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samedi 24 novembre 2007

Un marché public moderne dans six mois

Le Centre-Ville, précisément la Croix-des-Bossales où se sont installés plusieurs milliers de marchands, sera doté dans six mois d'un marché public moderne. La première pierre a été posée symboliquement mercredi par les autorités municipales de Port-au-Prince, en présence de l'ambassadeur du Venezuela à Port-au-Prince, Pedro Antonio C. Gonzalez. Financés par le gouvernement haitien et le Venezuela à hauteur de deux millions de dollars américains, les travaux qui seront exécutés conjointement par des ingénieurs haïtiens et vénézuéliens doivent être achevés en mai 2008. « Il s'agit d'un marché préfabriqué qui ressemble un peu à celui de Jacmel, selon une source proche de la mairie. Ce dernier a été embarqué de la France vers Haïti. Mais celui de Croix-des-Bossales sera embarqué du Venezuela. En attendant, les travaux de main d'oeuvre ont déjà débuté. »
Avec une capacité d'environ 10 000 places, ce marché sera divisé en plusieurs groupements de marchands en vue d'éviter d'installer des produits de type varié au même endroit. « Suivant le type de produits exposés, chaque groupe de marchands aura droit à un espace idéal où il pourra installer convenablement ses marchandises. » Il faut signaler que d'après une enquête réalisée récemment pour le compte de la mairie, environ 10 000 marchands fréquentent quotidiennement le marché de la Croix-des-Bossales et celui des zones environnantes. Actuellement, la première ville du pays compte environ 100.000 marchands de rue dont un nombre important investissent les trottoirs. Le phénomène des marchands de rue s'intensifie de jour en jour dans l'aire métropolitaine. Mais c'est surtout en 2004 que de nouveaux marchés de rue ont vu le jour un peu partout dans la capitale.

A la Croix-des-Bossales, des milliers de marchands fonctionnent dans des conditions insalubres : détritus, eaux stagnantes, déchets plastiques, et autres. Exposés à toutes sortes de maladies, ces derniers disent pourtant n'avoir pas d'autre choix. « Nous avons des enfants à nourrir, s'est plaint une sexagénaire. Nous sommes obligés de tenir le coup. Jusqu'au bout. »« Très bientôt, nous aurons un vrai espace où se loger, s'est réjouie une marchande de produits alimentaires à la Croix-des-Bossales. Nous applaudissons des deux mains cette initiative de la mairie de Port-au-Prince. »Le conseil municipal s'implique dans la construction et la supervision de ce marché et croit qu'il va atteindre son objectif, a expliqué notre interlocuteur. Après ce chantier, le maire Muscadin Jean Yves Jason compte en ouvrir d'autres. « Une autre Port-au-Prince est possible », croit encore le maire Jason qui déclare la guerre à l'insalubrité depuis sa prise de fonction en mars 2007.
Victor Jean Junior

djune14@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=51149&PubDate=2007-11-23

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