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vendredi 1 mars 2013

Haïti-Duvalier : Une seconde séance fixée à la huitaine, après des heures « historiques » à la cour d’appel

P-au-P, 28 févr. 2013 [AlterPresse] --- L’audience en appel de Jean Claude Duvalier a été levée après environ cinq heures d’interrogatoire et doit se poursuivre à la huitaine, ont décidé les juges évoquant « l’état de santé » de l’inculpé, constate AlterPresse. Durant l’audience, suspendue durant quinze minutes, Jean Claude Duvalier a répondu à plusieurs questions relatives notamment aux victimes de son régime. Il a dit connaitre seulement deux parmi les victimes, Michèle Montas et Robert Duval. Il affirme que ce dernier aurait été arrêté pour possession illégale d’arme à feu et que c’est lui-même qui l’aurait gracié. Ce que Duval dément. « C’est une véritable fumisterie (plaisanterie) », lance Duvalier aux juges après une question concernant précisément Robert Duval. Usant de détours, Duvalier frôle l’arrogance et le mépris, avec le soutien de ses partisans dans la salle qui l’ont applaudit quant il rétorque : « A mon tour je peux leur demander : qu’ont-ils fait de mon pays ? » Interrogé sur des violations de droits humains durant son régime, il renverse le propos pour parler de viol et dit avoir protégé certaines personnes à leur insu. « Les viols existent partout dans le monde…quant à moi j’ignore complètement cette histoire de viol », déclare t-il avant que les juges ne lui précisent que violations de droits humains ne concernent pas uniquement le viol. L’audience s’est déroulée en présence de plaignants, de défenseurs de droits humains nationaux et internationaux ainsi que de diverses personnalités. Une demande de huis clos formulée par les avocats de la défense a été rejetée. A l’issue de l’audition, le Collectif contre l’impunité, qui regroupe plusieurs plaignants, affirme sa satisfaction. Danièle Magloire, la coordonnatrice, parle d’une audience « historique », d’ « un premier pas » et ajoute qu’il s’agit d’une bataille à poursuivre. Un des plaignants, l’entrepreneur et militant Robert Duval, estime que « c’est un bon exercice pour le public. On voit bien que c’était un criminel ». Pour Reed Brody de l’organisation internationale Human Right Watch, « il s’agit d’ores et déjà d’une victoire historique dans un pays où les riches et les puissants ont toujours été au-dessus de la loi ». « Qui aurait pensé que Duvalier serait contraint un jour à faire face à ses victimes devant un tribunal, à subir un interrogatoire sur ses crimes présumés, et à devoir écouter les noms de personnes ayant subi des tortures », s’interroge Brody. « Quelle que soit la prochaine étape, les Haïtiens se souviendront de l’image de leur ancien dictateur, obligé de répondre à des questions au sujet de la répression menée sous son règne », ajoute-t-il. Durant l’audience, de nombreuses personnes ont témoigné leur soif de justice, pendant que des dizaines de partisans de Duvalier se sont massés devant le tribunal, scandant des slogans favorables à l’ancien tyran. Depuis le 24 janvier, date à laquelle la séance a été fixée initialement, les victimes ont du faire face à l’hostilité de la défense qui a tenté d’écarter la cour d’appel du processus judiciaire. Alors que beaucoup parlent d’un rendez-vous d’Haiti avec son histoire, le pouvoir actuel de Michel Martelly, pointé pour une eventuelle accointance avec les figures de la dictature, est scruté. [jep kft gp apr 28/02/2013 16:00] http://www.alterpresse.org/spip.php?article14173

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