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jeudi 4 mars 2021

Haïti : La place de la France est aux côtés du peuple haïtien, et non de ses tyrans

Dimanche 28 février, des milliers d'Haïtiennes et Haïtiens sont redescendus dans la rue pour exiger le départ du dictateur en devenir, Jovenel Moïse, et pour dénoncer les enlèvements et disparitions forcées, la corruption des autorités qui composent le climat de violence quotidienne instauré par le chef de l’État haïtien.
Les arrestations sommaires et détentions sans jugement – de véritables kidnappings – se multiplient chaque jour. Pour assurer le règne de l'injustice et son pouvoir absolu sur l'existence de toute opposition, Jovenel Moïse a fait suspendre, déplacer, arrêter chez eux en pleine nuit et emprisonner sans procès, un nombre toujours plus important de militants des droits humains et de juristes, magistrats et fonctionnaires de justice qu'il considère comme récalcitrants. Des assassinats comme celui du bâtonnier du barreau de Port-au-Prince, Maître Monferrier Dorval, à l'automne et le massacre de Bel-Air, un quartier populaire du centre de Port-au-Prince, témoignent de la violence et de l'impunité du régime.
La police haïtienne aux ordres de J. Moïse a donc renoué avec les sales méthodes des sinistres Tontons Macoutes allant jusqu'à tirer à vue sur les manifestant-e-s et à s'en prendre violemment aux journalistes afin de les empêcher de rendre compte de la répression policière sur la population.
Malgré cette situation, l'Administration Biden maintient contre vents et marées le franc soutien des États-Unis à Jovenel Moïse, et a même procédé à la déportation de réfugiés et migrants haïtiens mi-février. »
Les grandes capitales occidentales, dans le sillon étasunien, restent bien discrètes. Il est grand temps de mettre un terme à ce silence ainsi que l'ont solennellement demandé à maintes reprises 82 organisations (syndicats, ONG, associations, mouvements paysans, féministes, citoyens) haïtiennes, françaises, belges, canadiennes, espagnoles, allemandes et béninoises. Dans leur appel du 22 février à l'Union européenne, elles rappellent que « le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire a déclaré constater la fin du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse. (Et que), malgré cela, contre l’avis de juristes, de la Fédération des barreaux d’Haïti, de la conférence épiscopale catholique, de diverses organisations du secteur protestant, de médias, de syndicats, de mouvements féministes, des petrochallengers, de l’opposition politique et d’une grande partie de la société civile haïtienne, Jovenel Moïse s’accroche fermement au pouvoir et enfreint éhontément les règles du jeu démocratique. » L’État de droit n'est plus en Haïti. Se taire encore, c'est se rendre complice, c'est garantir l'impunité au régime dictatorial que Jovenel Moïse entend imposer en Haïti.
Le Parti communiste français (PCF) salue la dignité de la lutte du mouvement populaire haïtien et tient à réaffirmer son soutien au peuple haïtien et à la mobilisation en cours pour les droits, la liberté, la démocratie et la justice sociale.
Le PCF appelle instamment le gouvernement français à sortir de son mutisme et à dénoncer la répression en Haïti, à condamner le comportement de Jovenel Moïse.
Haïti est depuis des décennies la proie d'affameurs, d'accapareurs et de profiteurs. La souveraineté du peuple haïtien est entravée par les ingérences étasuniennes et les tenants du pouvoir au service des quelques privilégiés qui exploitent les richesses et ressources du pays à leur seul profit. En pleine pandémie de Covid19 et crise sanitaire, alors que les dégâts des derniers cyclones qui ont ravagé l'île ne sont toujours pas réparés, le peuple haïtien affronte ensemble la violence politique, l'autoritarisme, des inégalités sociales et économiques parmi les plus fortes au monde.
La place de la France est aux côtés du peuple haïtien, et non de ses tyrans.
Parti communiste français
Paris, le 2 mars 2021
Source: https://www.pcf.fr/haiti_la_place_de_la_france_est_aux_cotes_du_peuple_haitien_et_non_de_ses_tyrans?utm_campaign=communistes_849&utm_medium=email&utm_source=pcf

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