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mardi 25 décembre 2007

Haïti, plaque tournante du narcotrafic vers les Etats-Unis et l’Europe, selon le Los Angeles Times

En raison de la corruption élevée au sein de la police et de l’extrême pauvreté du pays, Haïti serait responsable de plus de 10% de la drogue arrivant sur le marché américain, indique une enquête du quotidien californien qui cite notamment le directeur général de la PNH, Mario Andrésol et le porte-parole de la UNPOL, Fred Blaise
lundi 24 décembre 2007,
Radio Kiskeya
La corruption policière en Haïti est à l’origine de l’augmentation considérable enregistrée au cours des deux dernières années dans le trafic de drogue de la Colombie et du Vénézuéla vers les Etats-Unis et l’Europe, révèle le quotidien américain Los Angeles Times dans un article paru dimanche.
Le journal, qui cite des agents de la police américaine et internationale, précise que plus de 10% des substances illicites arrivant sur le marché américain ont transité par l’île d’Haïti ou Quisqueya que se partagent Haïti et la République Dominicaine. Les cargaisons de drogue expédiées en Europe occidentale sont devenues encore plus importantes au cours de la même période.
"A cause des opérations antinarcotiques qui s’attaquent aux routes traditionnelles qu’ils empruntaient à partir de la Colombie et du Mexique, les narcotrafiquants se sont tournés vers les voies ouvertes de l’anarchique Haïti où la pauvreté, l’isolement et les faiblesses structurelles de la police leur offrent un chemin beaucoup plus tranquille", affirme le Los Angeles Times.
Selon le porte-parole haïtiano-américain de la Police des Nations Unies (UNPOL), Fred Blaise, interrogé par le journal "le pays est devenu une route pour le trafic de drogue parce qu’il est le point le plus faible de la région". Plus loin, Blaise ajoute "Haïti ne dispose pas d’hélicoptères, ni d’avions et n’a pas non plus de radars pour identifier ce qui entre et ce qui sort".
Pour sa part, le commandant en chef de la Police Nationale, Mario Andrésol, affirme que "seules huit heures sont nécessaires pour que les vedettes motorisées en provenance de la Colombie et du Vénézuéla atteignent la ville de Jacmel (sud-est d’Haïti)".
"Une fois que les cargaisons de cocaïne arrivent en Haïti, elles peuvent être embarquées à bord de véhicules et transportées à Port-au-Prince, puis acheminées au nord à destination des Etats-Unis", a poursuivi le directeur général de la PNH.
Le Los Angeles Times soutient qu’en raison de leurs modestes conditions de vie, les agriculteurs et pêcheurs haïtiens sont facilement corruptibles et sont prêts à offrir leur collaboration aux narcotrafiquants contre de l’argent.
Enfin, le quotidien de la côte ouest des Etats-Unis rappelle que l’ex-ambassadeur américain à Bogota, William Brownfield, avait estimé l’année dernière qu’en volume la cocaïne colombienne transitant par le Vénézuéla avait quintuplé depuis 2001. Les exportations ont atteint jusqu’à 250 tonnes par an, soit environ un quart ou la moitié de la totalité de la drogue produite en Colombie.
Les éléments de l’enquête du Los Angeles Times sont malheureusement confirmés par les faits. Le plus récent a été la découverte la semaine dernière sur une piste d’atterrissage à Flamand, une localité de la ville d’Aquin (sud), des débris calcinés d’un petit avion. Selon la police, l’appareil pourrait avoir été incendié après avoir été débarrassé de la drogue qu’il transportait par des individus arrivés sur les lieux à bord de véhicules.
Un individu qui tentait de s’approcher du mystérieux avion a été victime de graves brûlures avant de décéder à l’hôpital.
Une enquête a été ouverte sur ce énième atterrissage clandestin en Haïti. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4556

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