Le séisme de 2010 a jeté un coup de
projecteur sur les centaines de milliers d’orphelins qu’a générés la
catastrophe. Mais Haïti connaissait déjà une situation particulièrement
alarmante en termes de séparation familiale, situation qui s’est aggravée donc
en 2010, avec encore davantage de précarité, de séparation et de trafics
d’enfants.
Le maintien de l’enfant
au sein de sa famille demeure l’objectif ultime mais un long chemin reste à
parcourir en Haïti pour que cela soit toujours la meilleure solution pour son
bien-être. Les équipes du Secours Islamique France ont pu le mesurer au
quotidien dans le travail mené auprès de familles vulnérables déplacées par la
catastrophe, auprès de maisons d’enfants et dans les projets menés en faveur de
la réunification familiale.
La pauvreté chronique,
les fortes inégalités entre les villes et les zones rurales, les difficultés
d’accès à l’éducation, mais aussi la complexité de la structure familiale
haïtienne, où les mères se retrouvent souvent seules pour élever leurs enfants,
impactent fortement les enfants haïtiens. Ceux-ci sont alors placés comme
domestiques dans d’autres familles (les « Restaveks ») ou dans des
orphelinats. Ils peuvent aussi aboutir dans la rue ou être pris dans des
trafics vers la
République Dominicaine. « Les familles sont dans
l’illusion que le placement de leur enfant en institution ou auprès d’une autre
famille leur offrira de meilleures conditions de vie » explique
Christelle Huré, chargée de plaidoyer au Secours Islamique France.
Parmi les actions
essentielles qui devraient être poursuivies, renforcées ou mises en œuvre,
figurent en priorité le soutien aux acteurs haïtiens de la protection de
l’enfance, y compris les organisations de la société civile. En effet, ces
dernières sont les acteurs clés pour la connaissance du contexte et pour
l’identification des abus. Elles constituent le meilleur lien possible avec la
population.
Dans son rapport
intitulé « L’enfant à l’épreuve de la réalité haïtienne. Quelles actions
pour lutter contre la séparation familiale et l’abandon ? », le Secours
Islamique France interroge les causes profondes de la séparation
familiale en Haïti et les conséquences réelles sur la vulnérabilité des
enfants. En se basant sur sa pratique et sur les points de vue des
différents acteurs œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance,
l’organisation a voulu identifier les réponses les plus adaptées et pouvant
protéger au mieux les enfants haïtiens.
Petit
déjeuner-débat le 23
janvier 2012 , à la
Maison des Métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris de 9h30 à 11h30 avec Michel Forst, expert indépendant
des Nations Unies pour les droits de l’homme en Haïti, et des intervenants de
Première Urgence Aide Médicale Internationale, du Collectif Haïti, et du Secours
Islamique France.
http://www.trouvetamosquee.fr/9haiti-3-ans-apres-proteger-les-enfants-separes-de-leur-famille-reste-une-urgence15/
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