Quand l'État s'adonne à la réfection des trottoirs, tout le monde applaudit tellement c'est rare. Et comme des anges, les riverains veillent sur les ouvriers, qui doivent travailler la nuit.
Depuis la mi-avril, les habitants de Lalue, de Musseau (Delmas 48) et de la rue Métellus (Route de Frères) connaissent le bonheur de circuler sur des trottoirs fraîchement refaits. Un événement tellement rare en Haïti que, de mémoire d'homme, personne ne rappelle la dernière qu'on a vu une initiative pareille. Pas étonnant que tous s'en félicitent. « On ne voit pas cela tous les jours, se réjouit un septuagénaire du quartier de Musseau, où l'on effectue actuellement des travaux de réhabilitation des trottoirs. Réparer ou construire des trottoirs est des plus ordinaire partout ailleurs, mais en Haïti, le fait n'est pas banal. J'applaudis des deux mains les actuels dirigeants des Travaux publics pour cette initiative.» Le tronçon de route compris entre Delmas 19 et Delmas 48 ; celui de la rue Marcadieu (Bourdon) jusqu'à l'extrémité de la Rue Panaméricaine (Pétion-Ville) ; la Route de Frères ; la route de Nazon et de Christ-Roi ; la portion de route allant de Fontamara 49 à Martissant 1 ; celle reliant Thor 67 à Waney 89... sont les zones où les trottoirs vont faire peau neuve. "C'est grâce à un financement du Trésor public que le ministère des Travaux publics, Transports et Communications procédera bientôt à la réfection de tous les trottoirs bordant ces tronçons de route, dit un haut responsable du ministère sous couvert d'anonymat. Ceci, dans une perspective d'amélioration des voies de circulation à travers toute la zone métropolitaine."
Autre innovation, la majorité des travaux sont effectués durant la nuit. Ceci pour éviter d'obstruer la route aux heures de pointe et pendant le reste de la journée. A partir de 21 heures, des camions et d'autres engins lourds du MTPTC s'affairent sur plusieurs artères de la zone métropolitaine. Éclairés par de grands projecteurs, des dizaines de travailleurs s'activent sur les trottoirs. "Malgré la nuit, on travaille sans trop de difficulté", dit l'un d'eux.
Marcelin, un maçon corpulent faisant partie du quart de nuit pour la réfection des trottoirs sur la route de Bourdon, aime bien travailler quand la circulation automobile n'est pas trop dense. « Nous ne dérangeons pas les automobilistes et nous non plus ne sommes pas dérangés durant notre travail », explique-t-il, avant de retourner vivement à son travail. Interrogés sur la question de sécurité, la majorité de ces travailleurs répondent qu'ils ne craignent rien du tout, car les habitants des zones touchées par ces travaux sont tellement contents qu'ils veillent sur eux.
Si ces travaux de réhabilitation des trottoirs réjouissent le coeur de bien des gens, d'autres sont plutôt pessimistes quant à l'avenir de cette initiative. Car, s'interrogent-ils, « à quoi servent des trottoirs neufs si les piétons n'y ont même pas accès ». En effet, à Port-au-Prince et dans beaucoup d'autres villes du pays, les trottoirs ne servent pas seulement qu'à la circulation piétonne. Le petit commerce, les garages de rue, les ferronniers, les menuisiers, les tenanciers de borlette, de matériaux de construction... occupent anarchiquement les trottoirs, obligeant les piétons à prendre la chaussée, au risque de se faire heurter par les automobiles.
Rien pour inquiéter notre fonctionnaire des Travaux publics. "Avant même d'entamer ces travaux, nous avons eu des rencontres avec les maires de ces différentes zones pour la récupération des trottoirs. Tout ça va changer bientôt ».Vérification faite aux Mairies de Port-au-Prince et de Delmas, on a effectivement commencé à chasser les occupants illégaux des trottoirs de certaines routes et quartiers. Toutefois, des mesures drastiques et systématiques doivent être prises pour leur libération définitive. Car, comme un yoyo, les petits marchands reviennent constamment à la charge. Mais tenons-nous en aux promesses des maires qui ont clamé à leur installation que durant leur mandat les trottoirs serviront aux piétons, les routes aux véhicules et les marchés aux marchands. Parce que si l'État décide de faire le trottoir, cela doit être pour de bon.
Source Journal Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 1 juin 2007
La nuit, les trottoirs sont réhabilités...Du Positif...
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