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mercredi 29 août 2007

Une ration alimentaire pour les plus pauvres

A Fonds-Verrettes, des mains secourables sont tendues aux couches les plus défavorisées de la population. Des organisations religieuses (protestantes et catholiques), essaient de soulager la souffrance de nombreux Fonds-Verretiens. Mais les moyens sont inadéquats face aux besoins.
Ils sont quatre cents enfants à bénéficier d'une ration alimentaire de la Catholic Relief Service, une ONG catholique présente à Fonds-Verrettes, classée parmi les dix communes les plus pauvres du pays.

La distribution se réalise au dispensaire Sainte-Croix de cette commune. A défaut de prodiguer des soins de santé, les responsables de ce dispensaire s'adonnent à cette oeuvre humanitaire pour soulager la souffrance des plus pauvres de cette population de quarante-cinq mille habitants.Tous les mois, les bénéficiaires sélectionnés sur une longue liste viennent, accompagnés de leur mère, pour être examinés par une infirmière de l'institution avant d'avoir accès à cette aide à laquelle des milliers d'autres enfants sont en attente. Beaucoup d'appelés, peu d'élus. Les enfants sont répartis en deux groupes pour faciliter les opérations. Le vendredi 17 août, c'était le tour du premier groupe de recevoir sa petite ration. Soeur Evena, l'infirmière ; Jean-Marie Renel Fontaine, le délégué de la CRS à Fonds-Verrettes, et deux autres collaborateurs bénévoles (COLVOL) s'activent à distribuer cette ration alimentaire constituée de six bouteilles d'huile de cuisine d'1/3 de litre chacune, cinq livres de farine (ESB), quinze livres de haricots, sept livres de maïs...

Demande accrue, moyens limités
Certains d'entre eux viennent de très loin. Parfois, il faut parcourir plusieurs km à pied pour atteindre le dispensaire Sainte-Croix situé à l'endroit qui était, avant les inondations de 2004, le centre-ville de Fonds-Verrettes. Cependant, il n'est pas donné à tous d'avoir accès à cette aide. Pour pouvoir en bénéficier, l'enfant doit présenter des signes d'insuffisance alimentaire et peser un poids en dessous de la normale par rapport à son âge. On les reçoit de zéro à cinquante-neuf mois. Toutefois, si, avant l'échéance de cette période, le bénéficiaire présente des signes d'amélioration, il laisse le programme en vue de permettre à un autre enfant souffrant de kwashiorkor de pouvoir en bénéficier. De même, si, au-delà de cinquante-neuf mois, il n'a encore présenté aucun signe de récupération nutritionnelle, il est gardé jusqu'à la stabilisation, précise Soeur Evena.

Les bénéficiaires, quant à eux, sont très contents de cette oeuvre humanitaire, mais estiment maigre cette ration qui doit couvrir une période de trente jours. « Nous revenons de loin et nous sommes ici depuis l'aube. Et jusqu'à présent, nous n'avons pas encore notre ration. Nous attendons et à coup sûr nous serons servis », a dit, l'air confiant, une quadragénaire accompagnant son enfant. Cependant, les responsables de ce programme ne peuvent aller au-delà de leurs moyens. « La demande est largement supérieure à notre capacité », ont-ils affirmé.
Cependant, cet accompagnement des couches les plus défavorisées de Fonds-Verrettes constitue l'une des raisons d'être de leur présence dans cette région. Depuis 1992, Soeur Evena, de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée (OMI), ainsi que d'autres religieux exercent leur sacerdoce dans cette commune avec les moyens du bord.
DSNCRP ou des changements en perspective

A l'instar de ces religieux catholiques, d'autres mains secourables dont celles des membres de la « Voice of the Children of Haïti (VCH) », une ONG protestante s'occupant spécialement de la cause des enfants, ainsi que des congrégations et missions protestantes oeuvrant dans la zone, apportent leur soutien aux populations de Fonds-Verrettes, de Thoman et d'autres localités avoisinantes. Ces gens de l'arrière-pays, qui n'ont pas encore migré vers les grandes villes, sont aujourd'hui dépourvus et attendent un geste philanthropique de la part de leurs compatriotes.
Lors d'un forum communal le week-end écoulé, l'Etat central, à travers le ministère de la Planification et de la Coopération externe, a recueilli leurs doléances et bientôt le nécessaire sera fait, ont promis les décideurs. Le titulaire de ce ministère, Jean-Max Bellerive, lors de son intervention en présence d'autres dirigeants et d'élus locaux, a mis l'accent sur l'importance de ce forum réalisé également dans neuf autres communes de la République. A son avis, il est très important que ce soit la population qui détermine elle-même ses besoins prioritaires en accord avec le Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP). A côté des besoins spécifiques de chaque communauté, cinq grands domaines sont considérés comme étant prioritaires à l'échelle nationale. Il s'agit de l'Agriculture, la Santé, la Justice et la Sécurité publique, l'Education et enfin les Infrastructures. En attendant la concrétisation des promesses et l'opérationnalisation des actes de ce forum ainsi que la mise en oeuvre du DSNCRP, des résidents de Fonds-Verrettes, de Thoman, de Gros-Cheval et de bien d'autres localités de la zone attendent une main secourable qui peut être la vôtre.

Samuel BAUCICAUT

baucicaut@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47617&PubDate=2007-08-28
Commentaires:
En Haïti il se donne une situationtrès courante qui accompagne ces actions humanitaires. Quand les familles nécessiteuses recoivcent des produits alimentaires souvent on retrouve ces mêmes produits offerts à la vente dans les marchés de la région.
Généralement il est difficile de savoir si les vendeurs sont les bénéficiaires qui les mettent en vente ou s'il s'agit d'un détournement venant des responsables de ces programmes...

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