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vendredi 1 juin 2007

Guy Philippe fait des révélations embarrassantes

que Guy Philippe fait des révélations accablantes sur certains membres de l'opposition à l'ex-président Aristide, le quartier de Raboteau, ancien fief de Tiwil aux Gonaïves, est maintenant sous le contrôle de la police. Si certaines personnes dénoncées par Guy Philippe gardent encore un profil bas, d'autres, par contre, admettent l'avoir rencontré.

L'ex-commandant de l'organisation paramilitaire dénommée Front de résistance nationale (FRN), Guy Philippe, vient de dénoncer dans la presse les anciens mécènes qui ont financé le mouvement armé ayant conduit au renversement du président Jean-Bertrand Aristide en février 2004.Guy Philippe n'a pas ménagé ses mots à l'endroit de ses anciens fournisseurs d'armes, de munitions et d'argent lors de la lutte armée entreprise à partir de la République dominicaine en 2003. L'opposition « officielle » avait jusqu'ici toujours nié avoir entretenu des relations avec les rebelles, dont Guy Philippe était le chef. Mais le pouvoir Lavalas avait toujours insinué qu'une frange du secteur privé des affaires était alors de connivence avec « le bras armé de l'opposition».

Peu après l'arrestation de son compagnon d'armes aux Gonaïves, Wilfort Ferdinand alias Tiwil, le 26 mai en cours, Guy Philippe est sorti de son silence pour dénoncer des membres du secteur privé des affaires et de la classe politique qui auraient financé son mouvement et qui aujourd'hui feignent d'ignorer la provenance des armes du FRN.

Embarrassantes, n'est-ce pas ?Sur les ondes de Signal FM, l'ex-chef des rebelles s'est dit « étonné d'entendre des membres du secteur des affaires s'interroger sur la provenance de l'arsenal » que le Front avait à sa disposition pour rendre possible les événements du 29 février 2004. André Apaid Jr du Groupe des 184+, Evans Paul de KID/Alyans, l'ancien sénateur Dany Toussaint du MODEREH, Serges Gilles du PANPRA (NDLR : FUSION actuellement) et Himmler Rébu du GREH font partie des mécènes identifiés publiquement par Guy Philippe.

Le Nouvelliste a tenté de rencontrer les personnalités mises en cause par l'ancien commissaire municipal de police de Delmas. La plupart d'entre elles ne seraient pas à Port-au-Prince pour le moment. Cependant, deux d'entre elles, Serge Gilles de la FUSION et Himmler Rébu du GREH, ont admis avoir rencontré à plusieurs reprises Guy Philippe en Haïti et/ou en République dominicaine avant le départ d'Aristide.Profil bas et démentis

Toutefois, la plupart des accusés se sont inscrits en faux contre les allégations de Guy Philippe les concernant. Cependant, l'un d'entre eux n'écarte pas la possibilité que l'ex-chef des rebelles ait été effectivement financé, en armes et en munitions, par certains membres de l'ancienne opposition à Aristide.En effet, l'ancien candidat à la présidentielle du 7 février 2006, Serge Gilles, reconnaît avoir rencontré à plusieurs occasions le chef des rebelles. Mais il nie avoir financé son mouvement armé. « Je n'ai rien à voir ni de près ni de loin avec ce qu'il dit. Tous ceux qui me connaissent doivent rire en entendant de telles déclarations », a laissé entendre l'ancien leader du PANPRA.

« Tout ce qu'il dit me concernant sont des inventions pures et simples », a-t-il ajouté, arguant que la Convergence démocratique, dont le parti PANPRA était membre, était « favorable à des méthodes pacifiques pour venir à bout d'Aristide». Une part de vérité !« J'ai effectivement rencontré à deux reprises le commissaire Guy Philippe en République dominicaine, a renchéri, pour sa part, Himmler Rébu. On a discuté d'Haïti et des problèmes auxquels il est confronté en territoire voisin. Mais il n'a jamais été question d'une affaire d'armes, ni d'argent », s'est ravisé le leader du GREH, rappelant que Guy Philippe était alors en exil en République Dominicaine.

M. Rébu n'écarte pas l'éventualité que des membres de l'ancienne opposition à Aristide aient financé la rébellion du Nord et de l'Artibonite conduite par Guy Philippe et consorts. « Je crois qu'il peut avoir un peu de vérité dans ce qu'il dit. Il y a certainement des gens qui lui ont apporté de l'aide, soit en argent, soit en armes et/ou en munitions. Mais en ce qui me concerne, il n'a jamais fait de sollicitation. Et c'est ce mélange, cet amalgame qui me dérange », a encore avancé le colonel des FAD'H.

Les révélations de Guy Philippe surviennent dans le contexte où des membres de l'ancienne armée cannibale, alliée du FRN, viennent d'être arrêtés aux Gonaïves pour avoir fait du tort à la population civile. Wilfort Ferdinand dit Tiwil, un ancien expulsé des Etats-Unis, a été appréhendé aux Gonaïves sous l'accusation d'avoir tué une fillette de six ans, Francesca Gabriel, en octobre 2004. Wilfort Ferdinand avait, dans des déclarations dans la presse, formellement reconnu avoir commis ce crime.Perquisitions, confiscations et arrestations

Mardi soir et mercredi matin, la police des Gonaïves et la MINUSTAH ont opéré des perquisitions dans plusieurs maisonnettes et dans les locaux d'une station de radio communautaire à Raboteau, fief de Tiwil. Des munitions, trois véhicules, de la cocaïne et d'autres objets ont été confisqués chez Tiwil et son compagnon d'armes, Jerry Bien-Aimé. Des chargeurs et de munitions pour armes de différents calibres ont été retrouvés. Parmi les trois véhicules, l'un portait une plaque d'immatriculation Service de l'Etat. Des appareils photo, des téléphones cellulaires et une somme de 25.000 gourdes ont été également saisis. Une vingtaine de personnes ont été appréhendées par les forces de l'ordre lors de cette descente des lieux dans ce quartier populeux réputé pour ses mouvements subversifs cycliques.

En dépit de tout, Guy Philippe prend quand même la défense de son ex-compagnon d'armes, Wilfort Ferdinand, transféré depuis à Port-au-Prince pour être interrogé à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Toutefois, en ce qui concerne les crimes de droit commun commis par ce dernier dans la Cité de l'Indépendance après le départ du président Aristide, l'ancien chef paramilitaire estime « normal que Tiwil réponde devant la justice des faits qui lui sont reprochés».

Source Journal Le Nouvelliste sur
http://www.lenouvelliste.com

Commentaires :
La fin ne justifie-t-elle pas toujours les moyens ?
Pourquoi ressent–on une telle peur à avouer sa participation dans l’insurrection qui devrait aboutir au départ de Jean Bertrand Aristide ?
Les déclarations de Guy Philippe contiennent probablement des vérités que l’on voudrait cacher.
Que celui qui ne voulait pas le départ de Jean Bertrand Aristide fasse un pas en avant.

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