Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 25 septembre 2023
A l’ONU, Ariel Henry réaffirme le droit d'Haïti d'utiliser l'eau de la rivière Massacre
Le premier ministre Ariel Henry a pris la parole dans l’après-midi du vendredi 22 septembre 2023 à la 78e Assemblée générale de l’ONU.
Par Jean Daniel Sénat
Ariel Henry à la 78e Assemblée générale de l’ONU.
Le premier ministre Ariel Henry a pris la parole dans l’après-midi du vendredi 22 septembre 2023 à la 78e Assemblée générale de l’ONU. Le chef du gouvernement a profité de son temps de parole pour se prononcer sur la nébuleuse situation entre Haïti et la République dominicaine, provoquée par une initiative haïtienne de construire un canal sur la rivière Massacre. Le chef la Primature a réaffirmé le droit d’Haïti de bénéficier des ressources hydriques au même titre que la République dominicaine.
« Je voudrais souligner à la haute attention de la communauté internationale une situation qui s’est développée, ces dernières semaines à la frontière haitiano- dominicaine, créant un malaise inutile entre les deux Républiques qui se partagent l’île. Je souhaite préciser que la République d’Haïti n’est en guerre avec personne. Les Haïtiens sont un peuple généreux et solidaire qui croient au dialogue et à la possibilité de partager équitablement des ressources communes, sans heurts et dans le respect mutuel », a fait savoir Ariel Henry.
Ariel Henry a plus loin indiqué qu’Haïti n’a pas de jugements ni d’intentions qui peuvent préjudicier son voisin, avec qui elle partage l’île d’Haïti. « L’histoire nous rappelle chaque jour que la violence entre pays frères ne peut entrainer que des regrets et nous laisser des amertumes qui se transmettent de génération en génération. Je suis venu vous transmettre le message du peuple haïtien dans son ensemble : la rivière Massacre, une trop grande scène de frictions historiques et actuelles entre la République d’Haïti et la République dominicaine, nous invite à faire de notre mieux pour ne pas réveiller les vieux démons, ressusciter d’anciennes blessures ni en causer d’autres », a exhorté Henry, sans toutefois renoncer à la construction du canal sur la rivière Massacre dans la partie haïtienne.
« Haïti réaffirme son droit souverain du peuple haïtien d’utiliser les ressources hydrides binationales, comme le fait la République dominicaine et revendique une répartition équitable des eaux de cette rivière. Le peuple haïtien choisit la voie du dialogue et de la négociation pour régler pacifiquement le différend, dans le respect des instruments juridiques internationaux déjà signés de bonne foi entre les deux Etats, en 1929 et 2021 », a soutenu Ariel Henry.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, évoqué la crise qu’il qualifie de structurelle et multidimensionnelle, et qui, selon lui a impacté les institutions et qui empêche le développement économique et le progrès social. « La crise a atteint aujourd’hui sa phase critique avec la dégradation de la situation sécuritaire, où la population subit quotidiennement les attaques violentes des gangs armés qui contrôlent plusieurs quartiers de la capitale et de certaines villes de province. Ils assassinent, incendient, pillent, volent, violent avec une rare cruauté. Ils chassent les habitants de leurs maisons, bloquent les routes et contraignent les écoles, les hôpitaux et les commerces à fermer leurs portes. La détérioration de la situation sécuritaire, ces dernières semaines, a engendré une nouvelle crise humanitaire avec des déplacés qui occupent de façon spontanée plusieurs sites pour échapper à la violence des gangs. Plus de 25 écoles de la capitale sont investies par les déplacés internes, estimés à plus de 16.500. Ils font face à de graves difficultés et vivent dans des conditions infrahumaines. Les enlèvements contre rançon, les pillages, les incendies, les récents massacres, la violence sexuelle et sexiste, le trafic d’organes, la traite des personnes, les homicides, les exécutions extrajudiciaires, le recrutement d’enfants-soldats, les blocages des routes principales, constituent une liste non exhaustive des crimes perpétrés par les gangs armés », a détaillé le PM.
Il a appelé, en conséquence, le conseil de sécurité de l’ONU, à agir en urgence en autorisant le déploiement d’une Mission multinationale de Soutien à la Sécurité. Cette mission qui sera à composante policière et militaire, devra, selon le PM, aider la Police Nationale d’Haïti à combattre les gangs et rétablir l’ordre.
Le PM Henry, au cours de son intervention à l’ONU, n’a pas manqué de saluer le Kénya qui accueille positivement l’idée d’assumer le leadership de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité.
En ce qui concerne la situation politique, Ariel Henry a promis la formation prochaine du Conseil électoral provisoire. Ce, alors que les discussions pour un consensus politique traîne. « Ce gouvernement intérimaire que je dirige est déterminé à réaliser les élections dans les meilleurs délais. Et dans les jours à venir, malgré la situation, je finaliserai en accord avec le Haut Conseil de la transition les démarches pour le lancement du processus électoral, avec le support de la communauté internationale », a-t-il promis.
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