Des Sénateurs s’estiment insultés et réclament des excuses du chef de la MINUSTAH qui tente de les associer au narcotrafic et à la corruption
vendredi 24 août 2007,
Radio Kiskeya
Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour Haïti, Edmond Mulet, dont la mission s’achève ce week-end, est entré, peu avant son départ pour New York, dans une vive polémique avec les parlementaires haïtiens en laissant planer des suspicions sur leurs motivations et leur intégrité.
"Je conseille aux Sénateurs et aux Députés de faire très attention à ce qu’ils ne soient pas vus ou perçus comme les défenseurs des corrompus ou des narcotrafiquants", a déclaré jeudi le diplomate, s’alignant du même coup sur l’Exécutif en réaction à la menace d’interpellation au Sénat du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis.
Le diplomate guatémaltèque a qualifié d’erreur la décision prise mercredi soir face au refus catégorique du chef du parquet de Port-au-Prince, Claudy Gassant, de se présenter devant la commission justice et sécurité publique de la Chambre haute. Selon le chef de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) qui faisait officiellement ses adieux à Haïti, cette initiative politique et des déclarations intempestives enregistrées ces derniers jours cacheraient mal un projet de déstabilisation ourdi par "des acteurs et des groupes qui ne peuvent fonctionner que dans le désordre et l’anarchie".
Mettant en garde contre toute tentative de faire échec au "projet de l’Exécutif axé sur l’instauration d’un Etat droit", M. Mulet s’est dit inquiet des derniers développements de la situation.
"La population commence à comprendre qui est du bon côté, qui est du mauvais côté", a-t-il enfin fait remarquer.
Des Sénateurs de tout bord s’en sont pris à Edmond Mulet, dénonçant son "arrogance de gouverneur" et son mépris pour l’institution parlementaire, pierre angulaire de toute démocratie représentative.
Gabriel Fortuné (Sud, UNION) a exigé qu’Edmond Mulet présente des excuses au Sénat qu’il a déshonoré.
Son collègue Rodolphe Joazile (Nord-Est, PONT) estime, pour sa part, que le numéro un de la MINUSTAH s’est exprimé à la manière d’un chef suprême.
Le Président du Sénat, Joseph Lambert (Sud-Est, LESPWA) et celui de la commission justice et sécurité, Youri Latortue (Artibonite, LAAA), ont également condamné dans les termes les plus sévères l’intervention du diplomate.
Après un séjour d’un an et deux mois en Haïti, Mulet s’en va dimanche. Son successeur Hedi Annabi doit prendre ses fonctions le 1er septembre. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4019
Commentaire :
Edmont Mulet a été jusqu’à présent le représentant le plus haut gradé de la communauté internationale. Son discours traduit la pensée de cette communauté internationale qui a chassé Aristide du pouvoir, qui a conduit une transition et organisé des élections et déclaré vainqueur l’actuel Président René Garcia Préval.
Les considérations de Monsieur Mulet ne sont que des avertissements car il est le seul rapporteur en contact avec cette communauté qui fait et défait chez nous. Au lieu de monter au créneau et exiger des excuses, les sénateurs devraient plutôt revoir leur façon de gérer leur pouvoir.
La communauté internationale n’acceptera aucune crise qui risque de miner le semblant d’instabilité autour d’un état qui prend forme et qui veut instaurer autorité et confiance.
Mieux que des excuses, les sénateurs devraient demander au représentant de l’ONU de citer les noms avec preuves à l’appui des législateurs qui s’allieraient à des ce secteur décrié par Edmond Mulet.
Enfin, ils ont sans doute intérêt à ne pas demander ces preuves car elles pourraient être terribles pour certains qui ne jouissent pas de la plus pure des probités. Il y a peu de temps le juriste Maître Gérard Gourgue avait considéré dans une déclaration que le « sénat avait perdu la face », je pense qu’aujourd’hui les sénateurs sont un peu trop au devant de la scène faisant feu de tout bois.
Un profil un peu plus bas pourrait aider a retrouver la sérénité nécessaire pour réorienter leurs actions et leurs activités au lieu de s’emmêler dans des conflits à n’en plus finir.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 25 août 2007
Edmond Mulet termine son mandat au cœur d’une polémique
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