Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 31 août 2012
La révolution mains propres-caisses pleines
Le gouvernement Martelly-Lamothe est sur pied de guerre. Contre les contrebandiers et les mauvais contribuables. C’est au pas de charge, avec la loi comme boussole, que le Comité interinstitutionnel de lutte contre la contrebande, la fraude fiscale, le blanchiment des avoirs et la corruption mène ses opérations.
Les résultats sont tangibles. Les millions enflent les caisses du Trésor public depuis le lancement des actions. Des tonnes de marchandises sont saisies. Des fonctionnaires indélicats sont aux arrêts. Des listes de contribuables en contravention sont rendues publiques. D’autres mesures sont attendues.
Dans le train des sanctions, le numéro 1 de la Direction générale des impôts laisse fuiter l’information qu’une liste de soixante retardataires récalcitrants a été dressée. Les désignés seront interdits de quitter le pays dans les jours qui viennent.
C’est comme un "lagè-avèti-pa-tiye-kokobe" ou un venez-mettre-vos-devoirs-au-propre. La DGI avertit avant de sévir. Cette annonce est un tournant dans la lutte contre les mauvais contribuables.
La détermination de l’administration est sans faille. Selon ce qui se dit, le président de la République a donné toute latitude à son Premier ministre pour conduire cette mission mains propres, caisses pleines. Laurent Lamothe s’y adonne sans réserve. Chaque jour, il réclame plus de résultats à ses hommes sur le terrain.
Le président Martelly le dit à la blague très sérieusement : il n’interviendra pas pour alléger le courroux de la loi contre ceux qui ne versent pas à César ce qui est dû à César.
Dans les mois qui viennent, les recettes vont s’envoler, les prix aussi, craignent certains qui se disent que la détente fiscale bénéficiait à tout le monde. Sauf au Trésor public.
Consommer moins cher ou construire l’Etat de nos rêves est un dilemme. Plus de moyens pour plus de projets, aucun contribuable ne peut s’y opposer ouvertement. Souhaiter vivre dans un autre pays commence par des taxes acquittées.
Martelly et Lamothe vont cependant devoir donner plus que ce qu’ils récolteront dans un pays qui adore recevoir sans contrepartie.
Faire payer ce qui revient à l’Etat, faire payer de plus en plus de contribuables, faire de chaque citoyen un assujetti à l’impôt, c’est une révolution qui est en cours. Nul ne peut prédire ce qu’il en adviendra.
Frantz Duval
http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=108543
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