Le Nouvelliste | Publié le 24 septembre 2013 Bertrand Mercéus
Il n'y a pas de meilleure façon de protéger et de servir la population que de se rapprocher d'elle, afin d'avoir sa confiance et sa collaboration. C'est en effet l'objectif de la PNH en mettant sur pied la Police communautaire, il n'y a pas encore trois mois...
Mardi 24 septembre, 11 h 16. Deux jeunes policiers font, sous un soleil de plomb, le va-et-vient à la rue Kernizan, Delmas 33. Même s'ils portent taurus 9mm, bâton, menottes et couteau, la répression n'est pas leur premier mode d'intervention. Ils sont là tout simplement pour établir une relation de proximité et de confiance avec les habitants du quartier. En effet, ces agents font partie des quelques 40 policiers d'une unité de la Police nationale d'Haïti (PNH), baptisée Police communautaire. Cette dernière a pour objectif de travailler en étroite collaboration avec la population afin d'établir une relation de confiance avec la police.
Jonas Montout, un ferronnier qui habite la rue Kernizan, applaudit à l'initiative de la PNH. Avec la présence constante des policiers dans son quartier, il dit se sentir plus en sécurité et prêt à donner sa collaboration, le cas échéant, à donner des informations à la police pour l'aider à mieux protéger et servir.
Quant à Emmanuel David, directeur de l'Institution classique de l'humanisme à Delmas 41, il était aux anges en recevant la visite des deux policiers communautaires, mardi à son école.
« En voyant les policiers franchir la barrière de l'école, j'étais vraiment surpris, explique-t-il avec un grand sourire. Je n'ai jamais vu ça en Haïti. Que des policiers visitent des gens dans leurs activités sans intérêt particulier, pour leur parler comme des amis. J'encourage cette initiative de la police et j'aimerais que cela continue ainsi dans la société. »
Le responsable de la Police communautaire, Etienne Jean Salvador, explique que la PNH a mis cette unité sur pied en vue d'arriver à identifier les problèmes auxquels est confrontée la population et de transmettre ses doléances aux instances concernées afin que celles-ci y apportent des solutions appropriées.
L'inspecteur divisionnaire, qui a reçu le journaliste du Nouvelliste à son bureau mardi, fait savoir que la Police communautaire n'est pas une « police derrière des vitres teintées » mais plutôt une police qui interagit avec la population. « Vous allez voir des agents à bicyclette, faisant du porte-à-porte pour parler avec les marchands, les industriels, les commerçants... »
Etienne Jean Salvador annonce une série d'activités visant à favoriser ce rapprochement, notamment le porte-à-porte et des brigades à vélo dans les quartiers. Un marathon est également prévu pour le 29 septembre.
« Nous avons choisi des dizaines de jeunes dans des zones comme Cité Soleil, Bel- Air, Pétion-Ville et la Plaine pour prendre part à ce marathon auquel des policiers participeront également. »
M. Jean Salvador reconnaît que le policier communautaire peut, comme tout policier, procéder à des arrestations, exécuter des mandats ou autres. « Mais, explique-t-il, il est beaucoup moins répressif et priorise le côté service dans ses rapports avec les gens. On va voir que les gens se sentent beaucoup plus à l'aise avec l'agent communautaire.
Ils nous donnent plus d'informations. Nous avons déjà recueilli une quantité d'informations sans grands efforts... »
La Police communautaire est une expérience pilote da la police nationale initiée en avril dernier avec 40 policiers cantonnés dans la région de Delmas. D'après l'inspecteur divisionnaire, la PNH vise à étendre cette unité dans tout le pays. Il indique qu'en guise de voitures et de motocyclettes, ce sont des bicyclettes que ces policiers vont utiliser.
« Il y a déjà une brigade à vélo à Croix-des-Bouquets et à Pétion-Ville, dit-il. Nous étions à Cité Soleil dernièrement. »
Jean Salvador fait savoir que 80 des policiers actuellement en formation à l'académie seront, une fois diplômés, spécialisés en police communautaire afin d'augmenter l'effectif. « L'idée c'est d'étendre le projet sur tout le territoire », affirme-t-il, ajoutant que leur travail est très apprécié par la population.
Selon le responsable de la police communautaire, la collaboration entre la police et la population conduira « inévitablement » à la sécurité et à la paix. « Il n'y a pas à sortir de là, déclare-t-il. Une fois qu'il y a ce type de complicité, le bandit n'aura d'autre choix que de déposer ses armes et de revenir à une vie normale, sinon il ira en prison... »
Bertrand Mercéus
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121716
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 25 septembre 2013
PNH...La Police communautaire à pied d'oeuvre
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