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lundi 7 octobre 2013

DESTITUTION..ENTRE OBSTINATION ET LUBIE.- DEUXIÈME PARTIE

Le président Tiresias Simon Sam avait lui aussi terminé son mandat et remis le pouvoir. Mais il ne le fit pas de gaieté de cœur. Des députés avaient essayé de prolonger son mandat d’un an.
On serait tenté de dire que l'attitude de Nissage Saget ressemble beaucoup à celle d'un ancien président qui a remis le pouvoir au chef d'Etat actuel et qui est retourné  vivre chez lui.
Vues  de façon sommaire  les deux  situations, on pourrait trouver d'autres mandats de chefs d'Etats ayant eu des dénouements  semblables. Ca concerne surtout les présidents  qui ont dirigé le pays entre 1915 et 1934. C'est-à-dire pendant l'occupation américaine.
Et René Préval pendant la Minustah!
Donc le cas de Nissage Saget reste unique.
Malgré notre jeune âge comme peuple et nation, après deux siècles, nos balbutiements, nos tâtonnements se témoignant en termes de retards dans tous les domaines ne suffisent pas à nous faire changer de cap et arriver à percevoir la démocratie de façon plus utile et plus adaptée  aux besoins et aux intérêts de la nation.
Aujourd'hui, comme entre 1915 et 1934, la communauté internationale, les amis d'Haïti gèrent en mains de maîtres l'accession et la pérennisation au pouvoir selon le terme du mandat.
Cependant, l'opposition politique a du mal à changer de paradigme et à s'adapter.
Au lieu de s'organiser pour récupérer le pouvoir moyennant les voies mises à disposition pour atteindre le but, elle s'évertue et s'entête à tout faire -même le ridicule- pour destituer celui qui est en place.
L'actuel président, l'élu du peuple par la communauté internationale, deux cent neuf ans après, malgré les exemples visibles et les expériences des voisins, se retrouve actuellement au milieu de cette corde, tiraillé d'un côté par un désir de gouverner sans partage et qui sait utiliser des subterfuges pour rester au pouvoir, de l'autre côté, par une opposition égale à elle même, réactionnaire quelque peu  retardée qui ne pense qu'à sa destitution.
Cette fois-ci, avec en face ou de l’autre côté, une composante de poids déjà connue et déterminante dans ce genre de situation, la Communauté internationale avec comme bras droit et cheville ouvrière, la Minustah!
Si cela dépendait de cette opposition haïtienne, il n'y aurait jamais eu d'élections en Haiti. Elle applique à la lettre le sens primaire du mot,  en s'opposant à tout et à tout le monde.
Ceux qui organisent les élections sont contestés. Puis elle s'oppose souvent à la liste des candidats retenus. Au lieu de faire un front commun réel et effectif, elle se disperse dans un nombre indécent de candidatures avec des éléments n'ayant aucune chance de faire un score honorable. Souvent les plus téméraires conscients de leurs incapacités de mobiliser les votants, appellent au boycott.
L'opposition conteste les résultats puis s'engage en dernier recours à destituer le président élu, avant même sa prestation de serment.
La dernière figure visée par cette lubie de la destitution c'est bien entendu l'actuel Président Michel Martelly.
Mais il n'est pas inutile de rappeler que l'ancien Président Préval a lui aussi été menacé par cette pratique. Lui qui par sa façon nonchalante de diriger semblait un président quelconque.
Ce qui est intéressant et navrant c'est de constater le contexte dans le quel l'étendard de la destitution a été brandie.
On est en 2010, la dernière année du mandat présidentiel. Le 12 janvier un tremblement de terre plonge Haïti dans la situation la plus calamiteuse de son histoire.
Les faiblesses institutionnelles du pays refont surface des décombres. Le gouvernement n'est pas assez  fort ni assez "propre" pour constituer un partenaire fiable dans la gestion post séisme.
La société civile brille par son éparpillement. Et sa situation fébrile non représentative. Toutes les instances de la société se perdent dans des rêves de grandeur tendant à encenser la catastrophe comme le maillon manquant au "décollement" du pays.
Les acteurs constatent ce type de chaos dans le chaos généré par le tremblement de terre. La catastrophe a frappé fort et exige une prise en charge.
Les acteurs vont se tourner vers les ONGs qui vont fleurir par centaines.
Ceux qui croyaient au renouveau du pays à partir des décombres vont vite déchanter. Le sort du pays est livré à une kyrielle d'organisations humanitaires non gouvernementales pas toutes crédibles ni compétentes en la matière.
Tandis que le gouvernement titube et peine à se remettre des secousses qui l'ont fortement ébranlé. 
L'ampleur des besoins et l'urgence d'agir poussent la communauté internationale à s'engouffrer derrière une flopée d’ONGs dans la brèche creusée par les incohérences dans le positionnement des différents secteurs de la société.
Le gouvernement par le biais du chef de l'exécutif, réapparait et trouve comme mesure appropriée de faire voter une loi d'urgence contemplant entre autre chose le prolongement du mandat de trois mois.
L'opposition de son côté saisit la balle au bond et considère l'évocation de la promulgation de cette loi d'urgence comme un acte antidémocratique allant contre les intérêts de la nation, réagit non pas en demandant que le président respecte son mandat mais s'organise pour exiger le départ du président élu.
Bien entendu après quelques manifestations ratées promues par un semblant de rassemblement de partis et de Leaders politiques l'idée s'étiole, les velléités s'estompent avec l'intervention des amis d'Haïti décidés à poursuivre avec la démocratie en réalisant des élections malgré les décombres.
La suite de l'histoire reste assez cocasse, cette opposition qui s'était rassemblée pour pousser René Préval vers la sortie avant la fin de son mandat, participa en hordes dispersées  aux joutes dont  les amis d'Haïti dessineront les issues avec Michel Martelly.

