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mercredi 14 mars 2007

LA DIVA HAITIENNE EMELINE MICHEL VISITE ET CHANTE POUR LES HAITIENS DES BATEYS EN REPUBLIQUE DOMINICAINE

Haïti : Emeline Michel visite des bateys à Saint Domingue :
La célèbre chanteuse haïtienne, Emeline Michel, a séjourné pendant trois jours, début mars, dans les bateys en République dominicaine, voisine à Haïti. Elle a été reçue par l'organisation d'aide humanitaire Batey Relief Alliance - BRA Dominicana. Le 1er mars dernier, Emeline Michel, qui compte plus de 20 ans dans la chanson créole, s'est rendue dans des bateys dominicains, où vivent plus de 200.000 de ses compatriotes et descendants.
Elle a visité entre autres le batey Cojobal où une foule d'enfants et d'adultes l'ont accueillie avec joie, avec des ballons multicolores et en chantant, « Bienvenida Emelina ! Bienvenida Emelina ! »
« C'était un moment mémorable pour moi », a indiqué Emeline qui a chanté « Viejo » une complainte parlant des conditions de vies difficiles des Haïtiens dans les bateys, indique une note de BRA.
La chanteuse, surnommée « Reine de la chanson créole », saluait la foule avec émotion dans sa langue maternelle, « Bonjou zanmi m yo! » ou en français « Bonjour les amis ! » Elle a aussi interprété des chansons folkloriques haïtiennes, dont « Tolalito ». Elle a invité les enfants à chanter avec elle.
Après ses interprétations improvisées, l'artiste a signé des autographes et fait don d'exemplaires de ses derniers albums ainsi que des affiches personnalisées à la foule. Des hommes, des femmes et des enfants, tout âge confondu, étaient tout fiers de sa visite, soulignant qu'il s'agissait de la première visite d'un artiste haïtien de notoriété internationale dans les bateys.
Emeline Michel a expliqué que c'était « un véritable choc » de voir un monde différent que ce qu'elle avait imaginé. « Il était temps d'avoir finalement mon propre point de vue », a-t-elle soutenue. L'artiste a également visité un groupe de PV/VIH ainsi que des enfants orphelins du sida, conclut la note.

(Article soumis au forum de moun.com sur http://www.moun.com)
Un commentaire :
Un article d’une singulière importance relatant un fait unique un geste d’une portée et d’un symbolisme exemplaires. Nous faisons partie des gens qui voyons d’un très mauvais œil cette tendance à parler des haïtiens vivant en République Dominicaine dans un contexte très particulier qui ne les replace jamais au sein de la fameuse diaspora haïtienne.
Souvent nous lisons des notes sur des blogs et des sites Internet psalmodiant notre riche et importante diaspora qui « sur-usent d’épithètes plus qu’élogieux pour vanter les mérites de nos compatriotes résidant aux USA, au Canada ou en France. Mais de façon catégorique, ces récits « excluent » avec une indécence primaire plus d’un million d’haïtiens qui piétinent dans les fanges de la vie de l’autre côté de la frontière.
Cette exclusion, si elle n’est pas le fait du hasard peut être considérée comme le reflet de notre subconscient qui préfère scotomiser l’existence de cette population qui « fait honte ». Si on en parle pas ils n’existent pas. De là un paradoxe témoin de la plus pure des hypocrisies : pendant que le subconscient haïtien ignore ces fils d’Haïti nés en terre étrangère ou expatriés de fortune dans une indifférence pathologique, des voix s’élèvent pour demander au gouvernement dominicain de s’en occuper. La vérité reste toujours la même et plus immuable que jamais : Haïti doit solutionner les problèmes des haïtiens !
Emline Michel a fait un pas énorme pour ouvrir un sentier non battu jusqu’à présent.
Grâce à l’église catholique, grande institution –quand elle reste dans les limites de ses fonctions- nous avions eu à visiter et prodiguer des soins dans les bateys situés à Higuey. Ce genre de bain de foule font un bien fou, ce bain ouvre nos vrais pores et nous permet de transpirer notre humanité dans la plus pure et la plus claire de ces expressions.
Un souhait pieux et vertueux serait de croire que d’autres artistes, d’autres personnages importants et -qui sait- le président Préval et le premier ministre Alexis parcourront ce sentier pour retrouver et prouver à ces haïtiens qu’ils ne sont pas abandonnés à leur sort.
« Tande ak wè se de »… Il faut le voir pour le croire… Très près des consortiums touristiques accueillant des milliers de touristes se trouvent parqués très loin de la portée de la vue des êtres superficiels les « barrancones » des bateys ou s’agglutinent nos compatriotes. La pauvreté qui se respire dans cet environnement n’est rien à côté de l’avilissement de la dignité humaine qui se confine et s’évertuent à faire des habitants des bateys des êtres oubliés des bon-dieux.
(jopi http://www.moun.com)

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