jours suivants –, ont porté le plaisir des corps et des hanches au summum et ont fait basculer les cœurs à coups de décibels et transformé le Champ de Mars et les zones environnantes en une fourmilière.
Dans l’ensemble, la performance des groupes musicaux a été bien. Cependant, certains se sont distingués du lot : Krezi Mizik a rendu fous des milliers de fanatiques, le groupe Raram du Bel-Air, une bande à pied a mis des milliers de fanatiques au pas; le groupe Ram quant à lui a mis le Champs de Mars dessus-dessous, sans compter Bookman Esperyans, qui a ballotté le public à droite et à gauche, et Carimi qui a imposé sa danse « azibido ».
Des temps morts, il n’y en a pas eu au Champ de Mars. Entre deux bandes à pied, les haut-parleurs des stands diffusaient les meringues les plus appréciées. Durant trois jours successifs, les hanches, les mains, les pieds et le cœur des millions de personnes n’ont pas chômé au Champ de Mars.
vendredi 8 février 2008
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