Un autre Elément du "négativisme" pratiqué sans scrupule par l'opposition réside aussi dans l'attitude contestataire outrancière qui consiste à commencer par contester le processus électoral depuis la constitution du conseil électoral jusqu'à l'appel au boycott le jour J' pour terminer avec la contestation des résultats.
Pour revenir à la lubie de la destitution il convient de revoir les démarches entreprises pour destituer Michel Martelly, après seulement deux ans de mandat.
Cette fois-ci, il semblerait qu'un sénateur de la République, membre de l'opposition bien entendu, aurait juré de se payer la tête du président "élu".
La première cause évoquée fut la multi nationalité de Michel Martelly. Pendant des mois ce fut le sujet des débats de discussions oiseuses sans fin.
Enfin on assista à une mise en scène avec dans le rôle principal, le président Michel Martelly lui-même, secondé par les représentations diplomatiques des pays  sempiternels meilleurs amis d'Haïti et des personnalités TRES importantes du monde politique international.  Pour être poli, on dira que cette mise en scène -vraie mascarade- a permis de mettre fin aux tentatives de destitution que prônaient et menaient des grosses pointures de l'opposition.
Sans pour cela résoudre cependant le dilemme de la multiple nationalité du Président Haïtien. Et il est pourtant admis  d'en avoir une idée allant dans ce sens  dans la mesure ou il est une pratique assez courante des familles appartenant à la "classe" du président de doter comme un sésame, une porte de sortie, leurs enfants de la nationalité américaine ou canadienne!
Actuellement, la destitution revient à la mode. Mais pour d'autres raisons. Une raison de poids dirait-on. Le président est accusé de faute grave, de parjure, de violation de la constitution.
Ceci pour avoir nié la tenue d'une réunion entre un juge qui avait à sa charge un dossier de mise en examen de la première dame de la République accusée de corruption, d'usurpation de pouvoir, abus de biens sociaux etc. La même accusation concernait aussi le fils du président de la République.
Trois jours après cette réunion au cours de laquelle les membres du pouvoir exécutif orchestrés par le président lui-même et son premier ministre, le juge, de nationalité canadienne est victime d'un malaise. Il est reçu dans un centre hospitalier de la capitale ou il décède terrassé par un accident vasculo-cérébral.
La presse de l’opposition en profite. Le coupable idéal est trouvé. Le décès du juge est d’abord attribué aux pressions exercées par le pouvoir exécutif. Puis la cause de la mort  sera contredite. Comme élément suspect et à charge, circule sur les réseaux sociaux une photo du médecin montrant un bracelet « rose », signe d’allégeance au régime en place.
Vint après l’hypothèse de l’empoisonnement. Un empoisonnement survenu au cours de cette fameuse réunion.
Les dépouilles du juge qui était aussi canadien – tiens ! – sont rapatriées au Canada pour autopsie et inhumation.
Dans l’attente des résultats, les déclarations vont bon train. Deux commissions parlementaires sont formées pour une enquête. Si ce que claironne l’opposition est corroboré par des éléments de l’enquête, une haute Court Suprême serait instituée comme le prévoit la Constitution pour statuer et exiger la destitution du président.
Les résultats de l’autopsie tombent. Le juge est bien mort d’un AVC…
Les membres de l’exécutif ne l’ont pas empoisonné mais auraient provoqué une pression telle qui a déclenché un AVC.
Un empoisonnement aurait mieux servi la cause de la destitution. Mais tout n’est pas perdu. Le pouvoir exécutif a toujours nié la tenue de cette réunion secrète qui a servi de scénario pour les pressions officielles.
Les commissions parlementaires auraient mené des enquêtes permettant de confirmer la tenue de celle-ci. 
Donc l’exécutif a menti. 
La commission sénatoriale demande donc que les instances concernées soient mises en action pour débuter la procédure de la destitution.

Pour ce faire, il manque les conclusions de la commission de la chambre des députés. Cette commission risque de ne pas s’inscrire dans une logique semblable à celle de la commission sénatoriale.
A SUIVRE

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